<01/09/2000 Suisse: libération d'un pasteur détenu en Suisse après intervention de l'Eglise

Un pasteur qui était détenu pendant cinq mois dans une prison en Suisse a été finalement autorisé à retourner aux Etats Unis après l'intervention des responsables de l'EEM.

Le pasteur Samuel Ngale avait été invité à suivre deux conférences, du 7 au 21 juillet, organisées par le Conseil Oecuménique des Eglises (COE) à l'Institut Oecuménique de Bossey, Suisse. Ngale, un mozambicain, est l'assistant d'un pasteur de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) de Warwick (N.Y.) et prépare sa maîtrise en théologie à l'«United Methodist-related Drew University School of Theology». La «churchwide Commission on Christian Unity and Interreligious Concerns» a pris en charge les frais de voyage pour ces conférences. Le voyage a tourné court le 21 juillet, quand il a tenté d'embarquer à bord d'un avion pour son voyage de retour Genève/New-York: il s'est vu refuser la permission d'embarquer. Une équipe de trois continents s'est mise au travail pendant cinq semaines pour certifier que Ngale était entré légalement aux Etats Unis pour y travailler comme membre du corps pastoral de l'EEM.

«Sa détention en Suisse a été une décision précipitée de la part des autorités de l'Ambassade U.S.,» disait le pasteur Jim Fitzgerald, un responsable du Bureau de la Conférence soeur New-York-Mozambique. «Ils prétendaient que Ngale n'était pas entré légalement aux Etats Unis et se basaient sur leurs hypothèses négatives pour étayer leurs mauvais soupçons.» Ngale travaillait au sein de la «New York Annual (regional) Conference» depuis janvier 1999. Il se trouve aux Etats Unis grâce aux efforts du Bureau de la Conférence Soeur et entend retourner au Mozambique en 2002. Une fois de retour au Mozambique, il sera le directeur du Séminaire de Cambine, qui forme la plupart des pasteurs méthodistes de ce pays. De toutes les Conférences annuelles au monde, c'est la Conférence Annuelle du Mozambique qui connaît actuellement la croissance la plus forte.

Les premiers efforts entrepris par les autorités de l'EEM se sont révélées infructueuses. Le Conseil National des Eglises U.S. (the National Council of Churches) de même que deux sénateurs ont été mis à contribution pour régler le cas de Ngale, mais sans succès, car les ambassades américaines à l'étranger ont le dernier mot pour déterminer si quelqu'un peut entrer ou non aux Etats Unis.

La mobilisation s'est alors élargie; le procureur Ira Gollobin, spécialiste de la loi sur l'immigration depuis 1936, fut appelé à la rescousse. L'Evêque Joao Machado de la Conférence du Mozambique également et l'Evêque Ernest Lyght de la Conférence de New York.... 

Pour sa défense, le comité de soutien de Bgale fit appel au service de Deborah Enix-Ross, travaillant actuellement avec les Nations Unies à Genève. Bien qu'elle fût en vacances, Enix-Ross a consacré le temps nécessaire pour prendre la défense de Ngale auprès de l'ambassade américaine.

Les membres de l'Eglise de Warwick se sont cotisés pour couvrir les frais d'avocat pour Ngale. Le pasteur a aussi reçu le soutien de la prière d'autres personnes et communautés. «La persévérance et la compétence de tous ceux qui se sont impliqués dans cette affaire auraient échoué sans le pouvoir de la prière,» écrivait Fitzgerald. L'intercession en faveur du pasteur a ainsi porté ses fruits.

Ngale sera de retour à Warwick le 28 août. 

Dans un mail adressé à son cercle de soutien, Ngale écrit: «je voudrais dire à travers cette lettre que vos efforts et vos prières m'ont aidé à me tirer de ces problèmes d'immigration, en sorte que j'ai pu retourner sain et sauf à la maison. Je n'ai pas de mots pour vous remercier de tout ce que vous avez fait. Les e-mails que vous m'avez envoyés m'ont soutenu et réconforté en ce temps de solitude et d'attente. Dieu vous bénisse tous.» Et Fitzgerald de conclure: «Ce fut vraiment un travail d'équipe.»

>Source: United Methodist News Service