L'événement
L’Europe déjà unie au service des autres continents, voici le sens que les organisateurs du grand rassemblement oecuménique inter Mouvements et Communautés du 8 mai.
Cette manifestation s’inscrit, bien entendu, dans un triple contexte historique: l’entrée de dix nouveaux membres dans l’Union européenne le 1er mai, l’anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale le 8 mai et la Journée de l’Europe le lendemain (en mémoire de l’appel de Robert Schuman le 9 mai 1950). Cette manifestation est une réponse à l’appel de Jean-Paul II à Madrid: "Je rêve d’une Europe de l’Esprit".
L’événement central aura lieu à Stuttgart en Allemagne où l’on attend 10 000 personnes de 175 Communautés et Mouvements chrétiens. Seront présents également 25 évêques catholiques, 8 évêques orthodoxes, 2 évêques anglicans, 14 responsables évangéliques et 30 parlementaires de dix pays européens. 70 Français représenteront les Communautés et Mouvements de l’hexagone.
LE PROGRAMME
Pour les Communautés et Mouvements, la rencontre Ensemble pour l’Europe devrait être une manifestation de l’unité déjà réelle de l’Europe dans sa diversité, ouvrant la porte à de nouveaux choix dans la vie sociale, politique et culturelle. Ils souhaitent ainsi contribuer à « donner une âme»au processus d’intégration, afin que l’Europe réalise sa « vocation» telle qu’elle apparaît déjà clairement dans le projet des «pères fondateurs»: constituer une famille de peuples unis et de nations réconciliées, travaillant à l’unité de toute la famille humaine.
Les intervenants seront des fondateurs ou des responsables de Communautés et Mouvements chrétiens, ainsi que des représentants du monde politique et des diverses Églises. Le pasteur Ulrich Parzani, secrétaire général de l'UCJG/Allemagne et principal orateur des soirées ProChrist sera un des orateurs à prendre la parole.
Des jeunes prendront la parole afin de dire quel avenir ils désirent pour l’Europe et quels engagements ils veulent prendre.
Diverses réalisations des Communautés et Mouvements seront présentées: actions pour la paix et la réconciliation entre les peuples, pour la famille, pour l’intégration des personnes exclues de la société, dans le domaine de l’éducation, etc.
Des artistes chercheront à montrer la beauté et la richesse des différents peuples.
Evénement relayé à Paris
À Paris plus d’un millier de personnes seront rassemblées dans la grande salle de la Maison de l’Unesco. Le comité organisateur parisien est composé de onze Communautés et Mouvements. Ils ont travaillé ensemble depuis janvier, tant sur le plan de l’organisation que du programme, en lien avec les organisateurs de Stuttgart.
Durant le rassemblement de Paris, des liaisons directes par satellite permettront de recevoir certaines interventions de Stuttgart dont celle de Romano Prodi, président de la Commission européenne, du Cardinal Kasper, président du conseil pontifical pour l’Unité des Chrétiens et de l’évêque luthérien Friedrich. Un duplex est également prévu Bas, en début d’après-midi, entre Stuttgart et trois villes d’Europe: Paris, Budapest en Hongrie et Bois le Duc, aux Pays-Pays. Au total plus de 150 villes européennes participeront à l’événement.
De nombreux témoignage seront donnés, tant sur l’esprit qui anime ces groupes que sur l’action qu’ils développent au service des Églises ou de la société. Ils seront entrecoupés par des moments musicaux ou chorégraphiques.
Le programme de Paris se déroulera à partir de la Maison de l’Unesco, de 10h à 17h45 et comprendra un "Portrait d’un des Pères de l’Europe, Robert Schuman" par Jacques Parangon, secrétaire général de l’Institut Saint Benoît.
Interviendront ensuite Andrea Riccardi co-fondateur de la Communauté Sant’Egidio, et Romano Prodi, président de la Commission Européenne, en liaison avec Stuttgart.
Ce sera aussi l’occasion de constater, témoignages à l’appui, que "la dignité de la personne humaine", est la "clé de voûte de la construction européenne".
