Mihail Cekov, pasteur de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) de Macédoine vient s'entretenir avec les deux chefs Roms au cours des deux premières semaines de janvier 2004. A partir de ces discussions, on peut décrire la situation des Roms en ces termes:
Pour les Roms qui ont déposé une demande d'asile, la situation ne s'est pas encore éclaircie. Ils ne savent toujours pas qui est compétent maintenant pour examiner leur cas. L'UNHCR a licencié tous les collaborateurs macédoniens depuis le 1er janvier 2004, avec les conséquences suivantes: tout contact a été pratiquement interrompu entre l'équipe de l'UNHCR de 3 personnes et les membres des USA, de la Grèce ainsi que de l'Inde ainsi qu'avec les Roms. Les Roma ont un permis de séjour en Macédoine valable jusqu'en mai 2004. On ne sait pas encore à ce jour qui recevra et pour combien de temps le statut de réfugié.
L'approvisionnement actuel des Roms est si faible que l'EEM de Macédoine a décidé de procéder à une nouvelle distribution de colis de ravitaillement. L'UNHCR a mis un terme à la distribution d'aide alimentaire aux Roms déplacés et ce depuis le 1er janvier 2004. Jusqu'à maintenant, les Roms n'ont toujours pas reçu une aide financière minimale. On exerce ainsi une forte pression sur les Roms pour qu'ils retournent au Kosovo, où pourtant personne n'est encore en mesure de leur garantir la sécurité. Et si, malgré tout, ils s'y rendaient, la question de leur destination (où?) continuerait de se poser.
Enfin, l'UNHCR, à compter du 1er janvier 2004, a aussi interrompu le suivi médical médical minimal qui, d'après les dires des Roms eux-mêmes, se réduisaient déjà à des formules du genre "pour vous, il n'existe pas, de toute façon, de médicament!" Il y a, certes, encore un médecin à Suto Orizari, mais ses services et les médicaments remis ou prescrits par lui doivent être payés, ce qui est pratiquement impossible pour des Roms. C'est pourquoi le pasteur Mihail Cekov a pris contact avec les médecins du centre Médical de Bitola. Ils sont disposés à venir à Skopje et à examiner les Roms. On aura ensuite un aperçu plus précis de la situation sanitaire des Roms.
Un service officiel mis sur pied par l'UNHCR pour soutenir les Roms dans les questions juridiques - particulièrement dans les questions touchant le droit d'asile-, a fait l'objet de changements significatifs. Les deux avocats qui jusqu'à maintenant prenaient la défense des Roms et de leurs droits, ont été suspendus par l'UNHCR et remplacés par un homme qui ne jouit justement pas de la confiance des Roms à cause de son appartenance politique.
La question d'un retour généralisé au Kosovo est envisagée positivement par la plupart des Roms; et ce à condition que leur sécurité soit garantie et que l'infrastructure nécessaire soit en place. Les Roms pensent qu'ils doivent quitter La Macédoine au plus tard en 2005; c'est ainsi qu'il convient d'examiner, quand, où et comment faire aboutir le projet de leur rapatriement au Kosovo.
L'UNHCR et l'UNICEF ont promis du matériel scolaire aux enfants. Jusqu'à maintenant cependant, ces enfants n'ont rien reçu. Pour cette raison, l'EEM de Macédoine mènera encore une fois une action dans ce domaine. Au cours des deux premières semaines de décembre 2003, les responsables de l'EEM avaient distribué aux enfants Roms du Kosovo à Suto Orizari des habits et du matériel scolaire. Par ce biais, les enfants devaient être encouragés à aller en classe (voir la dépêche d'EEMNI du 22.12.2003). 150 paquets en tout ont été distribués. Les enfants des familles du lieu économiquement faibles ont aussi été bénéficiaires de cette action. Le 23 décembre 2003, l'EEM de Macédoine a organisé une rencontre avec l'équipe de médecins et le personnel médical du centre de premiers secours à Bitola, qui, sous la direction du Dr Liljana Kocankovska s'est occupé des Roms, au moment où ces derniers avaient échoué des semaines entières à la station frontalière de Medjitlija. A cette réunion prenaient part le directeur du centre médical ainsi que ses soeurs supérieures aux côtés de représentants de l'EEM. Tous ont reçu une lettre de remerciement de la part de Thomas Kemper de la mission mondiale EEM, ainsi qu'un cadeau et un petit don numéraire en signe de reconnaissance pour leur engagement bénévole en faveur des Roms.
Le 16.01.2004
Source: Mihail Cekov/Urs Schweizer