Mandela, son combat, ses sources d'inspiration

Nelson Mandela (84 ans) est une figure emblématique de l'Afrique soucieuse de paix et de réconciliation. L'hebdomadaire Jeune Afrique lui consacre un article et souligne l'improtance de l'éducation qu'il a reçue dans des Ecoles méthodistes.


Ses convictions sur le rôle particulier de l'Afrique du Sud


Les interventions de Mandela sont inspirées par sa conviction que l'Afrique du Sud a une responsabilité particulière: celle de faire bénéficier d'autres pays de son expérience en matière de réconciliation et de maintien de la paix. Et sa coopération passée avec les représentants d'autres races et d'autres religions renforce sa confiance dans la négociation. 


Son parcours religieux


Bien qu'il ne soit pas lui-même croyant, Madiba admire toutes les religions. Il oppose volontiers les succès temporaires de conquérants comme César, Napoléon ou Hitler à l'influence durable du christianisme et de l'islam, qui ont survécu parce qu'ils sont fondés sur la paix et sur la famille, non sur la guerre et la destruction. 


Lui-même a été élevé dans la religion méthodiste et a fait ses études dans des écoles missionnaires chrétiennes, mais il a gardé une grande admiration pour ses amis musulmans qui étaient à ses côtés dans son combat politique et ont partagé ses épreuves en prison. Il est fier d'avoir compté parmi ses ministres, en 1994, plusieurs musulmans, dont le ministre de la Justice Dullah Omar. Il reste très sensible à l'opinion musulmane, tant en Afrique du Sud qu'à l'étranger, où l'appui des dirigeants musulmans ne lui a pas fait défaut. Après la destruction des Twin Towers, le 11 septembre 2001, il a violemment critiqué le fondamentalisme musulman, dans une conférence de presse à Washington, après avoir été reçu par le président Bush. Mais à son retour en Afrique du Sud, il a veillé à modérer ses propos pour ne pas heurter ses amis musulmans. 


Voix des sans-voix, porte-parole des pays du Tiers-Monde


Mandela se considère comme un porte-parole officieux non des seuls Sud-Africains, mais des populations de tous les pays en développement.... Mandela sait qu'il jouit encore d'une autorité morale particulière dans les pays occidentaux, y compris aux États-Unis, en tant que symbole de la paix et de la réconciliation. Et il considère qu'empêcher la guerre en Irak est le dernier grand défi qui lui est lancé, qu'il doit faire le maximum pour préserver l'autorité des Nations unies et empêcher l'Amérique et la Grande-Bretagne de jouer «les gendarmes du monde»

Source: Jeune Afrique