Membre active de la First United Methodist Church à Monrovia, Libéria, la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf a encouragé le Congrès américain mercredi 15 mars à développer l’aide au développement de son pays, car le retour sur investissement serait très bon selon ses dires: les jeunes troqueront leur commerce d'armes à feu pour des emplois, les gens s'alimenteront de nouveau et les jeunes femmes deviendront des scientifiques et des docteurs. "Avec vos prières et avec votre aide, nous manifesterons que cette démocratie peut travailler, même dans les conditions les plus stimulantes".
"Nous demandons de continuer à travailler avec vous, mais nous ne réclamons pas de favoritisme, nous ne voulons pas rester dans la dépendance : les bénéfices de votre assistance doivent être mutuels", a déclaré Mme Johnson Sirleaf lors de la session des deux Chambres réunies du Congrès américain.
La présidente méthodiste s'est jurée de montrer à la face du monde "la différence dont une femme est capable quand elle est armée d'une foi constante en Dieu".
Sirleaf a mentionné sa foi à plusieurs reprises au fil de son discours de 35 minutes le 15 mars dernier.
"Je suis debout devant vous aujourd'hui comme la première femme élue pour diriger une nation africaine, j'en sais gré à la grâce du Dieu Tout-puissant; j'en sais gré au courage des Libériens, qui choisissent leur avenir en triomphant de la crainte," a-t-elle dit.
"Avec vos prières et votre aide, nous démontrerons que la démocratie peut marcher, même dans les circonstances les plus difficiles, (...) nous chercherons à être la réussite de l’Amérique en Afrique", a ajouté Mme Johnson Sirleaf, économiste de 67 ans diplômée de la prestigieuse Université de Harvard.
"Réfléchissez donc avec moi : quel est le retour sur investissement quand on forme de jeunes combattants à la vie plutôt qu’à la mort ? (..) quel est le dividende, quand notre dépendance prend fin et que nous devenons de véritables partenaires, plutôt que des quémandeurs ?" a ajouté Mme Johnson Sirleaf, fréquemment interrompue par de chaleureux applaudissements.
Ellen Johnson Sirleaf explique l’aide que peut apporter la communauté internationale à son pays, ravagé par 14 ans de guerre civile.
Son invitation à s’exprimer devant le Congrès, la première accordée à un dirigeant africain depuis Nelson Mandela en 1994, la met au rang des alliés privilégiés de Washington.
De fait, l’élection en novembre de Mme Johnson, ancienne directrice de la Banque Mondiale, avait bénéficié du "fort soutien" des Etats-Unis. Le Libéria est la plus ancienne République d’Afrique noire, fondée en 1822 sous l’impulsion des Etats-Unis par des esclaves noirs affranchis et indépendante depuis 1847.
16 mars 2006
Source: Africatime.com/Xinhuanet/UMNS/EEMNI