En ce mois de janvier, la revue Troas éditée par la communauté charismatique des Béatitudes (d'obédience catholique) un numéro spécial au thème de l'unité. Les différents intervenants s'interrogent sur l'importance de l'unité dans le cadre d'une politique missionnaire. Dans son éditorial, Fernand Sanchez déclare que, «pour être source de rayonnement, de rencontre des autres, l'Eglise doit avoir une pleine conscience de son identité spirituelle chrétienne, donnée par le Christ...». Il stigmatise aussi la division, qui constitue à ses yeux «le contretémoignage le plus scandaleux qui soit. Comment le monde pourrait-il croire en l'annonce d'un Dieu d'amour, qui se fait dans les querelles de partis?» Et d'ajouter que «si nous prions pour l'unité, si nous la désirons de tout notre coeur, si nous l'accueillons comme une grâce, le monde nous reconnaîtra comme disciples du Christ, missionnaires de son Amour pour les hommes. Alors l'annonce de l'Evangile peut devenir crédible!»
Parmi les contributions riches et diverses figurent en bonne place celles de Monseigneur Daucourt, Evêque d'Orléans, président de la commission épiscopale pour l'Unité des Chrétiens et vice-président de la Société Biblique Française, celle de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari. Monseigneur Franziskus Eisenbachg, Evêque auxiliaire de Mayence et le frère Ephraïm, fondateur de la Communauté des Béatitudes donneront également leur avis sur cette question essentielle . Le rédacteur d'EEMNI a également été sollicité par l'équipe du journal. Dans les colonnes de cette revue, il répond à la question suivante:
«Selon vous, quelle est l'importance de l'unité des chrétiens pour la nouvelle évangélisation et la mission, au seuil de ce troisième millénaire? Peut-on dire qu'elle soit indispensable pour la crédibilité de la Bonne Nouvelle que nous annonçons?»
«Il est difficile à mon sens de séparer évangélisation et unité. L'unité du peuple de Dieu est censée refléter l'unité de Jésus avec son Père et cette unité conditionne la crédibilité de l'Eglise dans son témoignage (Jn 17.20-21). Il nous appartient de «lutter ensemble d'un même coeur pour la foi fondée sur la Bonne Nouvelle» (Phil 1.27). Aussi nos rivalités et nos soupçons réciproques portent-elles atteinte à notre témoignage de même que toute intransigeance sur des points secondaires. La coopération dans l'évangélisation est une nécessité incontournable, parce qu'elle est dans la volonté de Dieu, mais aussi parce que tout manque d'unité a pour effet de jeter un discrédit durable sur l'Evangile de la réconciliation. L'évangélisation du monde exige notre coopération. ... C'est possible et c'est même souhaitable, du moment que les uns et les autres tombent d'accord sur le noyau de la foi chrétienne, tel que le Credo l'articule. L'évangélisation en commun exige en effet une commune adhésion à l'Evangile biblique. A l'aube du nouveau millénaire, sachons porter un coup fatal aux divisions séculaires du corps du Christ, pierre d'achoppement majeure pour l'évangélisation du monde. Puissent se lever à cette occasion de nouveaux battants de l'unité prêts à rechercher avec persévérance cette unité dans la vérité pour laquelle le Christ a tant prié, à force d'un dialogue franc et patient, fondé sur la Bible, avec tous ceux qui le prennent à coeur. A ce dialogue, nous nous ouvrons nous-même avec joie.»
>Source: EEMNI + Troas N°16/200
