12.03.99 Zimbabwe: Beaucoup de travail, trop peu de personnel

Claire Meier, collaboratrice suisse au sein de l'Eglise Evangélique Méthodiste au Zimbabwe écrit dans "Kirche+Welt":

«Après mes vacances, j'ai repris on travail ici à Mutambara. J'ai trouvé tout en ordre, à ceci près que nous avons beaucoup trop peu de personnel soignant. Plusieurs des infirmières sont ailleurs en formation continue, une autre est en congé maternité, une troisième reste en vacances, deux autres postes sont vacants. Ainsi disposons-nous actuellement d'un minimum de personnel qualifié, à savoir 16 infirmières au lieu de 25 pour tout l'hôpital, y compris pour la Salle d'opération et le laboratoire. De patients et de patientes, nous en avons par contre suffisamment. La plupart du temps, les 120 lits sont tous occupés. En fait, ce n'est donc pas le travail qui manque, et l'on n'a toujours pas trouvé une infirmière en chef autochtone. Le manque de personnel soignant ne se limite pas à notre hôpital, mais concerne la totalité du pays. Chaque année, quelques trois cents infirmières quittent les Services publics de Santé: les unes émigrent en Afrique du Sud ou vers l'Angleterre, d'autres s'engagent dans le secteur privé, où elles gagnent bien plus. Dans ce contexte, réduire le nombre de postes vacants devient toujours plus difficile. L'approvisionnement en électricité n'est pas encore assurée pour l'instant. La ZESA, Compagnie d'Electricité publique, n'a pas d'argent. Les lignes sont certes posées jusqu'à Mutumbara, mais le transformateur fait encore défaut de même que la connexion. Ainsi devons-nous encore faire preuve de patience. Partout, on entend le même refrain: il n'y a pas d'argent. La situation économique est précaire. Les prix ont énormément grimpé depuis octobre dernier, quand j'ai pris mes vacances. Les usuriers, par exemple, se sont multipliés. On se demande comment les gens survivent. Le positif dans tout ça, c'est que nous avons eu une saison de pluie très bonne. Il y eut beaucoup plus de précipitations qu'en moyenne, en sorte que le pays est suffisamment approvisionné en eau pour survivre à la saison sèche. Dans quelques régions, il y en eut même de trop. La pluie a eu pour effet d'endommager des routes. C'est ainsi qu'au sud de l'hôpital des tonnes de fruits ont pourri, faute de pouvoir être transportés sur les routes endommagées. Beaucoup de pluie et par conséquent de l'eau stagnante ou même des inondations , tout cela augmente malheureusement aussi le risque de certaines maladies. On a ainsi recensé non loin de là quelques cas de choléras. Nous espérons seulement que cette maladie ne s'étende pas davantage. Malgré les nombreux problèmes et désagréments rencontrés, c'est beau de se retrouver de nouveau ici. Tout le monde s'est réjoui de mon retour.»

>Source: Kirche+Welt

 

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