Aux lendemains de l'intervention du Secrétaire d'Etat Colin Powell devant les Nations Unies ce mercredi 5 février 2003, le Conseil des Évêques en prière rend publique la lettre qu'il a adressée au président des Etats-Unis, George W. Bush. Ils recommandent au Président Bush de s'en tenir au processus mis en place par les Nations Unies. Dans le double intérêt des citoyens innocents de l'Irak et du personnel militaire américain et de leurs familles, ils le pressent de continuer à oeuvrer de concert avec les Nations Unies et de rechercher par tous les moyens pacifiques possibles à mettre un terme à la tyrannie de Saddam Hussein. La lettre parle d'elle-même. La lettre est aussi un appel à la prière. Les décisions que certains sont sur le point de prendre exigent tout le conseil de Dieu.
Le 6 février 2003
Au Président George W. Bush,
Cher Président Bush,
Comme président du Conseil des Évêques de l'Église Evangélique Méthodiste et donc comme un de vos pasteurs, je vous écris, à l'évangélique méthodiste que vous êtes, à cause du terrifiant fardeau qui repose sur vos épaules actuellement. La communauté humaine est à la croisée des chemins: les décisions à venir détermineront sa vie commune et les relations internationales au cours des années à venir. Le chemin que nous allons suivre dépend de vous dans une grande mesure. L'Évangile de Jésus Christ est un Évangile de paix. Il nous appelle à dépasser toute idéologie politique et les intérêts nationaux et à agir en faveur du bien-être de toute la famille humaine.
Le Président Saddam Hussein est sur la sellette. Même si la présence des armes de destruction massive n'est pas avérée à ce jour en Irak, le Président Hussein freine toute coopération avec les inspecteurs des Nations Unies, comme le montre le rapport des inspecteurs présenté la semaine dernière et le discours du Secrétaire d'Etat Colin Powell présenté hier. Voilà qui soulève des soupçons au plus haut degré. Il est démontré que le régime du président Hussein est une tyrannie. Il doit être tenu pour responsable.
Le personnel militaire est maintenant en première ligne, prêt à sacrifier sa vie. Les militaires payeront personnellement la décision de la guerre. Je vous remercie, M. President, pour les paroles que vous avez adressées aux Forces armées. Je vous prie d'écouter la voix de centaines de milliers d'Américains et des citoyens d'autres pays qui manifestent pour la paix et vous demandent la plus extrême pondération.
Président Bush, je vous recommande d'inscrire votre travail avisé dans le cadre du processus mis en place par les Nations Unies. Je vous félicite d'avoir présenté le programme d'armement de l'Irak au Conseil de sécurité de l'ONU et les informations complémentaires fournies par les services secrets américains. Je vous presse de saisir toutes les occasions possibles pour désarmer l'Irak sans recourir à la guerre et de chercher par tous les moyens pacifiques à protéger le monde et notre nation contre toute tyrannie manifeste dans le monde.
Le Conseil des Evêques Méthodistes, composé de voix provenant d'Europe, d'Afrique, des Philippines et des Etats-Unis, a entendu la voix des hommes, des femmes et les enfants de l'Irak qui souffrent quotidiennement des conséquences des sanctions prononcées par l'ONU. Leur misère présente s'effacera devant le carnage d'innocents à venir en cas de guerre.
Nous prions pour que tout ce qu'il est possible d'entreprendre dans les jours à venir soit entrepris pour empêcher la guerre. La précipitation n'est pas de mise, mais plutôt la réflexion profonde et la prière. ... Le bien-être de notre famille humaine en dépend.
Le Conseil des Évêques vous soutient dans la prière devant Dieu en ce temps de décision.
Au nom du Prince de la Paix,
Sharon A. Brown Christopher
6 février 2003
Source: EEMNI
