Les Eglises en Inde ont critiqué un nouveau programme d'études destiné aux écoles indiennes sur le point d'être introduit l'année prochaine. L'histoire y serait manipulée dans le sens d'une idéologie hindoue nationaliste aux dépens des minorités.
Dans une déclaration faite le 7 décembre, la Conférence des Evêques catholique romaine de l'Inde s'est montrée préoccupée "par la manipulation des faits historiques". Les responsables de l'instruction publique sont invités à ne pas priver la prochaine génération de la possibilité de s'informer sur sa véritable origine et identité.
Le Conseil National des Eglises de l'Inde, une organisation réunissant 29 Eglises orthodoxes et protestantes, avait déjà critiqué les précédentes tentatives du gouvernement à propager l'idéologie nationaliste hindoue "Hindutwa" à travers l'instruction publique. La promotion de l'hindouisme dans les écoles éternisera "le fondamentalisme religieux et la marginalisation des minorités", disait le Conseil National.
Les pédagogues chrétiens critiquent le fait que ni eux ni des éducateurs laïcs n'ont pas été mis à contribution dans l'élaboration du nouveau programme d'études. C'est ainsi que "tous les cinq membres du comité de préparation proviennent de la même communauté hindoue" selon Soeur Celine Xavier. Xavier est la secrétaire générale de la société nationale Indienne des écoles catholiques qui dirigent environ 15'000 écoles.
Certes, les lignes générales du nouveau programme d'études ne se trouvent pour l’instant que dans un document gouvernemental, mais les responsables des Eglises craignent que les livres scolaires aussi fassent l'objet bientôt d'une adaptation. Valson Thampu, pasteur de l'Eglise au nord de l'Inde et professeur au collège Saint Stephens de New Delhi, voit ce nouveau programme d'études comme une partie des efforts gouvernementaux pour introduire discrètement des représentants d'Hindutwa à des positions-clés dans l'instruction publique.
Déjà des livres d'histoire d'historiens séculiers auraient déjà été exilés des lieux d'enseignement. En outre, des organes comme le Conseil pour l'étude de l'histoire indienne auraient été occupés par des savants hindous nationalistes.
Le 12 décembre 2001
Source: RNA