En dépit des sondages indiquant le soutien de nombreux fidèles américains à l'intervention militaire de leur pays en Irak, les responsables d'Eglise qui se sont publiquement opposés à la guerre disent ne pas regretter d'avoir adopté cette position.
Le pasteur Robert Edgar, secrétaire général du Conseil national des Eglises des Etats-Unis (NCC), et l'un des opposants les plus fermes à la guerre, déclare avoir bien conscience du "décalage" apparent entre sa position et celle d'autres représentants d'Eglise et le soutien apporté par les fidèles.
Pourtant, devant l'ampleur des manifestations patriotiques, le pasteur Edgar se dit heureux de voir que les sondages ont montré de façon constante qu'au moins un tiers des Américains étaient opposés à la guerre.
Il est surprenant, étant donné la situation interne, a-t-il ajouté, que le pourcentage de soutien à la guerre parmi les Américains n'ait pas atteint 95 %.
Même si les autres responsables religieux et lui-même sont heureux de la chute de Saddam Hussein, a-t-il reconnu, ils continuent de penser que leur position concernant la guerre était juste. Ila mentionné entre autres les pertes non nécessaires de vies humaines, le chaos de l'après-guerre et l'incertitude concernant l'avenir de l'Irak, et aussi ce qu'il considère comme une politique étrangère de plus en plus agressive de la part des Etats-Unis.
Robert Edgar a bien souligné que les opposants religieux à la guerre n'étaient pas démoralisés, mais plutôt "choqués et irrités" de "la poussée vers la droite" constatée dans la politique des Etats-Unis.
L'analyste Mark Tooley, de l'Institut sur la religion et la démocratie (IRD), un groupe politique conservateur de Washington qui critique depuis longtemps le NCC, a noté qu'un récent sondage Gallup montrait que les fidèles étaient plus enclins à soutenir la guerre que d'autres Américains.
C'est pourquoi, a fait remarquer Mark Tooley au correspondant d'ENI, les membres de l'IRD se demandent au nom de qui Robert Edgar et d'autres responsables prétendaient parler lorsqu'ils s'opposaient à la guerre.
Pour Peter Laarman, un pasteur de l'Eglise Judson Memorial de New York, une importante paroisse protestante progressiste, parler des institutions religieuses qui adoptent des positions impopulaires est presque devenu hors de propos.
Le christianisme interprète mieux son rôle comme religion "en marge", fait remarquer le pasteur Laarman, quand il réaffirme ses racines en tant qu'institution allant à contre-courant.
Source: Ecumenical News International (ENI)