ETATS UNIS, STAMFORD (Connecticut): La commission pour la mission exhorte à retourner à la table des négociations au Proche-Orient

La commission de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) pour la mission et la diaconie 

appelle toutes les parties impliquées dans le conflit israélo-palestinien à dépasser les tensions historiques, à mettre fin à la violence et à la tuerie et à reprendre immédiatement les négociations.


Cet appel, adopté au cours de la session de la commission, tenue du 15 au 18 avril 2002, exige également que soit autorisée la reprise immédiate de l'aide humanitaire dans la région.


Les directeurs de la commission demandent instamment au gouvernement israélien "de mettre fin à son occupation de Gaza et de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et à la violence utilisée pour la mettre en œuvre". Ils relèvent que l'occupation viole aussi bien les résolutions 242 et 338 des Nations Unies que la quatrième Convention de Genève.


Les directeurs demandent aussi aux Palestiniens "de cesser toute espèce de réaction violente à l'occupation israélienne et de développer des stratégies non-violentes pour obtenir la pleine reconnaissance de leurs droits humains et civiques".


Selon la résolution de la commission, tous les gouvernements devraient interrompre leur aide militaire à la région; elle propose la mise en place d'une force internationale de maintien de la paix ayant pour mission de prévenir d'autres hostilités.


La résolution affirme: "Nous exhortons tous les évangéliques méthodistes à la solidarité avec les dirigeants des Eglises de Jérusalem et d'autres responsables religieux de la région, en prônant une paix juste et durable dans la région". La commission pour la mission se propose d'envoyer une délégation pour rencontrer ces dirigeants.


La pasteure Sandra Olewine, missionnaire évangélique méthodiste basée dans la région, a expliqué aux directeurs de la commission, lors d'un déjeuner d'information, que l'hostilité entre Israéliens et Palestiniens a atteint une telle intensité "qu'il est réellement difficile aujourd'hui de ne pas voir un ennemi en chaque individu de 'l'autre partie' ".


Pour la première fois, a-t-elle dit, elle a trouvé que le Palestinien moyen, l'homme de la rue, approuve les attentats suicides. Bien qu'ils déplorent la perte de vies humaines, a-t-elle expliqué, ces Palestiniens sont persuadés qu'il n'y a pas d'autre voie pour lutter contre ce qu'ils considèrent comme la brutalité du gouvernement israélien et de la quatrième plus grande armée du monde.


Les Palestiniens veulent une solution internationale à leur situation, a dit Olewine, mais les propositions formulées actuellement de divers côtés ne font pas référence au droit international. Au vu de l'âpreté du conflit et de la différence des forces en présence, elle estime que "le droit international est en train de devenir l'instrument permettant de mettre les choses à plat".


Dans son exposé aux directeurs, le pasteur Randolph Nugent, directeur exécutif de la commission, a évoqué le mandat de l'Eglise consistant à être en mission auprès de toutes les nations, même "à une époque où l'on nous dit que la violence et le terrorisme constituent désormais la préoccupation prioritaire ".


Dès lors que les populations civiles sont de plus en plus souvent prises pour cibles - autant par les terroristes, qui ne reculent devant rien pour atteindre leurs buts, que par les bombes gouvernementales lancées depuis les airs - "la terreur est le vrai dénominateur commun", a-t-il poursuivi.


La fixation actuelle sur le terrorisme ne devrait pas détourner l'attention des victimes, "peintes avec le pinceau correct sous les traits des dommages collatéraux", ce qui est sensé rendre leur mort plus acceptable ou du moins compréhensible.


Nugent a rappelé que "d'innombrables membres de l'église" vivent dans des pays où la terreur est une réalité quotidienne. "Si notre action missionnaire ne parvient pas à les inclure et les entourer, ne parvient pas à les comprendre en tant que personnes, quelle que soit leur condition, alors nous devenons, nous aussi, partie de cette société qui masque la réalité de l'exigence évangélique. Pour certains, la distinction entre combattants et non-combattants n'est pas aussi absolument claire que nous souhaiterions qu'elle le soit".


Il a caractérisé la situation israélo-palestinienne actuelle comme étant un "conflit animé par deux vieillards, dont aucun n'utilise des armes, mais qui tous deux utilisent des mots et commettent des actes menant à la mort de jeunes gens et de personnes vulnérables. Poussés par les mots et les actions de ces deux hommes et de leur entourage, les jeunes prennent les armes et poursuivent une querelle vieille de milliers d'années".


C'est à ce genre de personnes, a dit Nugent, qu' "une parole de paix, de mission et de réconciliation doit être adressée".


Il a souligné que l'Evangile n'est pas animé par des réalités temporelles, telles que les aléas de la politique ou les émotions du moment, mais par l'appel à éliminer la souffrance "par Celui qui a souffert et est mort afin que nous ayons la vie". Mais, a-t-il ajouté, certains pourraient mal comprendre l'appel à aller vers tous les êtres humains. 


"La préoccupation pour les blessés, de quelque côté qu'ils soient, n'excuse en rien l'activité destructrice exercée d'un côté comme de l'autre", a dit Nugent. "Qu'il soit bien clair que notre souci légitime, par exemple quant au peuple israélien, ne saurait excuser la récente invasion de zones palestiniennes, ni la longue occupation et oppression de ces gens ou la tuerie de Jenine, pas plus que la destruction d'habitations par des bulldozers ou encore la mort d'un nombre inconnu de Palestiniens. De même, notre souci quant au peuple palestinien et ses droits humains et civiques ne saurait excuser les actes de ceux qui commettent des attentats suicides contre des Israéliens non-combattants".


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19 avril 2002

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Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)