Nous prions avec le Zimbabwe et pour lui en cette heure de décision nationale,
Et nous appelons ta bénédiction divine sur tous les habitants de ce pays.” Pasteur Samuel Kobia
Photo umns : le président Mugabe qui s’accroche au pouvoir
Préoccupation des Eglises
Le 29 mars 2008, le peuple zimbabwéen s'est rendu aux urnes pour déterminer son avenir. La Commission électorale du Zimbabwe ayant tardé à rendre publics les résultats, violences et intimidations politiques n’ont cessé de se multiplier dans ce pays d’Afrique australe.
Dès le mois d’avril, les Eglises Méthodistes et des Eglises réformées unies de Grande Bretagne avaient exprimé leur préoccupation en raison de la dégradation de la situation au Zimbabwe.
Les Eglises de la région font état d'atrocités
L'enquête menée sur place par l’Eglise réformées hollandaises d'Afrique du Sud présente des détails effrayants sur les actes de violence.
Commentant la situation précaire, le Révérend Dr Stephen Orchard, Modérateur de l'Assemblée générale de l'Eglise réformée unie du Royaume Uni, a déclaré: «La commission électorale du Zimbabwe se doit d’annoncer le résultat de l’élection présidentielle sans plus tarder, vu la longue souffrance du peuple du Zimbabwe, de façon à permettre sans autre délai aux gens de reconstruire leurs vies et économies brisées. Nous condamnons la campagne de violence et d'intimidation entreprise par les membres du parti au pouvoir, après l'annonce des résultats des élections parlementaires. Nous pensons également que les personnes au pouvoir dans tous les pays ont pour premier devoir de prendre soin des pauvres et des plus vulnérables plutôt que d’elles-mêmes».
En réfléchissant à l'escalade de la crise humanitaire, le secrétaire général de l'Eglise méthodiste du Royaume Uni, le pasteur David Deeks, a déclaré: «L'impact sur la vie des Zimbabwéens ordinaires a été immense. Le peuple du Zimbabwe semble avoir voté pour le changement et les dirigeants des États d'Afrique australe ont la très grande responsabilité de faire en sorte que la volonté du peuple soit respectée. Si tel n'est pas le cas, la crise au Zimbabwe pourrait avoir un impact de plus en plus dévastateur sur la région tout entière ».
Ces deux églises ont exprimé leur solidarité et leur soutien dans la prière et l'action avec leurs églises et institutions partenaires au Zimbabwe et se sont engagées à continuer à travailler ensemble pour réaliser la paix, la justice et la prospérité. Ces responsables illustrent le sort des Zimbabwéens par les statistiques suivantes :
L'inflation en 1987 était en moyenne de 11,9 %. Dans un compte rendu officiel, elle a grimpé de 100,586 % en Janvier 2008, mais les experts économiques laissent entendre que le taux réel est beaucoup plus élevé. Le peuple zimbabwéen connaît des pénuries quotidiennes de nourriture et de carburant, constate une augmentation de l'insécurité et son avenir s’annonce toujours plus précaire.
L’ ESPÉRANCE DE VIE moyenne est passée de 63 ans en 1990 à 37,3 ans en 2005, selon la Banque mondiale et les chiffres de l'ONU.
Le CHOMAGE est estimé à environ 80% de la population active.
ZIMBABWE: INVITATION À LA PRIÈRE
Les Eglises du monde entier étaient invitées à célébrer une journée de prière pour le Zimbabwe le dimanche 22 juin à 5 jours du second tour des élections présidentielles, marquant le début d'un temps de prière pour le peuple et le gouvernement de ce pays africain qui traverse une période difficile. Ainsi s’exprime le secrétaire général du Conseil Oecuménique des Eglises. Larges extraits :
Bien chers amis et amies en Christ,
... Nous demandons aux Eglises de célébrer, le dimanche 22 juin, une Journée de prière pour le Zimbabwe; nous vous invitons à vous joindre, en ce dimanche et dans les jours qui suivront, aux millions de chrétiens qui, dans le monde, élèveront le Zimbabwe et son peuple vers le Seigneur, en demandant la bénédiction de Dieu et en priant pour que la paix l’emporte. Dans la prière, nous adressons cette requête à Dieu pour le peuple du Zimbabwe:
Eternel, notre Dieu,
Devant toi, les nations grandissent et tombent, et connaissent des temps d’épreuve.
