États-Unis, Miami : les évangéliques méthodistes haïtiens célèbrent la croissance de leur Église

Steven Skelley*


En 1979, Luc Dessieux s’est enfui de sa maison en Haïti après qu’un groupe terroriste a menacé de tuer sa famille s’il ne quittait pas l’île. À son arrivée aux États-Unis comme un immigrant illégal, il a été emprisonné pendant trois semaines.


Deux ans plus tard, Dieu a conduit Dessieux à implanter la première église évangélique méthodiste haïtienne à Miami. À partir de là, 18 autres communautés évangéliques méthodistes haïtiennes ont été formées en Floride, à New York, au New Jersey, au Maryland, en Géorgie et en Californie.


Cette première congrégation haïtienne était l’Église Évangélique Méthodiste haïtienne Grace. Sa devise est aujourd’hui "Église Évangélique Méthodiste Haïtienne Grâce : un lieu Où Chacun Est Quelqu’un." L’attitude préconisée dans cette devise prévalait manifestement le 10 septembre au cours de la célébration du 25e anniversaire de l’église et du démarrage d’un ministère auprès des Haïtiens aux États-Unis.


Il débarque sur la rive


Il y a vingt-cinq ans, l’Évêque James Lloyd Knox était le surintendant de ce qu’on avait alors appelé le District de Miami. "Luc a échoué à Palm Beach," a dit Knox, maintenant retraité en résidence à St.-Pétersbourg, Fla. "L’Immigration l’avait pris à ses locaux à Immokalee. Ils l’ont retenu là pendant trois semaines. Le frère de Luc, Pierre, vivait à Miami et a réussi d’une façon ou d’une autre à sortir Luc de là."


Dessieux, qui est maintenant un ancien ordonné au sein de la Conférence Annuelle de la Floride, avait été instituteur en Haïti. Il a aussi été pasteur assistant d’un circuit méthodiste de neuf congrégations dans le secteur du Cap Haïtien. Un groupe terroriste dénommé les Tontons Macoute a menacé de tuer sa famille à moins qu’il ne quitte Haïti. Il s’est enfui en 1979 et n’a pas vu sa famille pendant six ans.


À l’automne 1980, Dessieux est entré en contact avec Knox pour la création d’une congrégation en langue créole. Le pasteur Michel Loomis et la communauté évangélique méthodiste Grace sont tombés d’accord pour la créer.


Le 11 septembre 1981, la première communauté évangélique méthodiste haïtienne aux États-Unis a été formellement reconnue avec Dessieux comme pasteur.


"Il a été possible d’obtenir le financement auprès du district, de la Conférence Annuelle de la Floride et à ce moment-là auprès du département national du soutien pastoral du Conseil Mondial de la Mission (GBGM)," a dit Knox. "La congrégation haïtienne a fleuri."


Église mère


Avant 1991, l’église avait plus de 350 membres. "L’Église Évangélique Méthodiste Grace est considérée comme l’église mère, au moins par les Haïtiens de Floride," a dit Knox.


Le Carrefour des Femmes du Conseil Mondial de la Mission (GBGM) et l’Œuvre d’Entraide et de Secours de l’EEM (UMCOR) ont donné les fonds aux districts pour un certain nombre de ministères haïtiens, y compris un ministère avec auprès des femmes et des enfants haïtiens et hispaniques et un programme d’aide aux réfugiés haïtiens, selon Knox.


Le pasteur Deborah A. McLeod, surintendant du district du Sud-Est — qui inclut le secteur de Miami — a dit que les six congrégations haïtiennes du district étaient parmi les églises les plus fortes du secteuren termes de fréquentation moyenne, de maturité spirituelle et d’efforts missionnaires et d’évangélisation. Il y a beaucoup de professions de foi chaque année dans toutes ces congrégations.


"Les pasteurs évangéliques méthodistes haïtiens sont parmi les pasteurs qui travaillent le plus," a dit McLeod. "Ils sont souvent les seuls employés salariés de l’église et jouent le rôle de responsable spirituel, conseiller, assistant social, traducteur, ami dans les procédures juridiques, conseiller en matière d’immigration, organisateur d’activités auprès des jeunes et conducteur de la fourgonnette de l’église. Nous avons comme pasteurs de nos congrégations haïtiennes les meilleurs des hommes et des femmes."


Vingt-cinquième anniversaire


Le pasteur Preval Floreal, à la tête actuellement de l’église haïtienne Grace, a demandé à la congrégation, "Dieu a-t-il été bon pour vous ?" Les membres se sont immédiatement levés de leurs chaises et ont crié, "Oui ! Oui ! Oui !" Ponctuant chacun des "oui" de mains levées.


"Nous nous sommes réunis ici pour célébrer le 25e anniversaire du ministère haïtien ici aux États-Unis d’Amérique," a dit Floreal. "Nous remercions Dieu pour chacun d’entre vous qui vous êtes réunis pour louer et exalter le nom de notre Seigneur et Sauveur, Jésus Christ."


Jocelyne Jean-Baptiste était une des premiers fidèles de l’église. "Nous sentons Dieu ici," a-t-elle dit. "Il a tant fait. Nous voyons des gens venir au culte ici depuis tant et tant d’années et nous voyons des jeunes venir ici. Nous voyons Dieu à l’oeuvre ici." Elle a dit que les réunions de reprise de l’église durent parfois jusqu’à minuit.


Ministres auprès de la communauté


Wilfred Toussaint a suivi la célébration avec sa femme, Julie. Il a dit qu’il appréciait l’importance de l’église pour la communauté. "Nous avons un pasteur très utile et l’église en appelle à la communauté. Nous avons formé PATC : les Gens Agissant Ensemble pour cette Communauté. Nous nous rencontrons pour discuter des besoins de la communauté, en matière de transport, d’éducation, d’immigration et de logement."


Floreal a raconté comment des gens en étaient venus à connaître le Christ par le biais de l’église, y compris une femme qui a attribué la guérison d’une hémorragie au fait qu’elle ait donné "son cœur au Seigneur."


"Et il y a une autre dame," a dit Floreal. "Dieu l’a envoyée à l’église. Je suis allée à sa maison et ai commencé à lui témoigner. Le lendemain, elle est venue à l’église et maintenant elle vient ici. Le Seigneur est à l’œuvre."


D’autres confirment son propos. "Dieu a travaillé dans nos vies ici pendant des années," a dit le pasteur Fabolon Pradel. "Nous essayons de toucher la vie des gens de beaucoup de façons parce que les gens ont des besoins différents."


Le pasteur Mike Olivier, surintendant du district central atlantique, ajoute : "Je pense que Dieu les emploie dans cette communauté pour faire beaucoup de bonnes choses."


La célébration a inclus une variété d’orateurs spéciaux, des chœurs, des danseurs et la Communion. Le lieu de culte était bondé de monde et elles étaient bien 25 personnes à rester debout dans le narthex à suivre la célébration à travers les vitres.


Le groupe de louange a ouvert la célébration en faisant chanter à la congrégation l’hymne "How Great Thou Art." Étaient présents l’Évêque de la Conférence de Floride Timothy W. Whitaker, Knox, Dessieux, Floreal et d’autres pasteurs de la conférence. Les salutations ont été prononcées en Anglais et en Créole.


*Skelley est un auteur indépendant en résidence à Beverly Hills, Fla.


Le 10 octobre 2006


traduction eemni


Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)