Dans un culte de deux heures, le 4 mai, l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) a reconnu pour la première fois officiellement s'être rendue coupable de la faute du racisme. La Conférence Générale à Cleveland, Ohio, a été le cadre approprié pour un acte de réparation vis-à-vis des chrétiens de couleur au sein de la dénomination comme en dehors de la dénomination. Divers représentants d'Eglises méthodistes traditionnellement noires assistaient au culte. Ces Eglises méthodistes se sont séparées au 18e et au 19e siècle de l'Eglise mère de l'EEM, parce que celle-ci ne s'était pas prononcée plus clairement contre l'esclavage et l'apartheid. L'Evêque noir William Boyd Grove a invité son Eglise à faire acte de contrition publique. En jouant sur le nom américain de l'EEM (United Methodist Church), il a désigné l'Eglise comme «disunited» (divisée). «Il est grand temps de demander pardon, et seule la Conférence Générale est habilitée à le faire,» disait-il. «Seule la Conférence Générale parle au nom de l'ensemble de l'Eglise.» La genèse de la scission et de la formation de l'"African Methodist Episcopal Church" (AMEC), de l'"African Methodist Episcopal Zion Church" (AMEZC) et de la "Christian Methodist Episcopal Church" (CMEC) a aussi été évoquée à cette occasion. De même que la souffrance éprouvée au sein des Eglises mère de l'EEM, qui s'étaient divisées sur la question de l'esclavage pour ne se retrouver ensemble qu'en 1939, ce qui ne fut possible que parce qu'une Conférence Centrale spéciale pour les communautés noires a été créée. Les participants au culte reconnaissaient symboliquement leur faute en portant à leurs habits un morceau de chiffon. En prime, ils se sont noircis la main de cendre. L'Evêque McKinley Young de l'AMEC , pensait ne pas pouvoir parler pour ses grands parents, mais ajoutait néanmoins ceci: «je souhaiterais qu'ils puissent entendre votre aveu d'aujourd'hui. Je crois qu'il existe au ciel un balcon, où se trouvent des nuées de témoins, qui tendent leurs oreilles pour entendre tout ce qui se dit ici.» L'Evêque Clarence Carr de l'AMEZC disait qu'il espérait que les chrétiens de l'EEM en viendraient à des pas concrets après avoir vécu ici la dimension symbolique du culte.
>Source: General Conference Website