Le secrétaire général du Conseil Oecuménique des Eglises (COE), Konrad Raiser, a prié le gouvernement du président Mugabe d'une rudesse inhabituelle d'entrer en dialogue avec les Eglises. Sinon, le Conseil Oecuménique des Eglises ne sera pas en mesure de jouer un rôle de médiation entre le Zimbabwe et la Grande-Bretagne.
Devant des journalistes, Raiser a regretté dimanche après le culte célébré dans l'Eglise de l'union méthodiste à Harare de ne pas avoir été accueilli par le président Mugabe, bien que le gouvernement du Zimbabwe ait prié le COE directement et indirectement à oeuvrer pour une solution du conflit entre le Zimbabwe et la Grande-Bretagne. Le gouvernement zimbabwéen accuse la Grande-Bretagne de ne pas s'en tenir à ses engagements par rapport à une réforme agraire au Zimbabwe.
Les pourparlers entre les deux pays se trouvent dans une impasse. Cet échec expliquerait les violences tolérées par le gouvernement contre les fermiers blancs.
Raiser expliquait que le COE exige du gouvernement zimbabwéen d'entrer dans un véritable dialogue avec les Eglises avant de s'engager en leur faveur auprès du gouvernement britannique. Jusqu'à maintenant, le COE n'a encore reçu du gouvernement aucune réponse à cette proposition de dialogue.
Raiser s'était rangé, dans le sermon qu'il avait prononcé juste avant, derrière une lettre pastorale du consistoire du Zimbabwe (ZCC) reprochant au gouvernement d'inciter à la violence contre les forces d'opposition... En outre, ce gouvernement permet aux vétérans de la guerre de disposer de la loi à leur guise.
Une culture terrible de la violence est apparue de ce fait dans ce pays, ainsi que l'affirme le ZCC. Les responsables des Eglises sont néanmoins convaincus que le président Mugabe serait en mesure d'arrêter la violence.
Raiser avait souligné dans son sermon que les désordres et la violence ne sont en aucune manière un chemin menant à la paix et à la justice. Par la force, on ne peut pas garantir l'avenir d'un pays.
29 août 2001
rna/eni/lm