Des méthodistes de différents pays
L'auteur de cet article vient d'être opéré à Strasbourg d'un pontage cardiaque. Nous le recommandons aux prières des lecteurs d'EEMNI.
Les organisateurs qui ont initié l'«European Methodist Festival» en souvenir du 300e anniversaire de la naissance de John WESLEY avaient prévu 600 participants. Nous avons été 900 personnes, jouissant de cette rencontre internationale essentiellement européenne. C'est à Herrmannswerder, une banlieue de Potsdam, que le festival s'est déroulé, par un temps chaud, sous des arbres nous offrant leur ombre bienfaisante et dans de bonnes conditions matérielles. Le «brass band» (dit fanfare) anglais nous a réjouis tout au long de ces journées avec ses instruments à vent.
Les méthodistes d'Allemagne et d'Angleterre ont été les plus nombreux. Mais nous avons salué avec joie des scandinaves, des russes (dont un pasteur venant de Kazakhstan, où il vient de commencer un travail d'évangélisation). Nous avons rencontré des méthodistes venant du Portugal, d'Italie, de Bulgarie, de la Macédoine. Certains sont venus du Ghana, du Nigeria. Avec les participants suisses, trois français ont joui de bons contacts fraternels. Nous avons constaté que les participants sont venus de 24 pays différents.
John WESLEY
Nous nous sommes souvenus de John WESLEY sans faire de lui le centre de gravité, sans le béatifier. Son nom n'a pas été cité avec exaltation. Nous avons rendu grâces à Dieu d'avoir chargé cet homme, qui de toute sa vie a été pasteur anglican, d'annoncer la Bonne Nouvelle aux anglais du 18e siècle. Nous louons Dieu de ce que le méthodisme est devenu un mouvement ecclésial mondial. Nous nous sommes rappelés que WESLEY a prêché plus de quarante mille fois lors des 50 ans de son ministère itinérant. Il a été le pasteur des pauvres. Tout en insistant sur la conversion de chacun, il nous rappelle dans ses écrits que la sanctification en est la conséquence, la suite logique. Rencontré par Jésus-Christ, le croyant applique et vit son enseignement contenu dans le Nouveau Testament. Nous savons que la foi sans les oeuvres est morte en elle-même. Ces réalités ont été soulignées lors du festival et j'ai appris que des méthodistes anglais, engagés dans les responsabilités qu'engendre l'Évangile, sont à l'origine du «Labour Party».
Une haute teneur évangélique
Le festival méthodiste de Potsdam a été, du moins pour moi, d'une teneur évangélique réconfortante. Il a été animé par l'évêque Walter KLAIBER d'Allemagne, assisté par ses collègues Heinrich BOLLETER de Suisse, Rüdiger MINOR qui siège à Moscou et le scandinave Oystein OLSEN. N'oublions pas celles et ceux qui se sont impliqués dans les tâches matérielles de secrétariat, d'intendance et de communication.
Ce festival s'est composé pour ainsi dire de deux sortes de méthodistes: des méthodistes épiscopaliens (les Conférences Annuelles sont présidées par un évêque, comme la nôtre par exemple) et des méthodistes wesleyens (les Conférences Annuelles sont présidées par un président). La louange du Dieu de Jésus-Christ des wesleyens et des épiscopaliens a été remarquable.
Get in touch
Le thème du festival a été formulé en anglais - je constate que l'anglais est la langue du monde d'aujourd'hui! - dans ces trois mots «GET IN TOUCH». Il est assez difficile à transcrire en français (et en allemand d'ailleurs). Veut-il dire «Va au contact» ou «Vis le contact» ou même «Va rencontrer le prochain»? A chacun de trouver sa traduction et de rencontrer le prochain dans la communion que nous offre le Christ Jésus dans le monde que nous habitons.
Chaque jour a connu son thème (sauf la soirée d'accueil). Les voici tous:
- Soyons en contact avec Jésus-Christ qui nous aime.
- Soyons en contact avec le monde dans lequel nous vivons.
- Soyons en contact avec la vie que Dieu nous confie.
