CPDH: l’actualité du mois

Bioéthique 


ETATS UNIS - POUR L'ADOPTION DES EMBRYONS. Dans une récente conférence de presse, le Président Bush a insisté une nouvelle fois sur sa préférence pour l’adoption des embryons plutôt que pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires dont la conséquence est la destruction systématique des embryons humains. Il a déclaré « qu’il y avait une alternative à la destruction de la vie » et s’est référé à une cérémonie qu’il avait présidée à la Maison Blanche « avec des bébés nés de la décongélation d’embryons ». Rappelant que les recherches sur les cellules souches embryonnaires étaient financées par des fonds publics, il a posé la question de savoir si oui ou non on pouvait utiliser ces sommes pour détruire la vie plutôt que pour trouver une solution prometteuse pour guérir de terribles maladies ». Pour lui, la solution est évidente: il ne faut pas se servir des impôts pour financer de telles recherches. Il a ajouté qu’il « comprenait les patients qui étaient dans l’attente de nouveaux traitements” (comme par exemple pour soigner le diabète des enfants), et leur a adressé ce message : « Les recherches avancent et nous trouverons des solutions prometteuses pour guérir de telles maladies, cependant, il est important que la société maintienne un équilibre entre l’éthique et la science.» LifeNews.com traduction CPDH – 10/06/05


Accueil de la vie 


ITALIE - " SUR LA VIE ON NE VOTE PAS" . C’est l’un des slogans que l’on pouvait lire sur les affiches des partisans de l’abstention lors du référendum sur un assouplissement de la loi sur la procréation médicalement assistée en Italie invalidé le 13/06/05 en raison d’une très faible participation des électeurs. Seulement 25,9 % des électeurs italiens se sont prononcés alors qu’il en aurait fallu plus de 50 % pour que la consultation soit valide. Les Italiens devaient répondre à quatre questions: Faut-il retirer du texte les références à l'embryon en tant qu'être humain à part entière ? Doit-on supprimer la limitation à trois du nombre d'embryons créés et aussitôt implantés sans possibilité de diagnostic préalable ? Faut-il annuler les limitations à la recherche sur les embryons ? Enfin, faut-il revenir sur l'interdiction de recourir à un donneur extérieur ? L’Eglise catholique s’est félicitée de l’échec du référendum ; le Cardinal Camillo Ruini, président de la Conférence épiscopale italienne a déclaré être « frappé par la maturité montrée par le peuple italien » et le vaticaniste de la Stampa Federico Geremica, d’ajouter « le succès de l’abstention représente incontestablement une grande revanche des catholiques italiens trente ans après avoir été battus lors des referendums sur l’avortement et le divorce. C’est une revanche d’autant plus importante, souligne t-il que le monde se sécularise ». Gènéthique - 15/06/05


Homosexualité 




FRANCE - PETITION POUR DIRE NON AU MARIAGE HOMOSEXUEL. Un collectif, « Maires pour l’Enfance » fondé par cinq élus, a recueilli 11 714 signatures de maires qui disent non au mariage homosexuel. Il s’agit d’une consultation envoyée dans toutes les mairies de France et destinée à connaître l’opinion des maires concernant le mariage homosexuel. Le porte-parole de l’opération, Franck Meyer, directeur d'école et maire de Sotteville-sous-le-Val en Seine-Maritime a fait attester la liste par huissier, même si pour l’instant les noms des signataires ne sont pas publiés. Le collectif a de plus demandé audience au Premier ministre et sollicitera un rendez-vous avec le Président du Sénat, afin que son point de vue « soit entendu et si possible écouté ». Un site Internet est désormais ouvert : www.mairespourlenfance.com CPDH - 06/05


FRANCE - DES ASSOCIATIONS HOMOSEXUELLES AUDITIONNEES PAR LA MISSION PARLEMENTAIRE SUR LA FAMILLE. L'APGL, l'Inter-LGBT, Coparentalité, GayLib (UMP) et HES (PS) participent à la table ronde du 13 juillet 2005, organisée dans le cadre de la mission d'information parlementaire sur la famille et les droits des enfants. Ces associations, au même titre que d’autres associations familiales, devront répondre à des questions concernant le couple, la filiation et l'autorité parentale. Tétu - 20/06/05


Fin de vie 


EUROPE/BELGIQUE - "LA MORT FACILE". 

