LA GRANDE BRETAGNE CELEBRE LA VIE DE CHARLES WESLEY

Timbre à l’effigie de Charles Wesley

Courtesy of the Royal Mail

Par Kathleen LaCamera

Trois cents ans jour pour jour après la naissance du poète, écrivain et prêtre Charles Wesley, prolifique en cantiques, les fidèles se sont rassemblés dans l’église paroissiale Saint Marylebone pour célébrer la vie d'un homme qui a laissé en héritage plus de 7 000 cantiques et façonné ainsi le culte chrétien dès lors.

Comme son frère aîné John Wesley, le fondateur du méthodisme, Charles a été ordonné dans l'Église d'Angleterre et est resté anglican toute sa vie. Quand il est mort en 1788, il a été enterré dans le cimetière de la rue Marylebone. Au cours du service religieux le 18 au soir, l'archevêque de Canterbury, le Rev Rowan Williams, et le président de l’Église Méthodiste Britannique, le révérend Martyn Atkins, ont été parmi ceux qui ont reconnu la contribution de Wesley comme essentielles.

"Nous remercions Dieu pour la vie et le ministère de Charles Wesley, pour sa foi gracieuse, passionnée, intégrée et authentique, pour son amour contagieux du Christ," déclare Atkins pendant son sermon.

Atkins appelé Wesley comme un modèle chrétien qui partage sa foi par le chant qui "touche l'éternité et le fond de nos esprits."

Le service a été organisé conjointement par deux paroisses, l’église de la St. Marylebone et de l’église méthodiste de la Hinde Street. Les deux congrégations ont récemment signé un pacte afin de collaborer ensemble plus étroitement.

Tout une année de commémoration

Ce culte clôturait une année de célébrations organisées en l'honneur du tricentenaire de la naissance de Wesley, allant de vêpres œcuméniques à l'Abbaye de Westminster à des conférences académiques à la radio BBC et des programmes de télévision sur Wesley.

Une série de programmes de l'Avent actuellement diffusés sur la BBC Radio 4, réseau prestigieux, a repris ce thème et le titre du grand cantique de Wesley "Come Thou Long Expected Jesus."

En octobre, l’émission religieuse phare de la BBC télévision « Songs of Praise  » a diffusé deux programmes d'une durée d'une heure sur Charles Wesley et son influence. Le producteur David Taviner note que, pour une série télévisée qui depuis 46 ans célèbre l'histoire de l'hymnologie, Wesley est une figure centrale.

"Dans cette émission « Songs of Praise  », les chants sont notre pain et notre beurre", a-t-il dit, "c’est pourquoi Charles Wesley est juste là pour nous".

Taviner, qui est aussi un prédicateur méthodiste local, a déclaré qu'il voulait faire un programme qui aide un grand nombre de téléspectateurs à connaître l'homme qui a donné au monde "Hark le Herald Angels Sing", "Oh, For a Thousand Tongues to Sing" et autres hymnes fort prisés.

"Trois cents ans plus tard, l’impact de Charles Wesley se fait encore sentir dans le monde," déclarait Taviner au Service de presse évangélique méthodiste (umns). "Élevés dans les zones rurales du Lincolnshire, au fond de nulle part, il est étonnant de voir ce que (Charles et son frère, John) ont accompli au cours de leur vie et avec tous ceux qu'ils ont touchés".

Chrétien troubadour

ST Kimbrough, un universitaire américain, musicien et interprète a été une personne interrogée pour "Songs of Praise". Avec son one-man-show "Sweet Singer," Kimbrough a évoqué Charles Wesley devant des publics du monde entier. Wesley, a-t-il expliqué, est "un homme qui a cherché avant tout à vivre dans la présence de Dieu, tous les jours de sa vie."

L’étude quotidienne de la Bible et la prière, la méditation, le jeûne et la Sainte Cène faisaient  partie intégrante de la discipline spirituelle qui a donné naissance à l’œuvre prolifique de Wesley - composition des chants, selon Kimbrough. Wesley a compris que les cantiques établissaient des ponts entre les peuples ; ils ne servaient pas seulement à "convaincre de péché, mais également à amener les gens à Christ."

Ce que beaucoup ne savent pas, c'est que Wesley n'a pas limité ses compétences à l’écriture poétique des hymnes et poèmes religieux. Parmi ses manuscrits figurent un poème écrit pour ses enfants au sujet de l'équitation et un autre pour un chat appelé Grimalkin. Kimbrough déclare que dans ces quelques vers "vous pouvez juste voir l’homme qu’était Charles Wesley, avec un scintillement dans ses yeux, désireux de distraire ses enfants."

En ce qui concerne sa relation avec son frère, Kimbrough a ajouté que, bien que Charles et John aient été des personnes très différentes, elles se complétaient.

"Charles était le troubadour, et John était le type transportant le sac de chansons, leur éditeur, celui qui collectait les mélodies et prenait en charge l'organisation sous tous ses aspects. Charles est courbe et elliptique, tandis que John est droit sur toute la ligne et sous tous les angles", a-t-il dit.

Une foi lyrique

Comme Kimbrough, Donald Saliers, professeur de théologie et des cultes à la William Cannon, professeur émérite à l'Université Emory, estime que les deux frères étaient vraiment "yin et yang" l’un par rapport à l’autre ; des personnalités très contrastées sur le plan de leur sensibilité.

"Les chants et les poèmes de Charles sont pleins à la fois d’une grande intégrité doctrinale et d’une grande imagination biblique, mais aussi d’une grande affection, d’une ferveur affective et d’une profonde piété," observe Saliers.

Il croit que Wesley est par le texte de ses cantiques la plus grande contribution qui "réveille le côté lyrique de la foi et de la doctrine et la rend accessible."

Saliers cite l'expression "perdu dans l'émerveillement de l’amour et de la louange  », "la dernière ligne du cantique de Wesley "Love Divine All Loves Excelling" comme un excellent exemple de sa sensibilité théologique au travail. Saliers les prend également comme devise de sa propre vocation.

"Charles Wesley nous a donné une foi et une doctrine lyriques et, par-dessus tout, une force d'imagination cachée que l’on retrouve encore au sein de la famille méthodiste et Wesleyenne", a-t-il dit.

"Si nous pouvons la récupérer et la pratiquer, elle fera toute la différence en un temps de littéralité, de grisaille et de bêtise culturelle."

19 décembre 2007

Service de presse évangélique méthodiste (umns)