- Soyons en contact les uns avec les autres, avec le monde et avec Jésus-Christ
Les ateliers du matin
Chaque matin quatre ateliers de réflexion biblique ont été proposés. Nous avons choisi avec plaisir celui de l'enseignement (de l'écoute) animé par l'évêque W. KLAIBER. Il a médité pour nous et avec nous le sermon sur la montagne sous trois aspects différents. Il nous a invités:
- A nous enraciner en Christ (Matthieu 5.1-12).
- A être une branche vivante de l'arbre qu'est la communauté des croyants (Matthieu 5.13-16 et 6.1-18).
- A porter du fruit (les aspects concrets, quotidiens de la vie avec le Christ sont relevés, Matthieu 5.17-48).
Dans les «groupes WESLEY» qui se sont réunis après le temps de méditation et qui se sont composés d'une douzaine de participants selon le modèle des classes méthodistes, nous avons alors échangé nos impressions et nous nous sommes efforcés d'actualiser le message que nous avons entendu.
et de l'après-midi
Les après-midi, nous avons été invités à participer à d'autres ateliers. Un riche éventail d'informations nous ont été proposées. Le pasteur U. JAHREISS nous a entretenus par ex. de l'influence du méthodisme du 18e et du 19e siècle sur la vie syndicale. Il nous a redit le souci de John WESLEY d'améliorer le sort des pauvres, aussi par l'éducation scolaire C'est en 1763 qu'une première école du dimanche méthodiste a vu le jour, permettant aux adultes et aux enfants d'apprendre à lire et à écrire; même les mathématiques ont été enseignées.
les réunions du soir
Sous le chapiteau de 900 places de la «mission sous la tente» de l'EEM d'Allemagne, nous nous sommes réunis pour les assemblées communes, dont voici une brève énumération:
- Le premier soir, nous avons joui d'un accueil fraternel par les organisateurs qui ont précisé que nous sommes réunis pour glorifier Dieu au nom de Jésus-Christ.
- Le deuxième soir, nous avons évoqué la vie de John WESLEY et loué Dieu de l'avoir appelé à son service.
- Le troisième soir (vendredi) les représentants du gouvernement et de la ville, ainsi que le délégué des Églises évangéliques nous ont salués.A cette occasion nous avons répété la phrase bien connue de WESLEY: «Le monde est ma paroisse».
Or il a été bien précisé que le monde est d'abord mon prochain (j'ai pensé à la transmission de la Bonne Nouvelle du Christ en France par l'UEEM et l'EMF).
- Le quatrième soir nous avons célébré une agape. Ce repas fraternel, qui date des premières décennies du méthodisme, a été symbolisé par un biscuit sec et quelques gorgées d'eau. Cependant l'enthousiasme anglo-saxon manifesté par les chants et la musique nous a surpris et réjouis dans un encadrement évangélique.
et le culte du dimanche
Le culte du dimanche matin a été l'apogée du festival. Le thème «rester en contact» - les uns avec les autres, avec le monde, avec Jésus-Christ, nous a été annoncé par l'évêque R. MINOR. Disciples du Christ, nous ne sommes pas des arbres d'ornement, ni des arbres numérotés dans une allée. Nous sommes des ceps, greffés sur la vigne, appelés à porter beaucoup de fruits. Nous avons à transmettre la vie que Dieu nous donne en son Fils. Je me suis mis en question et je me suis interrogé quant à nos Églises en France.
Lors de ce culte, nous avons célébré la liturgie du renouvellement de l'Alliance, WESLEY l'a mise en oeuvre le 11 août 1755. Il serait stimulant pour nous de l'appliquer plus souvent car elle nous invite à nous consacrer au Christ.
Une fenêtre ouverte
Il m'est difficile de décrire ce festival. Un tel événement se vit, à travers les messages entendus comme au cours des dialogues et des rencontres. Les informations que communiquent des chrétiens d'autres pays sont «des fenêtres ouvertes» qui nous permettent de voir Dieu et les humains dans le monde d'aujourd'hui. Nous nous rendons compte alors que nous ne sommes pas les seuls engagés dans la vie où nous connaissons joies et peines. Autour de nous, au loin comme au près, il y a des enfants, des adultes, des jeunes et des aînés qui espèrent un contact, ce «get in touch» que Jésus-Christ a vécu et nous demande de pratiquer dans notre vie nouvelle, dans la certitude qu'il fait chemin avec nous, nous conduisant dans son Royaume accompli.
Samuel LAUBER
Source: EEMNI