Suisse, Winterthur : CA 2006 de l’EEM Suisse/France/Afrique du Nord — La journée de vendredi 16 (1) - méditation, réflexion sur le modèle d’église à promouvoir, implantation de nouvelles églises

Méditation : réjouis-toi, tu es doué ! 


La journée de travail commence par un culte comprenant la Sainte Cène et le renouvellement de l’alliance avec Dieu conduit par la pasteure Caroline Schröder-Field et Ernst Schaad. Dans son sermon, elle part d’une expérience personnelle: elle a écrit une lettre un jour à une de ses paroissiennes, mais bien que l’adresse s’avère incomplète, ce courrier est pourtant parvenu à son destinataire. Une lettre a besoin précisément d'un destinataire et d'un expéditeur. Dans une de ses lettres, Paul en parle aussi à sa manière (2Co 2,17-3,6): ”Vous êtes une lettre de Christ", écrit Paul. Non pas une lettre écrite avec de l'encre, mais rédigée avec l'Esprit du Dieu vivant, non pas sur de la pierre, mais dans la chair. "Nous sommes comme une lettre. Et comme lettre, nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes. Comme lettre, nous appartenons à la fois à notre destinataire et à notre expéditeur : Dieu et notre prochain. Au Christ et au monde qui est sa création”.

Paul insiste aussi sur le rôle que jouent ses destinataires : « vous êtes une lettre de recommandation, sa lettre de recommandation » ; il ne cherche pas pour autant à se recommander aux autres, car il tient cette capacité de Dieu, de l’Esprit de Dieu qui libère son âme de toute rigidité pour le faire entrer dans une communion vivante avec le Christ. La vitalité de la nouvelle alliance se traduit chez lui par la lutte qu’il engage en faveur de ses frères et sœurs au près comme au loin.

Nous sommes comme une lettre, nous faisons corps avec le message que nous cherchons à communiquer. Mais c’est Dieu qui nous a écrits et ce sont les autres qui apprennent à nous lire tels que nous sommes. L’Esprit se meut à travers les lignes : avons-nous l’amour, l’espérance ou non ? Sommes nous ouverts ou fermés, ou déçus nous-mêmes ?

Ne nous laissons pas pétrifier par la lettre, laissons-nous mouler par l’Esprit-Saint. En tant que lettres, nous appartenons à Dieu, chacun et chacune d’entre nous. Nous avons un destinataire, nous sommes envoyés auprès des autres. Par l’action de Dieu, d’autres peuvent repérer en nous quelque chose qui vient d’un autre que nous, de l’Esprit même de Dieu.

Nous sommes en route, tels des lettres en voie de parvenir à leurs destinataires.

L’assemblée est invitée à renouveler sa consécration au Seigneur à partir de la prière suivante :


Je ne m’appartiens plus à moi-même, mais à toi. Place-moi là où tu le veux. Permets-moi d’œuvrer et d’endurer. Utilise-moi pour toi ou mets-moi de côté pour toi. Élève-moi pour toi, abaisse-moi pour toi. Permets que je sois rempli ou que je sois vide. Accorde-moi tout ou ne m’accorde rien. Par ma libre décision et de tout mon cœur, je confie tout à ta parfaite volonté et à ton pouvoir.

Dieu admirable et souverain, Père, Fils et Saint Esprit, tu es à moi et je suis à toi. Qu’il en soit ainsi. Confirme au ciel l’alliance à laquelle j’ai conscience tout à nouveau d’être lié. Amen 


Rapport des surintendants


Choisir entre deux modèles d’église


L’Eglise est dans un processus de changement : les surintendants évoquent dans leur rapport annuel le processus de changement dans lequel beaucoup de communautés se trouvent engagées. Le modèle d’une communauté principale comprenant des annexes est en train de perdre de son importance. Les annexes qui sont trop faibles pour vivre autarciquement comme communauté sont en voie de disparition. Deux nouveaux modèles semblent avoir de l’avenir : la communauté centrale (pour une région ; offre d’un culte pour toutes les générations ; plus de 100 membres) et la communauté de base (qui fait le choix de ne pas offrir des activités pour tous). Les communautés se trouvent placées devant le défi de devenir soit une communauté de base soit une communauté centrale et de transposer résolument le modèle retenu.


Extrait du rapport des surintendants: la mission de l’Eglise


Quels sont les critères à respecter lorsque l’on se demande quel type de communauté nous voulons? Il ne s’agit pas de préserver la situation „telle qu’elle a toujours été“. Ni de se demander: "Qu’est-ce qui nous convient le mieux pour garder la communauté que nous avons aujourd’hui?". Le point de départ de nos réflexions doit être la question suivante: "Pourquoi sommes-nous là, quelle est notre mission?" Puis, dans un deuxième temps: "Comment voulons-nous et pouvons-nous accomplir cette mission ici?" Ces questions montrent bien que chaque communauté a un profil bien particulier en fonction de la situation dans laquelle elle se trouve. Le premier critère sur lequel nous nous basons est donc la mission.


