Hai-yaah ! Un pasteur emploie le karaté pour le Christ

Steve Smith*


Au départ, c’était une simple méthode pour le pasteur Rod Brayfindley de perdre du poids et de baisser sa tension, à la fin cela apporta un changement radical à son ministère: maintenant les gens affluent dans son Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) pour renforcer leurs muscles spirituels.


Avec ses habits de karaté au centre sportif de l’Église du Guérisseur Joyeux (Church of the Joyful Healer) à McKinleyville, Californie, Brayfindley pourrait ne pas correspondre à l’image que l’on se fait habituellement d’un pasteur. En fait, ce détenteur d’une ceinture noire du troisième degré emploie souvent des mouvements de karaté pendant ses sermons dominicaux pour illustrer des points scripturaires, comme l’idée de ne pas fuir les problèmes, mais de comprendre que la puissance du Seigneur est assez forte pour nous permettre de faire face à n’importe quel défi.


Brayfindley, 47 ans, enseigne les aspects physiques, mentaux et spirituels de l’art antique du karaté aux quelque 120 membres de l’église, aux adeptes du Nouvel Age, Musulmans, Juifs, agnostiques et autres membres de la communauté religieuse éclectique de la Californie du Nord. Ils se rendent à son église pour former leurs corps et leurs esprits — et Brayfindley a dit qu’il espérait qu’ils y retourneraient pour bien plus que le karaté.


"Ce n’est pas de l’étude biblique ou l’École du dimanche," a-t-il dit. "D’autre part, parce que nous sommes assez prudents pour ne pas en faire une forme de programme d’évangélisation directe, voilà ce qui se passe : des personnes rencontrent un pasteur et ils comprennent que je suis digne de confiance, que je suis crédible. La chose suivante, vous la connaissez, ils ont envie de rester en relation avec un pasteur.


"Ce qu’ils cherchent à obtenir, ce n’est pas une éducation chrétienne dans le karaté, mais des informations compléentaires sur la question générale de l’équilibre personnel et au-delà de ça, sur la gestion de leur vie. Le karaté soulève des questions touchant ce qu’on pourrait appeler l’intégrité de votre vie, la condition physique, mais pas seulement, votre condition spirituelle aussi et l’intégration de tout ça en une sorte d’énergie concentrée. Si les gens apprennent quelque chose qui s’applique à leur vie spirituelle, c’est bien."


Comme adolescent, Brayfindley a grandi dans un quartier difficile près de Fresno ; c’est là qu’il a fait ses premières expériences des arts martiaux avec un enseignant et un membre de gang qui lui ont appris le karaté dans une perspective de violence. Par la suite, un autre instructeur d’arts martiaux a fasciné Brayfindley en lui apprenant le karaté comme une source de joie physique, et non de violence.


Plus tard dans la vie, Brayfindley s’est remis au karaté pour baisser sa tension et perdre du poids. Il y a sept ans, quand il a déménagé de l’Eglise Evangélique Méthodiste Aldersgate à Chico, Californie, à McKinleyville pour y démarrer l’Église de la Guérison Joyeuse, Brayfindley s’est découragé en découvrant que la communauté n’avait pas d’école de karaté ou de "dojo".


"J’ai commencé à travailler avec des membres de la Conférence Annuelle (CA) pour savoir comment je pourrais communiquer le Christ dans un secteur qui a le pourcentage le plus bas de chrétiens traditionnels dans le pays," a dit Brayfindley. "Nous avons des Bouddhistes et des adeptes d’autres religions ici. Nous avons relevé que le karaté insistait sur la santé personnelle dans le sens le plus large du terme : la santé spirituelle, la santé mentale, la santé physique et la santé sociale — beaucoup de thèmes enseignés aussi dans le christianisme."


Il a donc commencé au niveau de son église locale son propre dojo à la maison avec sa femme, ses deux enfants, un voisin et une famille qui a répondu à une annonce parue dans la presse. Bientôt tout le pays apprit l’existence de cette classe ; le journal local l’a qualifiée de meilleur programme d’arts martiaux du comté. A présent, ils sont plus de 120 élèves — des enfants y participent jusqu’à des personnes ayant dépassé la soixantaine.


Quelque 40 élèves ont commencé à fréquenter l’église forte de 180 membres après avoir participé à la classe de karaté. En même temps, les membres de l’église de longue date rejoignent les classes pour entretenir leur forme physique et spirituelle, reconnaît le pasteur.


Des adeptes de religions différentes fréquentant la classe entrent souvent en dialogue à propos de leurs religions et découvrent mieux ce qu’ils ont en commun et les enseignements principaux du christianisme, déclare Brayfindley.


"L’église est impliquée dans ce programme, qui est devenu maintenant le centre de santé et de karaté. Ce centre s’engage à doter les gens d’outils pour remplir leur vie de grâce et les rendre plus libres de vivre dans le temple que Dieu nous a donné," a-t-il dit. "Il est question de santé globale, corps, âme, esprit — tout ce que vous avez."


Il a insisté sur le fait que le karaté n’apprenait pas aux personnes à faire usage de la violence ; il ne prend pas non plus l’initiative de la violence. Ce que lui ainsi que d’autres aficionados du karaté comme lui essayent d’enseigner, c’est à être artisan de paix. En fait, quelques arts martiaux ont leurs racines dans le bouddhisme, qui apprend comment mener une vie spirituelle saine basée sur la paix — quelque chose que la Bible offre aussi, précise Brayfindley.


"Certaines personnes associent le karaté avec la violence, mais nous posons constamment la question : ' Comment pouvons-nous être des agents de non-violence et de paix ? '" A-t-il dit.


Terry Pambianco, une élève de karaté, dont une fille suit aussi les cours de karaté, a dit qu’elle était heureuse de renoncer à d’autres loisirs pour suivre le dojo du pasteur.


"Je parlais en réalité avec un autre parent dont la fille était mêlée à cela," a dit Pambianco. "Nous parlions de notre condition physique et avons décidé que le karaté serait très bon pour notre santé.…


Logan McKinnon, 14 ans, a dit que l’exercice du karaté avait ajouté une nouvelle dimension à sa vie. Il a obtenu maintenant la ceinture brune au karaté — et c’est un pratiquant régulier.


"Avant de commencer à venir ici, je passais mon temps assis sur le divan à jouer à des jeux vidéo," a dit Logan. "J’ai en réalité commencé à aller à l’église après quelques mois passés ici. J’ai pensé ' Hé, j’aime Rod, pourquoi ne pas essayer l’église. ' Cela a changé beaucoup ma vie. Maintenant, je vais à l’église le dimanche et je reçois une formation ici. Ça m’a vraiment transformé."


Robert Graham, directeur mondial de l’Association des Arts Martiaux chrétiens, fait remarquer que toujours plus d’églises et de pasteurs utilisent le karaté et ses enseignements dans leurs engagements vers l’extérieur. Graham, qui vit à Summerville, S.C., a dit que son association rassemblait des artistes martiaux chrétiens, des écoles et des fournisseurs dans le but d’une franche camaraderie et d’un soutien mutuel, dans le but aussi d’enseigner l’autodéfense dans un environnement occidental.


"Les arts martiaux visent plusieurs objectifs, et non juste un seul — le plaisir, la santé, le sport, la compétition, la camaraderie et le développement personnel dans tant de secteurs différents qu’il ne prendra jamais fin," a dit Graham. "Les arts martiaux sont un outil important pour partager le Christ."


*Smith est un auteur indépendant résidant à Dallas.



4 août 2005

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)