Méditation
Jeudi le 30 mai, à 14h00, le pasteur Peter Siegrid propose à l'assemblée une méditation sur la base du psaume 1,1-3.
Dans un monde soumis au stress, le croyant gagne toujours à rechercher des lieux et des moments de retraite pour faire silence et tendre l’écoute au Seigneur: un temps de repos nécessaire pour pouvoir faire le plein de forces et trouver les ressources mêmes pour affronter le futur pour soi et les autres: car on doit d'abord recevoir avant de donner. Ce recul et cette hauteur de vues ne sont pas de trop pour percevoir ses propres besoins, ensuite ceux des autres et entrer enfin en communion avec eux. Seul l’amour du Seigneur nous porte de l'avant, son amour immérité. Tout repose sur cet amour, nos vies personnelles comme la vie de nos Eglises: et suggère-t-il, si nous restions aux pieds de Jésus le long du fleuve de la vie, ce serait le meilleur moyen de porter du fruit et du fruit durable.
Salutations
L’évêque Henri Bolleter ouvre la séance de travail de jeudi après-midi par une courte exhortation: "la CA est un défi au regard de notre spiritualité: puisons ensemble à la source de notre foi!"
Thomas Wipf, président de la FEPS, adresse ses voeux à la CA. L'évêque le signale à la CA et accueille officiellement les invités de la Conférence, (représentants de l'EEM Bulgarie, de la CA Allemagne du Nord, Allemagne de l’Est, Allemagne du Sud, Autriche, Pierre Geiser de l’EMF). Il salue aussi les amis venus d’Algérie/Tunis, membres de la CA et invite l'assemblée à la prière en faveur de ce pays en ce jour d’élection, où se joue son avenir.
Discussion du rapport des surintendants
Le rapport des surintendants est long - l'équivalent de 19 pages A4-, est-il trop difficile à lire? Les premières interventions et le silence des participants à la Conférence Annuelle (CA) de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) Suisse/France semblent l'indiquer. Le cours de la discussion fait ressortir néanmoins la richesse de la contribution des surintendants: il vaut la peine de ne pas trop vite en abandonner la lecture. Il est recommandé de le donner à lire et à discuter dans l'Eglise locale, de chercher à le transposer dans le concret et de lui trouver des applications pratiques. Un des membres de la CA suggère que le cabinet allège à l'avenir ce rapport, et que ce rapport précise les buts atteints d'ores et déjà et ceux qu'il faut encore chercher à atteindre. A court terme et à long terme.
Certaines suggestions de ce rapport n'en demeurent pas moins captivantes; elles méritent même d'être suivies. Par exemple
- Dans le rapport, la priorité est donnée à la diaconie sur toutes les autres activités de l'Eglise ou des communautés. Au début se trouve le souci diaconal de Dieu pour les hommes, devenu visible dans l'envoi de Jésus Christ. Dans la vie concrète des communautés, une activité n'a lieu d'être que si elle permet à la diaconie de Dieu d'atteindre les gens. A la suite de Jésus Christ, il s'agit d'être au service des autres et de transmettre aux autres la diaconie dont nous avons été, nous mêmes, l’objet en Jésus-Christ. Ainsi se définit jusqu'à maintenant l'Eglise de Jésus-Christ. Et l'EEM reste attachée à cette identité.
- Un important chapitre décrit comment percevoir la mission principale de l'Eglise à différents niveaux. La description des responsabilités incombant aux membres du cabinet a motivé certains voeux remarquables dans l'assemblée plénière.
C'est au cabinet qu'on doit la décision de mettre un terme aux activités de la communauté locale de Reinach. Les réactions ont varié suivant les intervenants. Des membres et amis de la paroisse de Reinach ont fait part de leur tristesse et de leur déception. "Nous portons aussi à coeur les souffrances liées par exemple par la fermeture de l’Eglise de Reinach".
Rosmarie Bandi a lu une lettre signée par 22 paroissiens de l'Eglise de Reinach, fort émouvante, dont nous extrayons les extraits suivants:
"Cher évêque, chers surintendants, chers pasteurs et membres,
Comme paroisse EEM de Reinach, nous nous trouvons devant la tâche douloureuse de mettre un terme au travail entamé depuis environ 100 ans dans la région. Comme petite communauté, nous avons toujours essayé de semer la semence. Mais il ne nous a pas été permis, au cours des dernières années, de récolter assez de fruits (de nouveaux membres). ... Nous ne voyons plus d'autre possibilité que de clore le travail à Reinach lors de la Conférence Annuelle en 2002 et de dissoudre notre communauté.
Nous sommes certains que dans la fermeture de Reinach rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu et espérons que chacun se sentira bientôt en sécurité dans une nouvelle communauté."
Urs Eschbach explique dans quelles circonstances l’Eglise de Reinach a cessé ses activités. En apparence, cette décision contredit la vocation de l'Eglise: être envoyée dans le monde pour y apporter un vivant témoignage. "Le Seigneur nous a conduits à faire ce pas difficile." Que se passe-t-il avec les croyants qui ne souhaitent pas rejoindre immédiatement une autre Eglise? Une cinquantaine de membres, semble-t-il, rejoignent d’autres dénominations du secteur.