Nous prions avec le Zimbabwe et pour lui en cette heure de décision nationale,
Et nous appelons ta bénédiction divine sur tous les habitants de ce pays.
Fais que les responsables du Zimbabwe recherchent la justice par des moyens qui soient justes,
Que les électrices et électeurs s’attachent à promouvoir le bien commun,
Que les observateurs et médiateurs internationaux soient guidés par ta sagesse.
Ne nous soumets pas à la tentation, Seigneur, mais délivre ton peuple du mal.
Fais que nous surmontions la colère, la jalousie, la division et la violence.
Aide-nous à nous respecter mutuellement malgré nos divergences,
Et enseigne-nous les choses qui favorisent vraiment la paix.
Nous te le demandons au nom de Jésus Christ, notre Seigneur. Amen.
Par cette prière et par d’autres, nous voulons soutenir le peuple du Zimbabwe dans les jours et les semaines qui viennent. Dans l’amour et l’unité du Dieu Trinité, nous vous remercions de vous joindre à nos prières.
Que la grâce de Dieu soit avec vous,
Pasteur Samuel Kobia
Secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises
APPEL RELAYE PAR L’EEM
Le responsable du département missionnaire de l’Eglise Evangélique Méthodiste a approuvé l’appel à la prière lancé par le Conseil Oecuménique des Eglises le 22 juin en faveur du Zimbabwe, à la veille du second tour d’élections nationales très contestées.
L’évêque E. Felton May, secrétaire général par intérim du Conseil Mondial de la Mission (GBGM : General Board of Global Ministries), a déclaré qu'il se félicitait de l'initiative du Conseil Ocuménique d’inviter tous les chrétiens à s’unir aux sœurs et frères du Zimbabwe dans leurs prières en faveur de la paix et de la justice.
L’évêque May recommande la prière écrite par responsable du Conseil Oecuménique des Eglises, le Dr Samuel Kobia, qui rappelle à notre mémoire le Zimbabwe en ce temps d’épreuve et prie "avec et pour le Zimbabwe en cette heure décisive au niveau national."
"On ne saurait surestimer l'importance de cette élection, de son déroulement correct, de son résultat et de ses retombées", affirme le secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), le pasteur Samuel Kobia, dans une lettre aux Eglises membres du COE. "Les événements des semaines à venir mettront le peuple du Zimbabwe et le monde au défi de trouver des moyens de vaincre la violence dans l'exercice de la démocratie, et les résultats influenceront l'avenir de la nation et de la région", ajoute-t-il.
Dans une lettre adressée le 20 juin au secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE, exprime la consternation du Conseil et de ses Eglises membres "face à la brutalité dont font preuve la police et d'autres forces gouvernementales au Zimbabwe".
Se référant à la déclaration du président Robert Mugabe qui a affirmé la semaine dernière qu'il "entrerait en guerre" plutôt que de reconnaître une victoire électorale de l'opposition, le pasteur Kobia déclare: "Cette attitude de la part du président sape l'intégrité des élections et porte atteinte à la dignité des électrices et électeurs zimbabwéens."
"Si le gouvernement Mugabe manque à sa responsabilité de protéger le peuple zimbabwéen, la communauté internationale se doit d'assumer cette charge. L'Organisation des Nations Unies devrait jouer un rôle moteur dans cette entreprise", ajoute le secrétaire général du COE.
"A la lumière des rapports que nous avons reçus", poursuit le pasteur Kobia, le COE demande que des mesures soient prises, et notamment qu'il soit mis fin aux atrocités dont fait état le dossier. Le Conseil demande au gouvernement du Zimbabwe d'assurer une élection libre et honnête, permettant la présence d'observateurs et la distribution de nourriture et d'autres secours humanitaires, et appelle les Eglises d'Afrique australe à entamer un processus de guérison et de réconciliation immédiatement après l'élection.
Eemni/umns/COE/Eglise méthodiste du Royaume Uni