L'Assemblée du Conseil œcuménique des Églises (COE) est réunie à Porto Alegre (Brésil) du 14 au 23 février. Dans le cadre des délibérations sur les questions d'actualité, elle a rappelé, ce 20 février, l'engagement constant du COE depuis 60 ans contre l'arme nucléaire en adoptant une "note sur l'élimination des armes nucléaires".
"Par amour pour le monde et pour obéir au Dieu de toute vie…", c'est avec ces premiers mots que l'Assemblée réaffirme, en cette période de tensions diplomatiques internationales, que "les humains n'ont pas le droit de déclencher l'holocauste nucléaire".
Le document critique particulièrement la position des cinq Etats "reconnus pour être en possession de l'arme atomique" qui, signataires du Traité de non-prolifération (TNP), ne tiennent par leurs engagements d'élimination de l'arme nucléaire et cherchent de surcroît "de nouveaux usages militaires et politiques de celle-ci¨.
Cette position pourrait encourager les 184 autres Etats signataires à acquérir l'arme nucléaire, les engageant dans une escalade et une course à l'armement nucléaire: "la prolifération nucléaire existe aujourd'hui, malgré le TNP".
Le texte souligne aussi le risque élevé que des acteurs non étatiques viennent en possession de ce type d'arme et le risque lié, que "les armements nucléaires ne dissuadent pas les acteurs non étatiques".
La déclaration dénonce, par conséquent, le "mensonge de la doctrine nucléaire" soutenant que les armes de destruction massive sont des "agents de stabilité". Dans l'esprit de la 1ère Assemblée du COE, à Amsterdam en 1948, qui avait qualifié, quelques années après Hiroshima et Nagazaki, l'usage des armes modernes de "péché contre Dieu", la note parle de "l'immoralité indéniable des armements nucléaires".
Contre le danger nucléaire croissant, l'Assemblée invite donc ses Eglises membres à "agir en vue de vaincre l'ignorance et les illusions répandues dans la société à propos de la menace nucléaire", et à soutenir les efforts nationaux et internationaux visant à la destruction des arsenaux nucléaires.
21/02/2006
Source: Conseil oecuménique des Eglises (COE)
