On pouvait lire ceci mercredi dernier dans le quotidien suisse, le «Neue Zuercher Zeitung»
Le fort accent mis en cette année jubilaire sur les indulgences (malgré une déclaration commune sur la justification par la foi) fait réagir la Fédération des Eglises Protestantes de Suisse (FEPS) (en allemand: «der Schweizerische Evangelische Kirchenbund» -SEK-) - dans le fond, cette question fut à l'origine de la réformation, qui tient en un concept, la justification par la foi seulement. En fait, le document de sept pages du Conseil de la FEPS publié par la Commission théologique, n'avait été destiné avant tout qu'aux responsables des Eglises et montre les efforts fournis pour éviter la polémique sur une question également controversée à l'intérieur de l'Eglise Catholique. La pratique actuelle des indulgences est en partie reconnue de façon positive. Ainsi, les intérêts financiers n'y jouent plus de rôle. Le pardon, acquis par les sacrements de la réconciliation et de l'eucharistie, sert de fondement aux indulgences, lesquels s'inscrivent dans le cadre de la restauration et du renouveau qui nous viennent de Dieu; dans ce processus, il s'agit de traduire en des actes concrets le salut qui vient d'être expérimenté. D'un point de vue protestant, la conversion est d'abord réceptivité à la grâce; l'homme qui s'est montré réceptif à la grâce est en mesure d'accomplir en toute liberté les oeuvres. Par ailleurs, le recours aux indulgences en faveur des défunts est récusé comme reprise littérale des textes du Vatican et perception moralisante du péché, lequel porte davantage sur une réalité existentielle. Avec un esprit d'autocritique, le conseil de la FEPS se demande aussi comment les Eglises protestantes étayent leur compréhension du péché et de la justification, comment elles accompagnent les gens dans leur expérience de la culpabilité et du pardon, - même avec un rite-, et comment elles prennent au sérieux l'accompagnement des personnes endeuillées.
>Source: Neue Zuericher Zeitung