Réaction du CPDH au vote de l’Assemblée nationale sur l’IVG


Mardi 21 janvier, peu avant minuit, l’assemblée nationale a adopté l’amendement AS49, qui modifie le contexte dans lequel l’Interruption Volontaire de Grossesse était autorisée en France. Selon les députés socialistes, ce changement de législation « a pour objet la réécriture de l’article L 2212-1 du Code de la Santé Publique en supprimant la notion de « femme enceinte que son état place en situation de détresse » et en affirmant le « droit des femmes de choisir ou non de poursuivre une grossesse.»  Réaction immédiate de Franck Meyer président du Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH).

Un nouveau droit vient donc de voir le jour ! Dans un contexte particulier, puisqu’il s’inclut dans un projet de loi « pour l’égalité entre les hommes et les femmes ». Mais est-ce un « droit pour tous » (l’expression est à la mode !) ? L’article 1er du projet de loi dit ceci : 

« L’État et les collectivités territoriales, ainsi que leurs établissements publics, mettent en œuvre une politique pour l’égalité entre les femmes et les hommes selon une approche intégrée. Ils veillent à l’évaluation de l’ensemble de leurs actions au regard du principe d’égalité entre les femmes et les hommes. La politique pour l’égalité entre les femmes et les hommes comporte notamment :

- Des actions de prévention et de protection permettant de lutter contre les violences faites aux femmes et les atteintes à leur dignité ; (…)
- Des actions visant à assurer aux femmes la maîtrise de leur sexualité, notamment par l’accès à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse »

Le CPDH soutient le projet de lutter contre les violences faites aux femmes, comme celles faites aux hommes d’ailleurs. Mais que vient faire la seconde déclaration d’intention dans un tel contexte de revendication d’égalité ? S’il leur avait fallu corriger la copie, bien des enseignants auraient écrit en marge : « hors sujet » ! Mais voilà, ce qui est écrit est écrit, et puisqu’il s’agit d’Interruption Volontaire de Grossesse, la volonté ne viendra-t-elle que des femmes, ou demain des hommes également ? Par souci d’égalité naturellement ! Après tout on n’est jamais seul pour donner la vie à un bébé. Ce nouveau « droit » des femmes – et des femmes seulement - de choisir de poursuivre ou non une grossesse, demain sera d’un sexisme inacceptable et on imagine aisément les affrontements qu’il prépare.

Cette nuit, les députés ont supprimé d’un trait de crayon le mot « détresse » (pardonnez-moi, la « notion de détresse », car la détresse est devenue une notion !), mais la vraie détresse, celle de femmes et d’hommes ne comprenant plus la valeur de la vie, en perte de repères, en perte de conciliation, de réconciliation et donc d’amour. Cette détresse là vient d’être réintroduite avec force.

Franck Meyer

Président du CPDH

cpdh