Alors que depuis avril 2005, le laboratoire Multipharma a pris l'initiative de mettre à la disposition des médecins des "kits d'euthanasie" dans son réseau de pharmacies, le Sénat belge vient d'adopter une proposition de loi visant à préciser le rôle du pharmacien dans la loi sur l'euthanasie et à permettre une "meilleure" délivrance des produits euthanasiants. Le texte prévoit notamment des dispositions permettant au pharmacien d'éviter d'être accusé de complicité s'il est mis fin de manière illégale à la vie d'un patient. La proposition demande aussi au gouvernement de faire en sorte qu'une distribution suffisante de produits euthanasiants soit assurée dans les pharmacies. Reconnaissant que beaucoup de médecins ne sont pas informés des substances euthanasiantes et de la manière de les administrer, le vice-président francophone du Conseil national de l'Ordre a déclaré : « On ne vend pas la mort en boîte! Il y va du respect du patient et de la pratique de médecin ». CPDH - 27/06/05


Environnement 


FRANCE - PENURIE D'EAU "PROPRE" ? Une étude publiée le 06/06/05 vient de révéler que 50 à 75 % des eaux françaises seraient fortement dégradées. Pour la première fois, l’étude porte à la connaissance du public les résultats d'états des lieux réalisés pour décembre 2004 par les Agences de l'eau dans les six grands bassins français. Certains résultats sont alarmants ; en Artois-Picardie, par exemple, 100 % des eaux souterraines sont classées « à risque » du fait de l'infiltration de polluants d'origine agricole et industrielle, et 82 % en Seine-Normandie. Selon l'équipe coordonnée par le professeur Jean-Claude Lefeuvre, ce bilan, déjà préoccupant, « est loin de refléter la réalité », car il repose essentiellement sur l'analyse du « couple infernal » nitrates/pesticides, et ne prend pas en compte les micropolluants (tels que les produits pharmaceutiques, phtalates, retardateurs de flammes bromés, dioxines (cancérigènes), ni les micro-algues toxiques). Pourtant une directive européenne de 1976 prévoyait déjà un suivi de 99 micropolluants. Ce n’est que 30 ans plus tard, en 2005 que la France a finalement transcrit cette directive, suite à une condamnation (12/06/03) par la Cour de justice européenne pour n'avoir pas mis en oeuvre cette surveillance. Alors que la directive cadre sur l'eau de 2000 demande maintenant aux Etats-membres de parvenir à un « bon état » de l'ensemble des eaux en 2015, le Pr Lefeuvre, « c'est une chance historique de retrouver un bon état de nos rivières et de nos eaux souterraines » qu’il ne faut pas « gâcher en minimisant, faisons le bon diagnostic ». Le biologiste, met en garde contre la tentation pour la France de demander une dérogation à la directive, puisque selon les associations écologistes, même si le gouvernement a présenté (en avril 2005) au parlement une Loi sur l'eau, qui vise le « bon état écologique » en 2015, il ne semble pas s'attaquer au problème de fond des pratiques agricoles. CPDH – 13/06/05


EUROPE - LES OGM NE PASSERONT PAS. Les ministres européens de l'environnement ont rejeté (le 24/06/05) la demande de la Commission de lever les interdictions d'OGM. Sur les 25 états de l'Union européenne, 22 ont estimé qu'il était justifié de conserver les « clauses de sauvegarde » nationales pour s'opposer à l'entrée sur leur territoire de certaines variétés de maïs et colza génétiquement modifiés. Ce sujet divisait les États membres d'autant plus que les citoyens continuent d'afficher une très grande méfiance vis-à-vis des OGM. Les organisations anti-OGM, qui se félicitent de cette décision se demandent maintenant si « la Commission va entendre les gouvernements et les peuples qui ne veulent pas des OGM, ou poursuivre sa politique impopulaire de promotion des OGM en Europe ? ». Gènéthique – 27/06/05


Education


FRANCE - "L'AVORTEMENT PASSE LE BACCALAUREAT". 

