Les évêques évangéliques méthodistes avaient déjà mis l'accent sur les enfants et la pauvreté; ils consentent maintenant à prêter une plus grande attention aux questions liées au HIV/SIDA.
L'essentiel de la réunion semestrielle des évêques de ce 5-9 novembre s'est concentrée sur les gens infectés et affectés par le virus dans le monde entier.
Après des heures d'exposés et de discussions sur deux jours, les évêques ont unanimement approuvé un accord; ils s'accordent pour:
· écrire et faire connaître après publication leurs réflexions personnelles et leurs convictions sur ces questions discutées lors de la réunion du Conseil.
· participer dans leurs diocèses respectifs à tout événement public en rapport avec le Jour mondial du SIDA en décembre.
· provoquer une rencontre avec leur délégation nationale aux Nations Unies présente à la Session Spéciale sur les Enfants du 8 au10 mai à New York, de façon à exprimer l'intérêt et l'engagement de l'Eglise par rapport aux enfants et à la pauvreté.
· développer un partenariat entre les Conférences (les régions) de nations développées avec les Conférences de pays moins développés ou de pays en voie de développement.
L'Évêque Ann Sherer de l'Eglise du Secteur du Missouri est la présidente de l'Équipe spéciale en charge de l'Initiative des Évêques en faveur des Enfants et de la Pauvreté. L'Évêque à la retraite Don Ott en est le coordonnateur.
Les orateurs à ces sessions du Conseil ont présenté tout une palette d'analyses représentatives du monde entier:
· l'Évêque Fritz Mutti, responsable de l'Eglise du Secteur du Kansas et sa femme Etta Mae, qui ont perdu deux fils à cause du SIDA, ont parlé des gens affrontant la crise. Ils évoquaient l'existence d'un hôpital en Inde accueillant un nombre croissant de patients du SIDA et de la répugnance des chrétiens à s'y impliquer. "Si le SIDA avait été causé par la morsure d'un moustique, la communauté chrétienne serait en première ligne pour offrir ses services," a dit l'évêque.
· Pamela D. Couture, professeur à la "Coalgate Rochester Crozer Divinity School" et consultant auprès de l'équipe spéciale en charge de l'Initiative du Conseil, a noté que le nombre de gens morts du SIDA et testés SÉROPOSITIFS dépasse le nombre de toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale. "La pauvreté ne cause pas l'épidémie du SIDA," a-t-elle dit, "mais elle y contribue certainement." Tandis que le SIDA est généralement la quatrième cause principale de décès, elle a relevé qu'un africain sur cinq meurt du virus. Sur ce nombre, ajoute-t-elle, 79% ont été infectés suite à une relation hétérosexuelle; 7% suite à une relations homosexuelle.
· Esperance M. K. Kayombo, originaire de la République Démocratique du Congo qui travaille au Centre de l'Église auprès de l'ONU, a fait un plaidoyer passionné en faveur d'une Eglise "donnant la voix" aux femmes et à leurs problèmes de santé.
· l'évêque Nkulu Ntanda Ntambo, de Zambie, a dit que le temps pour "philosopher" à propos du SIDA est fini. "Nous avons besoin de votre action, de l'action de vos Eglises et de vos gouvernements. Les gens meurent," a-t-il déclaré. Dans sa culture, il a dit que les discussions sur le sexe sont tabou. "Il tue des millions des gens, mais on ne permet à personne d'en parler."
· le pasteur Christo Greyling, un hémophile infecté suite à une transfusion de sang à la fin des années 1980, a partagé les problèmes auxquels son pays d'origine l'Afrique du Sud doit faire face. L'idéal, a-t-il dit, serait pour l'Eglise d'être "le lieu où les SÉROPOSITIFS et leurs familles puissent se sentir en sécurité et à la maison." La réalité, a-t-il noté, c'est que la plupart des Eglises sont soit silencieuses soit critiques. Il a pressé les évêques et les autres "leaders d'opinion" de souligner l'urgence de la crise du SIDA et d'appeler les Eglises à l'action.
· l'évêque Felton May, responsable de l'Eglise de la Conférence de Washington de Baltimore et président de la Consultation de l'Eglise sur une Stratégie globale pour l'Afrique, a dit que les gens en position de responsabilité au sein de la dénomination ont tendance à dénier l'existence du SIDA, qui ressemble à ses yeux à "des termites dans notre sous-sol" ou à "des armées massées à nos frontières préparant une invasion."
· l'évêque Daniel Arichea, évêque à la retraite des Philippines, a dit que l'Eglise dans son pays est aussi dans la dénégation du sida. Rien qu'aux Philippines, au moins 1.5 millions d'enfants vivent avec le SIDA, a-t-il dit. "Que fait l'Eglise par rapport à cette situation? Très peu."
· le pasteur Fred Smith, pasteur évangélique méthodiste et professeur au séminaire du secteur de Pittsburgh et consultant auprès de l'équipe spéciale des évêques, a annoncé qu'un homme noir sur 50 et qu’une femme noire sur 160 aux Etats-Unis sont SÉROPOSITIFS "et encore nous ne croyons pas avoir un problème."
· l'évêque Joseph Sprague, responsable du Secteur de Chicago de l'église et membre de l'équipe spéciale des Evêques, a dit que la crise du SIDA et la pauvreté doivent être traitées par la réflexion, la recherche et l'action. "Nous, évangéliques méthodistes, nous sommes des experts en matière de réflexion et de recherche, mais maintenant est arrivé le temps d'agir," a-t-il dit.
On a rapporté aux évêques que la Commission de l'Eglise Église et Société a adressé avec plus de 75 autres organisations une lettre au Président Bush pour soumettre au Congrès une demande supplémentaire de secours d'1 milliard de $ pour alimenter un Fonds mondial contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme.
"Nous reconnaissons que le budget fédéral fait face à de sérieuses restrictions," relève la lettre. "Néanmoins, l'ampleur et l'impact mondial du HIV/SIDA exigent une réponse plus grande. Sans interventions hardies immédiates, ils seront 50 millions à être infectés avant 2005; faute d'une réaction suffisante, cette projection risque de devenir réalité."
Le Conseil d'Évêques comprend 50 évêques actifs aux Etats-Unis, 17 évêques actifs dans des pays en Afrique, en Europe et aux Philippines et environ 50 évêques actifs. L'évêque Elias Galvan de Seattle, a été élu pour un an à la présidence du Conseil.
8 novembre 2001
Source: UMNS