Pavel Fisher, ambassadeur de la République Tchèque en France donnera le sentiment d’un représentant d’un des nouveaux pays.
De Stuttgart, le cardinal Kasper, président du conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens et l’évêque luthérien Friedrich parleront de leur vision de l’Europe, ainsi que Chiara Lubich, fondatrice et présidente du Mouvement des Focolari.
UNE ÉTAPE HISTORIQUE
La rencontre Ensemble pour l’Europe représente une nouvelle étape de la marche vers l’unité de notre continent, dont les premiers pas datent des années 1950, après des siècles de conflits sanglants.
Cette première rencontre européenne des Communautés et Mouvements chrétiens se déroulera le 8 mai 2004, veille de la Fête de l’Europe, quelques jours après l’entrée de dix nouveaux États dans l’Union.
La Constitution dont l’Europe est en train de se doter définit les valeurs qui en constituent les fondements, respectant l’identité, la langue, la culture, les traditions de chaque peuple. L’Europe s’engage à «oeuvrer en faveur de la paix, de la justice et de la solidarité dans le monde »1).
C’est un défi qui s’adresse à toutes les composantes de la société, civiles ou religieuses.
Mouvements, Communautés et groupes de diverses Églises ou Communautés ecclésiales européennes tracent, pour la première fois dans l'histoire, un chemin de communion et de collaboration: ils veulent contribuer ensemble à l'unité spirituelle du continent.
Ils veulent rendre visible: un réseau de fraternité qui existe déjà sur tout le continent Et qui fait éclater nationalismes et barrières historiques ; un renouveau spirituel qui découle de l'évangile vécu et se manifeste en de nombreux secteurs de la société.
L’APPORT DES COMMUNAUTÉS ET MOUVEMENTS CHRÉTIENS
Le XXe siècle a vu naître des mouvements de renouveau de la société nourris de l’Évangile. De plus en plus unis entre eux, ils tissent un réseau de relations fraternelles entre les peuples et les cultures partout en Europe. Des chrétiens de toutes confessions en font partie: évangéliques, catholiques, orthodoxes, réformés, anglicans.
Certains ont une implantation seulement locale, d’autres sont répandus dans le monde entier. Leurs champs d’action sont extrêmement divers: la famille, les jeunes, les diverses formes d’exclusion, l’éducation, les médias, l’écologie, l’économie, la politique, l’art, etc.
Ces Communautés et Mouvements veulent mettre leurs charismes au service de l’Europe, aux côtés de tous les autres acteurs concernés.
Les Communautés et Mouvements mettent leurs charismes au service de la construction européenne, aux côtés de tous ceux qui y contribuent aujourd’hui.
Comment est née l'idée de la journée ENSEMBLE POUR L'EUROPE?
A l'occasion d'une rencontre en mai 2002 à Rome entre fondateurs et responsables de quelques Mouvements et Communautés catholiques et évangéliques-lutheriénne, l'idée a germé d'organiser un grand rassemblement en Allemagne, pour contribuer à donner une âme à l'Europe. Les participants à cette rencontre étaient: la Communauté Sant'Egidio, le Conseil des responsables des Communautés et Mouvements évangéliques, les Cursillos de Cristiandad, le Mouvement des Focolari, le Mouvement Schönstatt, le Renouveau charismatique dans l'Église catholique (Italie), le Renouveau de l'Esprit dans l'Église évangélique (GGE) et les YMCA/UCJG.
Ce n’est pas un «cartel de mouvements», plutôt une «mosaïque» ou une «polyphonie», explique Andrea Riccardi, de la communauté de Sant’Egidio qui, avec les Équipes Notre-Dame, les Focolari, les luthériens de la Christusbrudershaft de Selbitz, le mouvement de Schonstatt ou le Young Men’s Christian Association (YMCA/Union Chrétienne des Jeunes Gens UCJG) allemand, s’est notamment investi dans ce projet. Il s’agit de montrer tout ce que l’Europe a à gagner de l’engagement des chrétiens et d’encourager ceux-ci à partir à la rencontre des autres Européens : «L’autre dispose de quelque chose que je n’ai pas, dit ainsi Thomas Römer, pasteur luthérien de l’YMCA/UCJG, et je m’enrichis de cette diversité.»
