Avec la «Charta Oecumenica» (COe), la «Conférence des Eglises Européennes» (KEK) et la «Conférence Européenne des Evêques» (CEE) a cherché à redéfinir les relations des Eglises entre elles sur une nouvelle base et en prolongement au «2e Rassemblement Oecuménique Européen 1997» (Graz). Dans beaucoup de pays, ce document a été accueilli très favorablement par les Eglises. De son côté, la «Conférence Centrale du Centre et du Sud de l'Europe» (CCCSE) de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) l'a accueilli plus fraîchement. A la date du 10 mars, le Comité Directeur de la CCCSE a mis en discussion une déclaration de la Commission Théologique et en a fait un texte officiel de l'Eglise moyennant quelques modifications. Dans cette déclaration, le Comité Directeur analyse de façon critique certaines affirmations de la COe. Voilà les points en cause: la description des missions de l'Eglise laisse à désirer, l'Eglise et la société sont insuffisamment distinguées l'une de l'autre et la compréhension de l'histoire ressortant implicitement du document est sujette à caution. ... Le Comité Directeur se demande aussi jusqu'à quel point les Eglises membres de la KEK et de la CEE sont tenues de suivre les résolutions de la COe. Il se demande en outre comment résoudre les conflits entre Eglises sans une médiation oecuménique, à laquelle les parties en présence auront pu faire appel. C'est ainsi qu'on lit ceci dans cette prise de position: «Nous sommes prêts en tant que chrétiens méthodistes à nous engager, mais notre engagement missionnaire comme notre amour actif auprès des gens en souffrance ne doivent pas être entravés par une approche oecuménique mal comprise.» Sur la concurrence à laquelle se livrent les Eglises, le Comité Directeur se demande si la concurrence entre Eglises est toujours et nécessairement dommageable. «Ne peut-il pas y avoir aussi une bonne concurrence dans le sens d'une émulation réciproque à l'obéissance et au service du Seigneur de l'Eglise?» La COe parle par ailleurs d'une «communion parfaite ecclésiale». L'EEM se soucie de savoir ce que l'on entendra alors sous couvert d'identité ecclésiale. ... Le Comité Directeur regrette aussi que dans la Coe on parle «immédiatement, en cas de changement d'appartenance ecclésiale, de manipulation ou de contrainte.» Ainsi conteste-t-on la liberté de conscience et de foi à un homme en quête de vérité et décidé à se joindre à une autre Eglise. Le point 9 de la COe abordant la question des «relations avec le judaïsme» a aussi irrité. On y parle du dialogue avec le judaïsme sans prendre en compte par exemple aussi le rapport avec l'islam. Vous trouverez dans son intégralité la déclaration de la CCCSE dans la dépêche EEMNI qui suit.
>Source: CCECS et EMKNI