La Mission Évangélique contre la Lèpre (MEL) en deux mots - Un appel de son président Pierre Geiser

Depuis 1873, «The Leprosy Mission » (TLM), la première ONG à se consacrer à ceux qui souffrent de la lèpre a porté secours et assistance à un nombre incalculable de malades, bien avant qu’aucun médicament efficace n’ait été disponible pour les guérir. (Certains pensent même que le fait de disposer de médicaments efficaces pour combattre le bacille nous aurait détournés de notre vocation initiale).

La Mission Évangélique contre la Lèpre (TLM France) est étroitement liée à cette organisation aujourd’hui Internationale (TLMI). Au lendemain de la guerre 1939-1945 quelques protestants français eurent à cœur de soutenir cette œuvre. Le pasteur Toureille se mit à visiter les églises, soutenu par un Comité qu'animait le Doyen Jean Cadier, de la faculté de théologie de Montpellier. Antoine de Clermont, appelé en 1970 à la présidence du comité qui regroupe des membres d'églises et de communautés protestantes diverses, lui donna les structures juridiques qui lui manquaient et obtint, pour l'Association, la reconnaissance d'utilité publique.

Avec les autres comités nationaux (près d’une trentaine) nous suivons les traces du fondateur de la Mission, Wellesley Bailey, un chrétien Irlandais. Lorsqu’il fait ses premières expériences au Pendjab, en Inde dans un village de lépreux auxquels il était allé annoncer que l’amour de Dieu était aussi pour eux, il écrit :

« Ils sont à tous les stades de la maladie, jusqu’aux plus horribles, au point que j’ai failli m’évanouir en les voyant. Mais en même temps je suis fasciné et je réalise que s’il doit exister une œuvre qui soit vraiment à l’image du Christ, elle consiste à aller auprès de ces misérables pour leur apporter la consolation de l’Évangile »

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MISSION EVANGELIQUE CONTRE LA LEPRE (Association du 17-01-1901/Reconnue d’utilité publique) - 5 Rue Roquepine 75008 Paris - C.C.P. N°21.152.09 W Paris


Les médicaments ne guérissent pas la lèpre


Depuis plus de 25 ans l’utilisation de la poly chimiothérapie (PCT) permet de lutter efficacement contre la bactérie de Hansen responsable de la Lèpre. Selon l’OMS, 14 millions de malades ont été guéris au cours de cette dernière décade. Mais il faut admettre que le seul fait d’avoir vaincu la bactérie ne signifie pas qu’on en a fini avec la lèpre.

La lèpre n’est pas seulement une maladie, c’est un handicap !

De très nombreux patients ont été au bénéfice de la PCT, et médicalement ils sont guéris. Mais ils restent handicapés et continuent de subir la discrimination et quelquefois la cruauté de leur entourage ! Ils sont abandonnés de leur famille et de la société, cantonnés dans des hôpitaux ou contraints à vivre dans la rue.

Même si nous pouvions offrir la PCT à toutes les personnes contaminées, nous serions encore très loin d’en avoir fini avec la maladie. Il nous resterait à nous préoccuper de tous les aspects physiquement et socialement handicapants. Nous n’aurions pas non plus accompli la partie spirituelle de notre tâche, celle que Christ nous a confiée, concernant leur délivrance morale et spirituelle.

À Calcutta Mère Thérésa s’est occupée d’un très grand nombre de lépreux. Très tôt, elle a reconnu que les plaies si caractéristiques de ces malades n’étaient rien en comparaison des plaies morales qui minent ces hommes et ces femmes. « Être indésirable est la plus terrible des maladies auxquelles un être humain peut être confronté » disait-elle. « Le seul remède efficace se trouve entre les mains serviables et un cœur prêt à aimer comme Christ a aimé ».

L’OMS constate que tous les ans un demi-million de personnes contractent encore la lèpre. 17 % d’entre eux sont des enfants. Beaucoup d’entre eux feront l’expérience terrible d’être des « morts vivants ». Certains, comme Lidia, une Angolaise de 16 ans, se voient refuser toute nourriture et toute boisson quand le personnel soignant de l’hôpital réalise la cause de ses problèmes aux mains et aux yeux. Mais d’autres pourront se redresser victorieux parce qu’ils auront été au bénéfice de soignants compatissants. Ils vont faire l’expérience de la guérison.

Guérir la lèpre implique que l’on s’attaque à la stigmatisation qu’elle engendre. C’est pour cela que depuis des décades, la Mission Évangélique contre la Lèpre s’implique aussi dans l’éducation des communautés et dans la formation du personnel social. Elle s’attache à sensibiliser les populations par des campagnes d’information et encourage le regroupement des malades pour l’entraide mutuelle. Dans de nombreux pays, elle travaille en étroite collaboration avec « IDEA » une Association Internationale pour l’Intégration, la dignité et l’insertion économique. Cette organisation est majoritairement sous la responsabilité d’anciens malades ayant eu à souffrir des stigmates provoqués par la lèpre.

Là où c’est possible nous travaillons en étroite relation avec des organisations chrétiennes. Dans de nombreuses régions, l’Église est activement impliquée pour propager l’amour et l’acceptation de l’autre. Jésus nous a montré le chemin en allant vers les exclus de la société, y compris les lépreux. En tant que chrétiens, pouvons-nous faire moins que cela ? Nous devons continuer à nous approcher de ceux que la société rejette, non seulement ceux qui souffrent de la lèpre, mais aussi du SIDA, de la pauvreté et de tout ce qui handicape et défigure des hommes et des femmes pourtant créés à l’image de Dieu. En allant à leur rencontre avec amour, nous pouvons leur ouvrir la porte de l’évangile.

Pour accomplir ce travail, nous avons besoin du soutien spirituel et matériel de chaque chrétien.

Sans vous nous serions incapables d’accomplir cette Mission. Merci pour votre aide !


Source: EEMNI