CA 2003: L'Eglise Méthodiste en France (EMF et UEEM)

L'Eglise Méthodiste de France (EMF)


L'évêque Heinrich Bolleter donne la parole à Grégoire Chahinian, président de l'EMF pour une courte présentation de cette union d'Eglise en train de fusionner avec l'EEM.


Le pasteur Chahinian remercie l'EEM pour les efforts d’intégration, l'amour qui leur est témoigné.


Il présente les Eglises méthodistes de France (EMF) d’un point de vue historique et ajoute quelques mots sur les caractéristiques de ces Eglises.


il relève 5 dates, la dernière étant encore à venir: 2005 avec la date du vote de l’intégration de l’EMF à l’UEEM. Une fusion qui n'est pas la première de l'histoire, si l'on considère l'UEEM, qui est déjà la combinaison de deux unions d’Eglises.


Tout part de l’année de la mort de Wesley, 1791: des missionnaires arrivent en France depuis les Iles anglo-normandes; ils parlent le français.


Le travail commence à St Céré au sein de l’Eglise protestante. Ce travail s’insère dans ces Eglises mais pas uniquement dans ces Eglises. Les pasteurs protestants ne suffisent pas à la tâche et l’apport des missionnaires méthodistes est positif, car ils supppléent aux lacunes des pasteurs. La Conférence anglaise prend sous sa tutelle ce travail et bon nombre de missionnaires anglais viennent travailler en France, dont Charles Coock (40 ans de travail). Ces frères ont créé des sociétés méthodistes au sein du protestantisme français.


Au fil des années, ces sociétés grandissent et à certaines occasions cette cohabitation devient difficile. Si bien qu’en 1852 ces sociétés se constituent en Eglise évangéliques méthodistes en France. L’oeuvre se développe et l’époque la plus florissante se situe autour de 1900: on dénombre plus de 180 chapelles, 30 pasteurs, 20 évangéliques, des centaines de prédicateurs laïques.


Cependant au début du 20e siècle, l’oeuvre stagne et des pertes dûes à la 1ère guerre mondiale se font aussi sentir au sein du méthodisme.


A partir de 1935, un projet naît dans le protestantisme français: le désir d’unifier les multiples branches du protestantisme au sein d’une seule et même entité. Les unions d’Eglises baptistes, libres et méthodistes jugent opportuns de rallier cette entité en formation. Les méthodistes anglais exhortent l'EMF à entrer dans ce projet d’unification. 


Le 20 juin 1939, l’Eglise Méthodiste se rallie à cette fusion dans l’Eglise Réformée de France. A l’exception de 6 délégués qui ont refusé d’entrer dans cette union d’Eglise et décidaient de constituer une nouvelle Eglise Méthodiste 6 mois plus tard.


Le pasteur G. Chahinian cite alors le nom de personnalités qui ont participé à l’essor de l’EMF: Parker, Samouelan, et Guiton.


A part les Cévennes (Anduze, Valleraugue, ...), l'Eglise est représentée à Paris/Gennevilliers, à Montélimar et près d’Alès dans le village de Saint de Valériscle et Narbonne tout récemmenrt.


Le fonctionnement de l'EMF est de type semi-synodal. Chaque église locale est autonome dans les décisions qui la concernent, mais sur les questions générales le synode fait autorité.


Le fait de travailler au sein de l’Eglise protestante est à la fois une force et une faiblesse, estime Chahinian. Une force, dans le sens que le méthodisme a tellemetn influencé le protestantisme d’alors qu’il a été inventé l’expression que tous ceux qui ont participé au réveil étaient qualifiés de méthodistes.


Les méthodistes ont été à la base de diverses oeuvres créées en France (société des écoles du dimanche, le journal des Ecoles du dimanche, la mission en Kabilie, l’Union chrétienne des Jeunes Gens, l’Alliance Evangélique, Mission Intérieure, la FPF, l’association des Eglises de professants en francophonie, et la Fac de Vaux).


Une faiblesse, dans le sens qu'en travaillant au sein de l’ERF, les Eglises Méthodistes ont délaissé la rue et l’évangélisation, la population dans les rues. Par le simple fait de créer l’Eglise Méthodiste, l’annonce de la parole a été institutiionnalisée, et la force des missionnaires anglais s’est un peu affaiblie, car elle n’était plus dans la rue, estime Chahinian.


Les faibles moyens et financiers des Eglises EMF est une évidence. Depuis 1940 elles ont vécu sans lien quelconque avec une autre institution organique - méthodiste ou non. Ce qui a développé chez elles un esprit d’indépendance et un certain nombrilisme.


Et Grégoire Chahinian de déclarer: "Je remercie les frères et soeurs d’Alsace, placés par le Seigneur sur notre route, car ils m’aident à voir l’oeuvre de Dieu au-delà de mes portes, au Cambodge, dans les Balkans ou en Algérie.."


A son avis, le témoignage des chrétiens français ne peut faire abstraction du témoignage à rendre en Afrique du Nord. Ce travail là bas peut être une source d’inspiration pour les méthodistes français, Chahinian en est convaincu.


