Catherine COROLLER interroge Jean-Paul Willaime, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études où il occupe la chaire d'histoire et sociologie des protestantismes sur la place des «évangéliques» dans le protestantisme français. Après avoir précisé l’identité des Adventistes nouveaux membres de la FPF, il évoque la place qu’occupe la mouvance évangélique au sein de cette instance:
Aujourd'hui, la Fédération protestante de France regroupe, en gros, un bon tiers de réformés, un petit tiers de luthériens et un tiers d'évangéliques. Mais comme certains évangéliques sont très prosélytes et militants, leur proportion au sein de la FPF pourrait augmenter, surtout si d'autres Eglises pentecôtistes la rejoignent.
Les calvinistes et les luthériens ne risquent-ils pas d'être mis en minorité?
Le protestantisme évangélique est sans doute le segment actuellement le plus dynamique du protestantisme. Mais il faut rappeler que la FPF compte des évangéliques dans ses rangs depuis sa fondation, en 1905. Son premier président était évangélique et des baptistes en firent partie dès 1916. Par ailleurs, il existe une sensibilité évangélique à l'intérieur même des églises luthériennes et réformées. Il serait donc paradoxal que la FPF ne tienne pas compte de ces sensibilités. Sa composition ne rendrait pas suffisamment compte alors de l'état actuel du monde protestant dans sa diversité. Cela étant, c'est vrai que certains protestants luthéro-réformés expriment des craintes à propos de l'admission des pentecôtistes. .....
lundi 04 octobre 2004
Source: libération