Et si nous redécouvrions la spécificité de notre église, telle est la suggestion fort avisée de l’évêque Patrick Streiff dans le cadre de la chronique ACTU partagée par quatre mensuels évangéliques
Patrick Streiff, évêque
C’est au tour de notre évêque, Patrick Streiff de signer la chronique Actu commune à quatre journaux évangéliques (Christ seul, En route, Horizons évangéliques, Pour la Vérité). Il incite à la découverte, sinon à la redécouverte des charismes propres à chaque dénomination, dont la nôtre. Et si nous en prenions la mesure et en tirions les conséquences ad hoc ?
Charismes des églises
Depuis quelques années, on parle beaucoup des charismes dont le croyant est doté individuellement. Dernièrement lors d’une réunion, un ami méthodiste britannique a parlé des charismes des églises. Une pensée fascinante.
Tout charisme est donné pour le bien de tous et non seulement pour son propre bien. Ceci vaut au niveau individuel, mais également ecclésial. Si nous parlons des charismes des différentes églises chrétiennes, il ne faut pas en déduire un classement soulignant l’importance ou la valeur des unes et des autres. Chacune des églises apporte quelque chose au bien commun. L’unité peut grandir à partir du moment où l’on découvre les dons donnés aux uns et aux autres.
Le charisme propre au méthodisme
Dans la dite réunion méthodiste, mon ami a parlé du charisme méthodiste. Je le partage avec vous en vous invitant à faire la même réflexion pour votre propre église locale ou fédération d’églises. Pour (re)découvrir le charisme de son église, il faut revenir aux sources des fondateurs d’un mouvement ou d’une église. Car au cours des décennies ou des siècles, beaucoup de choses se sont ajoutées également bonnes et importantes, mais qui cachent ce que Dieu par son Esprit a fait naître et grandir au début.
L’élan missionnaire (évangélisation et entraide)
Dans l’exemple des églises se situant dans la tradition wesleyenne, communément appelées « méthodistes », mon ami britannique a souligné l’élément missionnaire et la conviction profonde que Dieu veut que tous soient sauvés. À la différence de l’époque de la Réforme, Wesley ne devait pas lutter pour définir les marques de la véritable Église. Il était et restait prêtre de son Église anglicane qu’il considérait, avec un peu de chauvinisme, comme la meilleure sur terre. Mais il avait à cœur d’atteindre les masses appauvries qui n’allaient pas à l’église et n’étaient pas touchées par le message de l’Évangile. Il avait à cœur la mission et l’appel à mener une vie avec le Christ. Cette mission englobait l’évangélisation et l’entraide pour les pauvres, le renouveau spirituel personnel aussi bien que la réforme de la société. Wesley ne voulait plus se contenter d’inviter les gens dans les édifices existants. Il fallait sortir des murs et rencontrer les gens là où ils se trouvaient. À cause de ce charisme missionnaire, le méthodisme était un mouvement de réveil et de renouveau, même si, par là, elle devenait peu à peu une nouvelle église.
Mouvement de repentance
Redécouvrir le charisme de son église aide au renouveau spirituel aujourd’hui. Il faut certes un esprit d’autocritique et de repentance pour la perte ou la sous-évaluation de ce que Dieu a donné à une communauté chrétienne. Mais le redécouvrir donne également joie et sens à tout ministère.
J’ai partagé avec vous un élément essentiel du charisme méthodiste. Je vous invite à réfléchir à ce qu’il en est pour votre propre église et d’y puiser énergie pour votre vie de prière et de service au sein de votre communauté.
Patrick Streiff, évêque
Église Évangélique Méthodiste
EEMNI