Afrique du Sud, JOHANNESBURG: Plaintes de victimes de l'apartheid: 20 entreprises sont attaquées

La plainte déposée lundi le 11 novembre à New York au nom de victimes de l'apartheid est dirigée contre vingt entreprises de six pays, dont les banques suisses UBS et CS Group. Les plaignants ont dévoilé simultanément mardi matin sur Internet et lors d'une conférence de presse très médiatique donnée à Johannesburg les détails de cette nouvelle action en justice.


Pour l'occasion,les avocats de la campagne «Jubilee 2000» et de son entité d'entraide des victimes de l'apartheid «Khulumani» ainsi que quelques 200 victimes du régime de l'apartheid - qui symbolisent différentes formes de violations des droits de l’homme-, ont révélé le contenu de la plainte à la presse lors d'une fête dans l'Eglise Centrale Méthodiste de la capitale économique d'Afrique du Sud.


Ils ont assisté à la présentation officielle de la nouvelle plainte déposée en leur nom devant un tribunal de New York par l'avocat sud-africain Charles Abrahams et son confrère américain Michael Hausfeld après avoir défendu les victimes de l'Holocauste contre les banques suisses.



Leur action est dirigée contre huit banques et douze compagnies de pétrole, de transports, de communication et d'armement. Au total, 21 multinationales américaines, allemandes, françaises, néerlandaises, britanniques et suisses sont accusées d'avoir aidé et encouragé le régime de l'apartheid, a indiqué la Campagne suisse d'annulation des dettes de l'apartheid (KEESA). sont accusées d'avoir jadis soutenu le régime de l'apartheid.


L'avocat Charles Abrahams espère que cette affaire créera un précédent international en matière de responsabilité sociale des entreprises.


De son côté, Neville Gabriel de «Jubilee 2000» rappelle que l’action en justice a été entamée après quatre années de vaines tentatives de nouer un dialogue sérieux avec les banques suisses et allemandes, qui ont accordé des prêts au gouvernement sud-africain après 1985.


Fondée en 1998, «Jubilee 2000» regroupe 4000 organisations non gouvernementales (ONG). Elle réclame notamment l'annulation des dettes contractées par l'Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid ainsi que l'indemnisation des victimes de ce régime.


Elle s'est retournée, entre autres, contre les banques étrangères. Qui, par leurs prêts et leurs investissements, ont financé l'apartheid, lui permettant de survivre malgré l'embargo décrété par l'ONU.


Le collectif associatif Jubilee" et le gouvernement sud-africain se sont distanciés des méthodes agressives de l’avocat Ed Fagan. «Cette affaire n’est pas une loterie, où l’on fait croire aux gens que l’argent va tomber du ciel», commente MP Giyose, président de «Jubilee 2000».


En effet, les ONG sud-africaines réclament, avant tout, des réparations morales et collectives. Qu'elles jugent, en l'occurrence, plus adéquates que des indemnisations individuelles.


Source: EEMNI