Notre mission

La mission se résume aux paroles prononcées par Jésus à ses disciples: Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie, Jean 20,21. C’est ce à quoi nous sommes déterminés, poursuivre l’envoi de Jésus dans ce monde et prendre part à sa mission. La vie d’une communauté doit être axée sur cette vocation. Le Prof. Michael Herbst, directeur de l’Institut de recherche sur l’évangélisation et le développement paroissial de Greifswald, disait de la situation des Eglises évangéliques d’Allemagne de l’Est: Dans le domaine de la mission, nos Eglises ressemblent à quelqu’un qui est resté longtemps alité et qui souhaite à nouveau se lever: ses membres sont rigides et faibles, il doit commencer par s’exercer à marcher. Cette image n’est-elle pas applicable à bon nombre de nos paroisses? Il faut bien souvent un entraînement ciblé pour se remettre en mouvement. Et nous ne pensons pas là à une forme particulière de mission et d’évangélisation, mais à toutes les sortes de formes à même de convenir aux besoins des destinataires et aux dons des paroisses. 

Jésus n’exige jamais rien de nous sans nous donner la possibilité de le faire. Et il nous permet de faire l’expérience de ses possibilités, telles qu’ils les a manifestées notamment lors de la multiplication des pains. 

Luc 9, 10-17 raconte comment, après une longue journée durant laquelle Jésus avait annoncé la venue du Royaume de Dieu et guéri des malades, les disciples voulaient renvoyer la foule afin de pouvoir s’occuper de leur propre nourriture. Les disciples auraient alors enfin eu Jésus pour eux tous seuls. Mais au lieu d’écouter leur proposition, Jésus donne à sa petite équipe une immense mission. „Donnez-leur à manger!“ Avons-nous conscience de la faim de vie qu’expriment les gens autour de nous ou sommes-nous concentrés sur notre propre survie? La mission que Jésus confie à sa communauté aujourd’hui est la suivante: „Vous qui connaissez celui qui est le pain de vie, donnez-leur à manger!“

A l’époque, les disciples avaient été très embarrassés par cette mission, un bilan de la situation ayant révélé qu’il n’y avait que cinq pains et deux poissons. C’était loin de suffire pour nourrir 5000 personnes. Nous aussi, nous sommes embarrassés – qu’est-ce que l’EEM a à offrir? Quelques personnes, quelques forces – qu’allons faire de ça? Nous constatons ce qui nous manque, ce qu’il faudrait faire... Les disciples donnent ce qu’ils ont.

Jésus n’exige pas plus que ce que les siens peuvent donner. Il n’y a pas de discussion sur ce qui manque, ce qui ne suffira jamais. Ce que les disciples ont à faire est tout simple: ils doivent faire en sorte que les gens se divisent en groupes de 50 personnes. La foule ne doit pas être livrée à elle-même, elle ne doit pas se débrouiller pour aller chercher de la nourriture ailleurs. Elle est invitée à rester et à se diviser en groupes de taille raisonnable. Les disciples n’ont qu’à distribuer ce qu’ils ont, c’est-à-dire cinq pains et deux poissons. Jésus prend ces quelques aliments dans ses mains, les bénit et laisse les disciples les répartir. Ce qui se produit dépasse toutes les attentes des disciples. Ils découvrent un bout de ce royaume de Dieu dont Jésus leur a parlé. Les quelques aliments qu’ils ont donnés à Jésus rassasient beaucoup de monde. Croyons donc que le royaume de Dieu, tel qu’il est annoncé dans nos cultes, est vécu dans nos communautés!! Croyons qu’IL bénit le peu que nous donnons avec confiance à Jésus et qu’ainsi les affamés seront rassasiés!!

Ou n’allons-nous pas vers les affamés, car dans notre situation les repas se passent selon le modèle suivant: les disciples partagent le pain et les poissons et commencent à servir le premier groupe de 50. Mais lorsqu’ils arrivent au 50ème, le premier du groupe recommence à réclamer du pain et ils reviennent à leur point de départ pour redistribuer le pain aux mêmes personnes et les autres groupes ne reçoivent rien. La communauté reste renfermée sur elle-même et ce qu’elle a à donner ne suffit jamais car les exigences ne cessent de croître et qu’il est impossible de satisfaire tout le monde. Si nous prenons la mission de Jésus au sérieux, nous n’avons pas à nous demander quel type de paroisse nous voulons être, mais quelle est la forme de communauté qui nous aidera à répondre au mandat que nous confie le Christ. 


L’implantation de nouvelles églises


L’implantation de nouvelles églises en préparation : Richard Huerzeler, Matthias Fankhauser et Andy Hostettler ont commencé à former un premier pionnier. Le premier projet (dès janvier 2007) se dessine pour le Diemtigtal avec A. Hostettler.

Source: EEMNI