Des théologiens venus de plus de 20 pays et représentant presque toutes les confessions chrétiennes - protestantes, orthodoxes et catholique romaine - se réuniront à Toronto ce mois-ci avec pour objectif de jeter une lumière nouvelle sur quelques-unes des questions les plus anciennes et les plus épineuses qui se posent à l'Eglise de Jésus Christ.
La Commission permanente de Foi et constitution du Conseil oecuménique des Eglises (COE) présidée par David K. Yemba, pasteur de l'Eglise méthodiste unie du Zimbabwe, se réunira du 15 au 24 juin prochain sur le campus de l'Emmanuel College pour examiner des sujets tels que la nature de l'Eglise, les différentes conceptions du baptême, la relation existant entre les identités ethniques et nationales et la foi chrétienne universelle, et la question de savoir qui peut être ordonné au ministère de l'Eglise.
Les 336 Eglises membres du COE confessent leur foi commune en Jésus Christ, fils de Dieu et Sauveur, et rendent un témoignage commun à la sainte Trinité de Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Elles sont unies dans leur engagement à proclamer l'Evangile du Christ à tous, et à oeuvrer pour la justice de Dieu et la réconciliation dans le monde.
Mais il reste de nombreuses questions qui interpellent les Eglises dans leur quête d'une confession et d'un témoignage communs. L'un des sujets qui ne manquera pas de mobiliser l'attention des participants à la réunion de Toronto est la nouvelle étude sur l'ordination des femmes. L'étude constitue une tribune où les Eglises ayant des vues divergentes sur cette question peuvent "s'écouter et apprendre les unes des autres", indique le pasteur Alan Falconer de l'Equipe "Foi et constitution" du COE. "Ce que nous espérons", déclare Alan Falconer "c'est que cette étude aidera les Eglises à réviser leurs attitudes les unes envers les autres et qu'elle les amènera à se reconnaître les unes les autres en tant qu'Eglises malgré les divergences qui les opposent sur cette question."
Autre proposition qui a suscité un vif intérêt dans le monde: que tous les chrétiens célèbrent Pâques à la même date. Pendant des siècles, les chrétiens des Eglises d'Occident (catholiques romains et protestants) et la plupart des Eglises orthodoxes ont célébré Pâques - commémoration de la résurrection du Christ d'entre les morts - à des dates différentes. La raison en est l'utilisation de deux calendriers différents pour calculer la date de Pâques: le calendrier grégorien qui date du 16ème siècle et qui est employé par les Eglises d'Occident, et le calendrier julien, beaucoup plus ancien, que la plupart des Eglises orthodoxes suivent encore.
C'est dans les régions où chrétiens des deux traditions, occidentale et orientale, vivent dans une étroite coexistence, comme au Moyen-Orient, que cette différence se fait le plus douloureusement sentir. En mars 1997, lors d'un colloque organisé conjointement par Foi et constitution et par le Conseil des Eglises du Moyen-Orient à Alep, Syrie, les participants ont fait observer que ces différences de pratique ne reposaient pas sur des divergences théologiques mais sur des différences de traditions concernant le calcul mathématique des dates. Ils ont donc proposé que tous les chrétiens célèbrent Pâques à la même date, à compter de l'année 2001, où, par une heureuse coïncidence, cette fête tombe le même jour dans les deux calendriers.
Parmi les autres questions qui seront soumises à l'examen de la Commission à Toronto, citons les récentes publications: "La nature et le but de l'Eglise" qui interroge les Eglises sur leur volonté de convenir d'une conception commune de l'Eglise, et "Un trésor dans des vases d'argile", qui examine comment les différentes traditions ecclésiales donnent des interprétations différentes de la Bible et de la tradition chrétienne et des textes oecuméniques.
Les membres de la Commission entendront un rapport sur l'étude "Identité ethnique, identité nationale et unité de l'Eglise" qui examine, à travers la réflexion théologique et des études de cas, comment la quête de l'unité chrétienne peut contribuer à la justice et à la réconciliation dans des cas de conflit. Ils évalueront aussi les projets de travaux futurs sur "Le baptême et l'unité chrétienne", où l'on appelle les Eglises à prendre au sérieux toutes les implications de leur "reconnaissance commune" du baptême, et où l'on examine des questions aussi délicates que la relation entre baptême commun et eucharistie commune et le "re-baptême" qui continue d'être pratiqué dans certaines Eglises.
Enfin, la Commission examinera les travaux réalisés dans le cadre de l'étude sur la foi apostolique, les travaux en cours dans le domaine des Eglises unies et en voie d'union; elle cherchera également des manières nouvelles de célébrer la Semaine universelle de prière pour l'unité des chrétiens à laquelle Foi et constitution et l'Eglise catholique romaine coopèrent depuis de très longues années.
>Source: Communiqué de presse ENI