La manifestation "Ensemble pour l'Europe" se situe au carrefour de deux routes: le chemin parcouru depuis 1969 par les évangéliques-luthériens avec plus de 120 Mouvements, Communautés et groupes en Allemagne, et celui parcouru par les catholiques depuis le grand rassemblement autour de Jean-Paul II, la veille de la Pentecôte 1998. A ce jour, plus de 240 Communautés et Mouvements chrétiens dans le monde sont partie prenante.
Depuis le 31 octobre 1999 - date de la signature de la Déclaration conjointe entre l'Église catholique et la Fédération luthérienne mondiale sur la Doctrine de la Justification - lors d'une rencontre au Centre Oecuménique d'Ottmaring, près d'Augsbourg (Allemagne), qui réunissait des responsables de Mouvements, Communautés ou groupes catholiques et évangéliques-luthériens, une nouvelle expérience de communion et de collaboration est engagée, qui s'étend aussi aux orthodoxes, aux anglicans et aux autres chrétiens.
En chemin ensemble
A l'occasion de Pentecôte '98, Jean-Paul II a invité les Mouvements spirituels, nés au 20e siècle dans l'Eglise catholique, à une première rencontre à Rome, les exhortant à collaborer. Il voit dans les Mouvements la réponse de l'Esprit Saint aux défis des temps actuels : la perte de la foi et des valeurs religieuses. A cette occasion, Chiara Lubich promet au Pape de travailler pour l'unité entre les Mouvements. Pour mettre en œuvre cette promesse, 220 journées sont réalisées dans différentes parties du monde, organisées par de nombreux Mouvements. Et des rencontres se poursuivent entre fondateurs ou responsables de Mouvements ecclésiaux et Nouvelles communautés catholiques.
En Allemagne aussi, des responsables de Communautés, groupes et Mouvements évangéliques et des Eglises libres se retrouvent depuis 1969 dans un échange fraternel d'expériences, pour prier ensemble et s'encourager réciproquement ("Conseils de responsables").
C'est ainsi, qu'indépendamment l'un de l'autre, dans les milieux catholiques et parmi les évangéliques et les membres des Eglises libres, est entamé un échange vivant entre Communautés et Mouvements. Le 31 octobre 99, à la conclusion de la cérémonie pour la signature historique de la Déclaration conjointe entre l'Eglise catholique et la Fédération luthérienne mondiale sur la doctrine de la Justification, des responsables de Mouvements catholiques et évangéliques se retrouvent en Allemagne, à Ottmaring (près d'Augsbourg), commençant ainsi un rapport nouveau entre eux.
Chiara Lubich et l'évêque évangélique luthérien Ulrich Wilckens sont invités au "Conseil des responsables" de mars 2000. Un intense échange de vues caractérise cette rencontre, et s'accompagne de la décision de poursuivre ensemble le chemin entrepris.
Plusieurs rencontres ont lieu par la suite, notamment au mois d'août 2000, lorsque 80 responsables et membres de Mouvements et Communautés évangéliques, sont reçus aux centres de trois Mouvements catholiques à Rome.
Le 8 décembre 2001, 80 responsables de 45 Mouvements, Communautés et groupes divers, de l'Eglise catholique, de l'Eglise évangélique et des Eglises libres se réunissent à l'Eglise Saint Matthieu de Munich et formulent "le pacte de l'amour réciproque" à la dimension de la spiritualité de communion. Dans l'après-midi, 5000 membres des Mouvements se rencontrent au dôme de Munich pour mieux se connaître réciproquement.
Une étape ultérieure importante sera marquée avec le Congrès des 6 et 7 mai, et avec la Journée "Ensemble pour l'Europe" du 8 mai 2004.
