Ayoko Bahun-Wilson, coordinatrice régionale pour l’Afrique occidentale de l’EHAIA
Treize pays d’Afrique de l’Ouest, des milliers de jeunes et de femmes: les chiffres sont impressionnants, mais Ayoko Bahun-Wilson, coordinatrice régionale pour l’Afrique occidentale de l’EHAIA (Initiative œcuménique de la lutte contre le VIH et le SIDA en Afrique), est résolue à aider les jeunes d’Afrique occidentale à prendre conscience du problème du VIH/SIDA, à s’engager et à être prêt à lutter pour réduire le nombre des nouvelles contaminations.
Depuis 2003, Ayoko Bahun-Wilson parcourt 13 pays d’Afrique occidentale pour mettre en place des formations, des ateliers et des séminaires destinés aux communautés religieuses et aux Eglises. "Les attentes des populations, et surtout les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes qui prennent part à ce combat dans la sous-région, m’ont conduite à diriger tous mes efforts et toute mon énergie vers les jeunes et les femmes, qui constituent les populations les plus vulnérables", déclare-t-elle.
Dans le cadre de son travail avec les jeunes, elle notamment publié un Manuel des jeunes contre la stigmatisation, ainsi qu’un livret de sensibilisation au VIH pour les forces armées et de consolidation de la paix en Côte d’Ivoire, et une étude des indicateurs épidémiologiques sur la situation du VIH et du SIDA en Afrique de l’Ouest. Ce dernier ouvrage présente de manière concise les facteurs politiques, sociodémographiques et culturels de la contamination. Elle travaille actuellement avec des jeunes pour publier un livret de conseils à l’intention des jeunes et un autre destiné aux professeurs d’éducation religieuse chrétienne.
Elle a également utilisé les médias de la sous-région pour atteindre un grand nombre de personnes. Cette approche a permis la mobilisation d’institutions religieuses installées dans des zones difficiles d’accès comme l’Etat de Bayelsa, au Nigeria, dans le delta du Niger.
Cette coopération a aussi facilité la publication et la diffusion de deux CD, dont l’un a pour titre « We live with… » et met en relief les témoignages de personnes touchées par le VIH.
Grâce aux soutiens de responsables religieux, Ayoko Bahun-Wilson a dirigé la création d’une Alliance interreligieuse des jeunes contre le VIH en Afrique occidentale, qui vise à renforcer les actions de sensibilisation et se donne pour tâche de former des jeunes éduqués, informés et tolérants.
Dans son combat contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, Ayoko Bahun-Wilson concentre son action sur les femmes, et particulièrement sur les veuves séropositives, stigmatisées en raison d’obstacles culturels. "Les veuves du Ghana sont actuellement bien mobilisées au sein des communautés religieuses pour sensibiliser et protéger les victimes de ces discriminations", explique-t-elle.
Ayoko Bahun-Wilson collabore avec des pasteurs et des associations de personnes séropositives du Togo dans le but d’améliorer la vie des minorités sexuelles, dans une approche pleine de compassion.
Son goût des défis et sa ténacité lui ont permis d’élargir son champ d’action en utilisant l’expérience acquise par l’EHAIA pour aider les Commissions nationales de lutte contre le VIH et le SIDA de la sous-région, l’UNICEF Togo, et l’Alliance des responsables religieux d’Afrique occidentale et centrale.
Plusieurs Eglises de la sous-région ont commencé à développer des programmes et des stratégies pour combattre la pandémie de VIH/SIDA.
Au Ghana, par exemple, l’aide pédagogique et technique de l’EHAIA a permis à l’Eglise presbytérienne de développer un programme "VIH", qui vise à élaborer et mettre en œuvre une politique de lutte contre le VIH et le SIDA. Le succès de ce programme a aidé l’Eglise à lancer un projet d’action efficace qui a permis de mobiliser des fonds auprès du Programme national de lutte contre le SIDA du Ghana.
"Devant les défis que pose le VIH dans la sous-région, notre espoir doit rester vivant", a affirmé Ayoko Bahun-Wilson.
Cet article est le quatrième d’une série de portraits présentant le travail que l’EHAIA accomplit par l’intermédiaire de ses coordinatrices ou coordinateurs régionaux et de ses consultants théologiques. Cette série est publiée dans la perspective du 10e anniversaire de l’EHAIA, qui sera célébré en avril 2012.
22 septembre 2011
COE