Du 11 au 14 février 2001, 48 pasteures et femmes engagées pour la plupart à plein temps au service de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) dans quelques 10 pays ont pris part à la première pastorale européenne (pour femmes pasteures). Les groupes de discussion, les rapports en provenance des Conférences, les ateliers comme le temps libre ont facilité les rencontres entre participantes, et les échanges de conversation et permis de nouer des contacts en dehors de sa propre Conférence.
La femme pasteure de Bulgarie a exprimé l'originalité de cette rencontre de la manière suivante: "quand nous nous réunissons comme pasteurs de notre Conférence, je peux être femme pasteure, mais pas femme. Mais quand je vais aux rencontres de femmes pasteures, je suis invitée comme femme, mais non comme femme pasteure. Ici je peux être pour la première fois l'une et l'autre : femme et femme pasteure."
Elle faisait ressortir ainsi une des tensions qui existent parmi les femmes pasteures engagées au service de notre Eglise. A parler avec d'autres femmes confrontées à des situations analogues, à entendre comment d'autres soeurs réussissent à concilier le mariage, les enfants et la vie professionnelle ou viennent à bout de la solitude, à réaliser que bien d'autres femmes pasteures accomplissent leur ministère dans un autre pays et une autre culture soit en vertu du mariage, soit suite à une vocation, les femmes pasteures s'encouragent mutuellement et leurs liens se renforcent.
Nous nous sommes souvenues de femmes importantes pour notre propre biographie (religieuse). Il est justement important pour des jeunes femmes et pour des jeunes femmes pasteures d'avoir des modèles en matière de foi et de ministère. A l'occasion de cette rencontre, les femmes pasteures se rendaient compte des différentes manières de vivre le ministère pastoral en tant que femmes. C'est ce qui a fait la richesse de cette rencontre.
Nous avons entendu parler de femmes qui avaient déjà soutenu énergiquement le travail de notre Eglise très loin en arrière ou des premières femmes à avoir été consacrées anciennes après 1956. Les rapports émanant des Conférences ont laissé apparaître que ces pionnières proviennent de la Yougoslavie et de la Hongrie et constituent même la moitié des femmes environ engagées dans le ministère pastoral en Russie et Yougoslavie au grand étonnement des participantes.
Une grande carte géographique de l'Europe nous a montré qu'il existait encore certains pays où l'ordination des femmes n'était pas possible ou du moins très difficile. Nous avons discuté ensemble pour savoir comment nouer des relations et des collaborations entre individus, communautés et Eglises, sans tomber dans un piège et une dépendance. Sans le soutien financier des pays occidentaux, le travail de notre Eglise n'est pas possible en Europe centrale comme en Europe de l'Est. Mais nous pouvons partager entre nous beaucoup plus que de l'argent, de la nourriture, des vêtements et des médicaments. Cela nous a tout émues quand le dernier soir une Russe a raconté et chanté que c'était justement les negro-spirituals et les gospels qui lui ont fait connaître le chemin de Jésus Christ.
Et quand après cela une femme pasteure de couleur américaine disait qu'il lui a fallu venir en Allemagne pour apprendre que Dieu conduisait d'autres personnes à la foi en en faisant passer d'autres par la souffrance, beaucoup ont eu des larmes aux yeux. Nous avons parlé discuté, fait la fête, ri et pleuré ensemble, nous nous sommes écoutées les unes les autres.
Plusieurs ont contribué à rendre possibles ces rencontres. La diversité des femmes présentes témoigne de la diversité des appels que Dieu adresse. Nous nous sommes remises en route, une fois encouragées et affermies pour nous mettre au service de la réconciliation avec nos dons et nos capacités.
Les contacts noués sur place peuvent former un réseau efficace et jeter des ponts entre les personnes et les frontières.
Source: Esther Handschin, Linz