Un dernier mot du président: notre force a toujours été de ne jamais faire dépendre seulement la vie de l’Eglise locale d’un pasteur. "Notre Eglise dispose de différentes situations (pasteurs à plein temps, 1/4 1/2). Notre vécu parfois contraint et forcé a été pour nous une des manières de susciter la diversité des dons de l’Esprit et de vivre concrètement la grande diversité des appels et ministères."


L'Union de l'Eglise Evangélique Méthodiste (UEEM)


Le pasteur Bernard Lehmann, président de l'UEEM est alors invité à présenter les Eglises et oeuvres membres de l'UEEM.


L’UEEM est le fruit de la deuxième vague du méthodisme européen, en France. Après la vague wesleyenne est venue des Etats Unis la vague épiscopalienne.


Jacques Albrecht a exercé un ministère auprès des émigrants germanophones. Leur conversion et leur engagement ont touché bien des coeurs. Ils témoignent à leur tour du vécu. Les Eglises Méthodistes ne comprenaient pas l’intérêt de pormouvoir une oeuvre spécifique chez les germanophones. Cependant les nouveaux convertis seront des témoins sur place auprès des exilés germanophones et transporteront même le réveil méthodiste en terre européenne. En Alsace, un certain Jean Hoffer (1856) est suivi dans son témoignage, qui fait tâche d’huile. Ces différents groupes ainsi constitués lancent l’appel du macédonien en Suisse et en Allemagne. «Envoyez nous des messagers de l’Evangile, et qu’ainsi nous n’ayons pas à mourir dans nos péchés.»


Tout s’organise petit à petit: dès 1868 fut envoyé de Suisse, pays neutre, un pasteur à Strasbourg. Sa venue marque le début de l’Eglise de Sion. Bischwiller vient ensuite. La vie communautaire est son fort. «dites: nous voulons construire l’Eglise ensemble." Dans le Haut Rhin, Dieu a béni le travail à Colmar, Munster et Muntzenheim. L’Eglise d’Allemagne a le souci de créer une Eglise pour desservir les chrétiens de la garnison; elle rejoint la conférence d’Allemagne en 1907.


En 1926 se concrétise la mission auprès des émigrés dans le Sud Ouest, familles venues remplacer les nombreux disparus de la guerre. Cette mission était entièrement portée par les jeunes de la Conférence Annuelle Suisse.


En 1969 a lieu la fusion de l’EG et de l’Eglise Episcopale, qui avait sonposte avancé à Strasbourg Emmanuel. Depuis cette date, l'Eglise porte le nom d'UEEM.


A 1985 remonte l’implantation de l'Eglise à Fleurance, en 1987, suivant la même dynamique, Dieu charge l'UEEM du travail à Mont-de-Marsan. Dans ces deux Eglises le travail est possible grâce au soutien de la KIM (Mission Intérieure). 


L'UEEM compte un total de 900 membres.


Les Eglise créent des oeuvres, 1892, création de Bethesda, maisons de retraite et clinique; autre point, c’est l’achat de la ferme de Landersen, qui deviendra le centre de vacances de jeunesse agréée par l’Etat que l'on sait.


Les Librairies Certitude se développent. Le journal Botschaft deviendra Le Messager Chrétien. On mutera de l’allemand vers le français.


Le corps pastoral dessert à ce jour douze Eglises. Fiers de compter une pasteure et onze pasteurs. En comptant l’Eglise protestante méthodiste khmère constituée en 1986. D'autres communautés étrangères, coréenne, cambodgienne, chinoise occupent les locaux de l'UEEM. Ces communautés se distinguent par leur zèle missionnaire tout spécialement auprès de leurs compatriotes.


Bernard Lehmann fait part de quelques remarques.


L’Eglise de Bischwiller, qui se réduisait en peau de chagrin,au point que l'esprit rationnel d’un surintendant prévoyait sa fermeture. Cette Eglise invite la CA à l’inauguration de ses nouveaux locaux à la fin du mois de juin.


Il relève un point commun entre les Eglises lcoales: les Eglises font des efforts colossaux pour maintenir en état leur patrimoine. Cela signifie un immense engagement de ses bénévoles et membres. Ces efforts semblent impliquer un repli sur soi-même. Personne dans l'UEEM ne veut perdre de vue la vision globale de l’Eglise et son unité.


Dans l’UEEM, les finances deviennent de plus en plus difficiles, vu la réduction drastique du soutien de la Conférence aux nouvelles implantations (MSO) au profit des Eglises d'Europe de l'Est.


Au regard de la situation présente, Bernard Lehmann formule un sujet de prière empreint de foi et d'espérance: "Nous prions que Dieu ajoute de nouveaux membres à son Eglise pour nous permettre de répondre à ce défi."


Le président a une raison d'être heureux: après de graves difficultés et la mobilisation de tous, Landersen retrouve l’équilibre financier. Il voit comme un encouragement certain l'ardeur des cambodgiens et des coréens prêts à revenir dans leurs pays d’origine pour évangéliser leurs compatriotes.

Source: EEMNI