Dans une lettre adressée au Conseil Fédéral, l'«Alliance Evangélique Suisse» (AES) et la «Fédération des Eglises et Communautés Libres Protestantes» (en allemand: «Verband Evangelischer Freikirchen und Gemeinden» -VFG-) a pris position sur le rapport de la Commission (en allemand «Geschaeftspruefungskommission» -GPK-) formée par le Conseil National«Sectes ou mouvements similaires en Suisse». Selon un communiqué de presse publié mardi après-midi, ces deux instances d'Eglises estiment que l'Etat ne devrait pas promouvoir de politique spécifique aux sectes ni former de Bureau d'information sur les sectes. Sinon, on court le risque de restreindre la liberté de religion. Le droit actuel devrait suffire. Les suicides collectifs du Temple Solaire survenus entre 1994 et 1997, où la Suisse était également touchée, ont déclenché la discussion.
Les Eglises Libres et l'Alliance Evangélique Suisse estiment que l'Etat n'a pas le droit d'agir à l'encontre les «Sectes» et autres mouvements analogues. Seule l'étude de ces groupements problématiques est de son ressort et doit être poursuivie. Ces deux instances ecclésiales se rangent ainsi de fait contre les recommandations du GPK au Conseil National, lequel avait rendu public son rapport le 1er juillet 1999. L'AES et le VFG ne veulent pas banaliser un problème réel, comme ils l'écrivent le 21 mars au Conseil Fédéral. Elles plaident pour un traitement réfléchi et différencié par les autorités fédérales des phénomènes décrits par le GPK. Les deux organisations craignent que les recommandations du GPK ne portent atteinte au principe de la liberté religieuse. «Il n'appartient pas à l'Etat d'arrêter sa vision du monde ni de se prononcer sur des questions de foi. Sur la base de ce principe, l'Etat s'interdira toute ingérance dans des domaines relevant de la foi (par exemple l'évaluation de points de vue théologiques ou le fait de prendre parti pour ou contre une confession de foi, une Eglise ou une communauté)», est-il écrit entre autres choses dans ce document de 10 pages. Les Eglises Libres et l'Alliance cherchent à persuader le Conseil Fédéral à renoncer au concept de «sectes», car il est susceptible de poser de faux signaux et de renforcer des préjugés, en raison de sa signification courante, même si cela est involontaire. L'AES est un mouvement de chrétiennes et de chrétiens issus d'Eglises cantonales réformées, d'Eglises libres protestantes et d'organisations chrétiennes. Elle est constituée de 90 sections locales ayant un total de 600 communautés. L'Alliance Evangélique, mouvement interconfessionnel fondé en 1846 à Londres, le premier du genre dans l'histoire moderne, est aujourd'hui active dans plus de 100 pays. Au VFG se sont jointes douze dénominations d'Eglises et Communautés Libres. Au VFG appartiennent plus de 100 000 membres et participants au culte. Le VFG estime être la troisième force entre les deux grandes Eglises cantonales.
>Source: Reformierter Pressedienst