D'autres voix ont soutenu la décision prise par le Cabinet. Un intervenant compare la situation de la communauté de Reinach à celle des pêcheurs sur la côte du Portugal: Ils s'efforçaient d'attraper les poissons, mais il n'y a plus de poissons à cet endroit, parce qu'on l'a trop pêché. L'Union Européenne réduit le droit de pêche dans ces contrées, dans le souci de protéger les espèces. Les pêcheurs du Portugal se défendaient de nouveau contre ces mesures, parce qu'ils ne veulent pas que les poissons soient protégés: ils veulent en attraper à tout prix, bien qu'ils ne soient plus là. Faut-il se résigner à cette issue? Surtout quand on sait que le terme de RESIGNATION signifie "poser de nouveaux repères". Le changement appartient à la vie; il faut savoir être flexible dans l’oeuvre de Dieu.
Au niveau des communautés locales, on précise comment l'EEM peut accomplir sa mission localement selon les possibilités du lieu. On parle à cet endroit de lâcher et d'abandonner toute structure, toute rencontre et toute activité de groupe qui n'est plus en phase avec la mission de l'Eglise. Que doit-on laisser tomber, quoi de neuf entreprendre? C’est le type de questions qu'une communauté locale doit se poser régulièrement pour faire correspondre sa marche et sa démarche à la volonté du Seigneur. Travailler à renforcer le sacerdoce universel, càd, l’engagement de tous localement, pasteurs et laïcs, tel est le mandat de l'Eglise. Elle veillera à ce que l’Eglise demeure un foyer spirituel. Des pistes nouvelles sont lancées, des invitations également à trouver de nouveaux chemins qui permettent à l'Eglise de remplir sa mission. - Un membre laïc de la Conférence de pousser un soupir: "Comment le dire à ma communauté?!" Trouver ses points forts, définir sa démarche à partir de son mandat initial, voilà la charge de l'Eglise, déclare en résumé l’évêque.
Car à y regarder de plus près, les communautés se voient rappeler les responsabilités qui sont les leurs. Les communautés ne peuvent pas rendre l'Eglise responsable, quand ça coince, et elles ne peuvent pas vivre à longueur d'année sur le "principe de l'espérance" seulement, quand par ailleurs rien ne change.
- Les récents événements de Reinach ont pour effet de faire réfléchir d'autres communautés. Une réaction significative: jusqu'à quel point devons-nous nous poser de telles questions? On peut parler indéfiniment de ces questions, mais pendant ce temps, on néglige sa mission propre! Mais, comme le fait remarquer le surintendant Wilhelm, on doit se poser ces questions avant qu'il ne soit trop tard. Sinon, il ne sert plus à rien de réfléchir. -Un membre laïc pousse ce soupir: "Il est simple de formuler des exigences, mais qui fait le travail? Nous, les laïcs, nous sommes déjà sous pression dans notre travail professionnel au-delà de toute limite!" Il est ainsi difficile pour certains laïcs de s’engager dans l’Eglise en raison du stress que génère la modernité et de leur surcharge de travail. Même les pasteurs ne sont pas à l'abri: eux aussi courent le risque du surmenage et de la surcharge de travail. Plusieurs demandent même une réduction de leur temps de travail, ce qui leur est aussi accordé - et qui doit leur être accordé.
Urs Eschbach quitte ses fonctions de surintendant"
Enfin, Urs Eschbach a fait l'objet d'une ovation particulière de la part de l'assemblée plénière. Le surintendant quitte ses fonctions de surintendant; l’évêque fait son éloge, ainsi que Daniel Husser, responsable laïc pour son apport à l'Eglise au niveau du district francophone, pour tant d’années de service: ses interventions empreintes de sagesse sont dans toutes les mémoires. Il a pris le temps voulu pour s'impliquer dans le travail parmi les laïcs. Il a tant peiné pour apprendre la langue de Voltaire; et maintenant qu’il quitte ses fonctions de surintendant, il la maîtrise si bien. Parfois sa charge de surintendant pesait énormément sur ses épaules mais il s’est toujours acquitté de ses fonctions avec dévouement. «A présent, cher Urs, merci de tout coeur. Ta visite réjouira toujours les frères et soeurs .... Nous souhaitons pour toi la bénédiction de Dieu pour la prochaine étape de ton ministère.» En ces mots, Daniel Husser a exprimé la reconnaissance de l'Eglise toute entière pour son ministère si fécond à la tête de ce district de Bâle; la Conférence lui répondra, debout, par une salve d'applaudissements.
A son tour, Urs remerciera Daniel Husser pour ces paroles, pour la confiance et la communion qui lui ont été témoignées."Je remercie le Seigneur pour ces 8 ans de travail que j’ai pu vivre avec vous ces dernières années. La confiance que vous m’avez témoignée en tant d’occasions m’ont encouragé. Merci de tout coeur. Ma communion avec vous reste dans ma mémoire et je suis très reconnaissant pour ce que nous avons vécu ensemble; Que Dieu vous bénisse.»
30/05/2002
Source: EEMNI