«Racisme: plus jamais», slogan de la délégation oecuménique à la Conférence des Nations Unies à Durban

Une forte délégation oecuménique parrainée par le Conseil oecuménique des Eglises (COE) participe à la Conférence mondiale des Nations Unies contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée (CMCR) s'ouvrira à Durban, en Afrique du Sud, là, parmi les milliers de représentants des organisations non gouvernementales (ONG) qui assistent à cet événement tant attendu. 


Commencées le 26 août, les activités du Forum des ONG se poursuivront jusqu'au 1er septembre. La Conférence des Nations Unies se déroulera, elle, du 31 août au 7 septembre. Comme les ONG ont un accès limité à ses séances, une partie de la délégation oecuménique seulement restera à Durban après le 1er septembre pour suivre la conférence et faire du lobbying auprès des représentants des gouvernements en vue de la déclaration et du plan d'action de la conférence. 


Pour Marilia Schüller, responsable du programme de lutte contre le racisme du COE, les principaux domaines abordés par la délégation se rapportent à l'action menée par le Conseil en faveur des peuples autochtones et des Dalits et contre la triple discrimination - sexe, race et classe - infligée aux femmes. 


Le racisme blanc à l'égard des Africains et des personnes d'origine africaine est aussi un sujet qui mobilise l'attention de la délégation. Mme Schüller note que pendant la phase de préparation de la conférence, un certain nombre d'ONG ont cherché à faire admettre à la CMCR que le commerce des esclaves et l'esclavage étaient des crimes contre l'humanité. Selon Mme Schüller, les gouvernements ont été réticents à accepter que ces questions soient inscrites à l'ordre du jour des discussions, craignant qu'elles ne donnent lieu à des demandes de réparation et de compensation. «En tant que COE, nous reconnaissons l'appel à la justice et au redressement des inégalités que lancent les Africains et les personnes d'origine africaine dans le contexte de l'esclavage», déclare Marilia Schüller. «Le racisme qui frappe les gens aujourd'hui plonge ses racines dans le passé. Et en même temps, nous ne voulons pas que la Conférence des Nations Unies perde de vue les problèmes liés par exemple aux aspects juridiques de la prévention de la discrimination et du racisme, la question de l'éducation, des livres d'histoire et des programmes scolaires qui devraient prendre en compte les perspectives de toutes les personnes qui ont participé à la construction et à l'activité d'un pays.»


Le COE s'intéressera aussi à la question de la discrimination exercée à l'encontre des Palestiniens sur la base de leurs origines. Mme Schüller note que le COE, par le biais de son équipe «Relations internationales», suit depuis longtemps le conflit israélo-palestinien mais que c'est la première fois qu'il aborde la cause palestinienne sous l'angle de la discrimination raciale. 


Pour préparer la Conférence des Nations Unies contre le racisme, le COE a organisé des réunions régionales en Amérique latine et dans la partie hispanophone des Caraïbes, en Amérique du Nord, en Asie et dans le Pacifique; il a également tenu deux réunions en Afrique. Des délégations du COE ont participé à la plupart des réunions d'experts et à toutes les réunions préparatoires en vue de la Conférence. Marilia Schüller espère que la conférence «sera l'occasion pour les gouvernements de s'engager une nouvelle fois à mettre en oeuvre le meilleur programme d'action possible adopté à Durban» et que cet engagement «ne sera pas un acte bureaucratique mais un acte éthique, accompli pour améliorer la qualité de vie des gens»


27 août 2001

Source: coe