La partie II (thèmes aux choix avec étude de documents) du sujet de Baccalauréat d’Enseignement Scientifique de l’Education Nationale proposé aux sections littéraires portait sur la procréation et la maîtrise de la reproduction. Les candidats devaient répondre à 4 questions : Indiquer les effets de la pilule sur l'ovaire, la muqueuse utérine et la glaire cervicale, expliquer le mécanisme par lequel agit cette pilule, citer 2 autres moyens contraceptifs, donner le principe de leur action contraceptive, dégager des arguments en faveur de l'autorisation légale de l'IVG en France et argumenter l'idée selon laquelle l'avortement n'est pas considéré comme un moyen de contraception. Pour répondre à ces questions, les élèves pouvaient s'appuyer sur divers documents dont un extrait du journal « Le Monde »[1] du jeudi 9 décembre 2004. CPDH - 13/06/05


[1] IVG : la stabilité des chiffres cache de nouveaux comportements. Trente ans après l’entrée en vigueur de la loi Veil, « la contraception et, en cas d’échec, le recours à l’IVG ont permis le passage d’un modèle de maternité sous contrainte à celui de maternité choisie, contribuant ainsi à redéfinir la parentalité an féminin, comme au masculin » estime « Population et Sociétés » ; Et contrairement à ce qu’affirmaient les opposants à l’avortement lors de l’adoption de la loi, la légalisation de l’IVG n’a pas eu d’impact démographique. « Une IVG ne constitue pas une naissance en moins mais une naissance reportée à plus tard dans un contexte plus favorable » explique Mme Bayes. La fécondité française, qui avait fortement baissée de 1964 à 1976, est stabilisée : depuis trente ans, le nombre d’enfants souhaités par les français est inchangé et les femmes en ont toujours autant. Source : Extrait du Monde du Jeudi 9 décembre 2004.



NDLR : Idéologiquement orienté et scientifiquement très discutable (cf l’article du Monde en note de bas de page), le sujet proposé n’était pas un exercice rigoureusement scientifique mais consistait plutôt à donner aux élèves un postulat erroné à défendre avec des arguments idéologiques. Le corrigé, en ligne proposé sur Internet ne laisse d’ailleurs pas de doute quant aux réponses « correctes » qu’il fallait donner pour s'assurer une bonne note. On y explique en effet que la pilule est un contraceptif car elle empêche entre autre le développement de l'endomètre et qu'elle a donc une action anti-nidation... Or dans ce cas, il faudrait dire qu'il s'agit d'un abortif. Parmi les 2 autres moyens de contraception, les élèves devaient proposer le stérilet. Or le stérilet empêche le plus souvent « la nidation ». Il s'agit donc une nouvelle fois d'un abortif et non d'un moyen contraceptif. Enfin, les arguments que les élèves devaient donner en faveur de l'autorisation légale de l'IVG étaient les suivants : la maternité n'est pas contrainte mais choisie, la « parentalité » est conjointe, et il n'y a pas d'incidence sur la fécondité. Les candidats pour répondre à la dernière question devaient énoncer les arguments en faveur de la légalisation de l'avortement. Ils ne pouvaient s'en sortir que par le mensonge, sauf à rater l'épreuve... Il est possible de réagir à cette atteinte à la liberté de conscience. Dossier envoyé sur simple demande au CPDH.


EUROPE - MENACE SUR LA FAMILLE. Le Parlement Européen a voté (le 8 juin 2005) l’adoption du rapport soumis par Claude Moraes (PSE) sur « la protection des minorités et politiques contre les discriminations dans l'Union Européenne ». Même si le but légitime du rapport est de protéger les minorités de toute discrimination, la résolution contient des paragraphes qui restreignent la liberté de religion et qui risquent de redéfinir la famille dans certains pays d’Europe. Ainsi l'inclusion du paragraphe 22 dans le rapport démontre que le Parlement européen croit que certaines « discriminations » et l'homophobie découlent de la liberté de religion, citant comme exemple le domaine de l'éducation. Ceci implique également que les associations de confession religieuse, par exemple, ne pourraient plus avoir le droit de choisir des personnes qui partagent des croyances communes. Dans le paragraphe 24, le Parlement demande à la Commission européenne de garantir le droit à la libre-circulation dans l'Union des couples mariés homosexuels. Par contre, il est également exigé que ces mariages homosexuels soient validés dans les pays d'accueil, même si l'union homosexuelle et le mariage homosexuel n’y sont pas légalement reconnus. Eurofam – 11/06/05


NDLR : Il est indéniable que l’adoption de cette résolution risque d’avoir des répercussions importantes sur la structure familiale. En remettant en cause le droit d'un parent de choisir l'éducation qu'il souhaite pour son enfant et en encourageant la mise en place de politiques qui menacent la souveraineté des États membres de l'Union Européenne et leur droit de préserver la famille définie dans le contexte du mariage coutumier et habituel, c'est la cellule familiale qui continue d'être ébranlée et fragilisée. 


juillet/août 2005

Source: CPDH Comité Protestant Evangélique pour la Dignité Humaine