On trouvera la liste exhaustive des différents mouvements participants (175 au 29 avril) ainsi que le détail du déroulement de la manifestation de Stuttgart sur le site: http://www.europ2004.org.
"Apporter une contribution spirituelle à l’Europe"
Le mot de la fin à Romano Prodi, président de la Commission européenne, qui doit participer à la rencontre, piqué d'enthousiasme: «L’avenir de l’Europe, disait-il à la revue des Focolari, Citta Nuova, est lié au changement des rapports entre les gens, à la confrontation de leurs idéaux respectifs, au dialogue désintéressé et au désir de compréhension réciproque sur les problèmes de fond. Il serait intéressant que des initiatives comme celle de Stuttgart se transforment en rendez-vous réguliers où l’on affronte l’intégration européenne chapitre après chapitre, en mettant en évidence les articulations diverses et toujours plus transversaux des rapports entre les personnes.»
L’idée, dit-on chez les Focolari et à Fondacio, est «d’apporter une contribution spirituelle à l’Europe, de montrer que nous sommes frères, mais aussi que le Christ est vivant».
Lundi 3 mai 2004
Source: eemni/zenit/europ2004/La Croix
Angleterre: les Méthodistes saluent l'élargissement de l'UE
[Credits] L'Eglise Méthodiste a salué le 1er mai comme "un jour historique pour l'Europe". C'est le jour où 10 nouveaux Etats accèdent à l'Union européenne.
Colin Ride, Secrétaire pour l'Europe au sein de l'Église Méthodiste britannique, a dit: "nous accueillons chaleureusement les nouveaux pays au sein de l'UE. Nous prions pour une intégration en douceur et espérons que cela tournera au renforcement de l'Europe."
M. Ride, responsable du département missionnaire en Europe et des relations avec les partenaires méthodistes et oecuméniques, sait avec l'optimisme qui le caractérise quels bénéfices seront tirés de l'élargissement de l'UE.
"L'UE doit être, par dessus tout, une communauté de valeurs travaillant pour la paix et la sécurité. Bien plus qu'une instance politique et économique, l'UE est une plate-forme permettant aux habitants des pays européens de travailler ensemble. C'est la meilleure des manières à notre portée pour promouvoir la paix, l'unité, le respect et la compréhension mutuels," a-t-il dit.
Pour l'Église Méthodiste, l'Europe dépasse les frontières de l'UE, dans le sens où elle inclut la Russie ainsi que d'autres pays encore en dehors de la zone.
Le Conseil Méthodiste européen a été fondé en 1993 pour coordonner le travail Méthodiste à travers l'Europe, développer le partage des ressources et travailler avec divers partenaires oecuméniques dans la mission chrétienne. C'est, déclare Ride, "en quelque sorte une parabole qui traduit concrètement ce que peuvent être les relations européennes, un modèle de collaboration entre habitants européens, comment on peut apprendre l'un de l'autre et travailler ensemble à des objectifs communs."
Si les Eglises Méthodistes en Europe ont pu réaliser une oeuvre significative, c'est dans des pays périphériques à l'UE.
"Toutes les Églises Méthodistes en Europe sont des églises minoritaires et pour certaines d'entre elles développer et établir leurs valeurs ne va pas de soi mais représente une vraie bataille, en particulier pour celles qui vivent et travaillent dans des sociétés postcommunistes. Certaines de ces églises plus petites, comme l'Eglise Evangélique Méthodiste en Russie, ou dans les Balkans, s'engagent dans la réalisation de programmes visant en particulier les plus vulnérables de la société comme les Roms" a dit Colin Ride.
"La famille méthodiste à travers l'Europe peut s'inspirer de leur engagement et apprendre les uns des autres dans le domaine missionnaire."
Dans un message adressé aux pays qui font leur entrée dans l'Europe, Ride déclare: "Ne restons pas à l'écart les uns des autres avec nos différences culturelles, religieuses et linguistiques. Apprenez-nous à honorer la diversité et à travailler au partage des valeurs et des convictions qui nous lient ensemble".
28/4/04
Source: ekklesia