Irlande du Nord: du personnel médical victime d'extrémistes loyalistes

Le week-end dernier, le personnel de l'Hôpital Royal Victoria (RVH) de Belfast a été menacé et assailli par des membres de groupes paramilitaires loyalistes. Pour l'heure, la police prend le temps de revoir minutieusement les enregistrements vidéo de l'hôpital. 


Principaux accusés: les paramilitaires loyalistes.


Les syndicats professionnels en ont appelé à des mesures de sécurité supplémentaires au RVH. Ils ont aussi demandé à la police davantage de patrouilles autour du RVH pour essayer d'éviter de nouveaux incidents. 


Lors de la réunion, l'Inspecteur en chef du la RUC, Russell Martin, a pris l'engagement au nom de la police que le personnel de l'Hôpital Royal Victoria ne subira pas de nouvelles attaques. 


"On a donné l'assurance au personnel de l'hôpital que la police continuerait de surveiller régulièrement le service des urgences et de répondre comme il convient, à tout appel à l'aide," a-t-il dit. 


De l'avis de la syndicaliste, Patricia McKeown, l'attaque subie par le personnel le week-end passé avait été effrayante: ils ont été d'abord agressés verbalement avant d'être rués de coups et l'objet de menaces.


Une des victimes a déclaré: "j'étais derrière le bureau lors de l'incident quand un homme m'a abordé et montré que sous son manteau il portait un gilet pare-balles. Il a dit: ' vous ne savez pas à qui vous avez à faire '. J'ai dit: ' je fais seulement mon travail, je ne cherche pas la bagarre'. Il a répliqué: ' vous serez morts dans deux semaines."


"Je suis franchement furieux qu'un tel incident a eu lieu" , déclarait le Directeur du RVH, William McKee Il se disait fâché et attristé par cette attaque. "Je suis franchement furieux qu'un tel incident ait eu lieu," a-t-il dit. 


"Nous voulons donner autant de soutien que possible au personnel, mais ce qui est encore plus important, je compte sur les leaders politiques, les responsables et les chefs politiques des différentes communautés pour qu'ils me rejoigne dans la condamnation de cet incident honteux du week-end." 


Le docteur Carson, directeur médical de l'Hôpital, a dit que les menaces proférées contre le personnel au service de l'ensemble de la communauté étaient "intolérables"


William McKee : "fâché et attristé"


Le ministre de la Santé de l'Irlande du Nord Bairbre de Brun se disait de son côté outré que des personnes au service de l'ensemble des membres de la communauté irlandaise aient subi une agression et des menaces. 


En attendant, le Président de l'Église Méthodiste, Harold Good Vénérable, a dit qu'infliger un tel traitement au personnel -vulnérable- de l'hôpital était "inacceptable, mais c'est encore plus sinistre, quand on sait qu'ils prétendaient agir au nom d'une organisation paramilitaire"


Ce n'était pas la première fois qu'un tel incident survient: déjà en février dernier, les loyalistes avaient menacé le personnel de l'Hôpital Mater de Belfast nord. Suite à ces menaces, les syndicats professionnels de la province ont tenu à protester publiquement. 


À l'époque, les politiciens nationalistes avaient attribué ces menaces à l'Association paramilitaire loyaliste / Ulster Freedom Fighters.


Les registres de principaux hôpitaux de l'Irlande du Nord ont montré qu'il y avait eu 500 attaques physiques à l'encontre du personnel en 2000. Mais le personnel a été injurié bien d'autres fois. 


Beaucoup d'incidents sont survenus dans certains secteurs très chauds, y compris dans des services d'urgences. 


23 juillet 2001


Source: BBC News Online