Australie, Sidney: les églises unies pour condamner la guerre

Alors que les manifestants circulaient dans les rues de Sydney le 23 mars en réclamant la fin de la guerre, les chrétiens étaient exhortés à prier pour une fin rapide des hostilités, la sécurité des troupes et la sagesse pour les leaders australiens.


Le Doyen anglican de Sydney, le Docteur Phillip Jensen, qui a tenu une réunion de prière spéciale à la Cathédrale, a rappelé à sa congrégation que la guerre en Irak n'avait pas reçu la bénédiction de l'église, sans parler celle de Dieu.


Dieu n'était pas plus d'un côté que de l'autre, disait-il, "nous devons nous souvenir que Dieu n'est pas d'un côté dans cette guerre. Il n'est pas indifférent pour autant. Il n'a pas perdu le contrôle du monde. Mais c'est notre guerre, pas la sienne. On ne peut pas faire cette guerre au nom de Dieu."


Le docteur Jensen a dit que le premier devoir d'un chrétien était de prier pour la paix et, en référance aux passages bibliques de l'Apocalypse, souligne que la guerre était "diabolique dans l'horreur et la destruction qu'elle amène - les forces de mal y sont lâchées".


Mais c'était seulement l'avant-goût de l'enfer chrétien et un avertissement lancé aux nations du monde "du jugement encore à venir"


Les faucons qui ont été "tout heureux, tout énervés et excités par cette guerre," a-t-il dit, doivent "rentrer en eux-mêmes et se repentir, car vous vous êtes bel et bien éloignés du chemin de Dieu"


À travers l'Australie, les responsables chrétiens ont condamné le déclenchement des hostilités en Irak et la participation de l'Australie dans ladite coalition.


Le responsable de l'Uniting Chrich, le Professeur James Haire, a été un des plus virulents dans la condamnation de la guerre: il a pris pour cible le Premier ministre, John Howard,. "Cette guerre est une mauvaise chose. Elle ne produira pas de paix..." a dit le professeur Haire.


"Il y a deux mois, M. Howard avait dit qu'une seconde résolution des Nations Unies serait nécessaire avant toute attaque de l'Irak. Aujourd'hui il dit qu'il y avait déjà de quoi justifier le déclenchement d'une attaque. Ces propos contradictoires n'aident pas. 


"Si les Etats Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie croient vraiment en la justice pour les peuples opprimés, ils auraient mieux fait d'agir davantage et beaucoup plus tôt en faveur de la population irakienne et contre d'autres régimes oppresseurs en place comme la Birmanie, la Chine, le Zimbabwe et le Soudan."


Le Primat anglican, l'Archevêque Peter Carnley, a dit que le Gouvernement Fédéral n'avait pas réussi à obtenir le vote d'une résolution par la voie de la négociation. "Il n'y a eu aucune justification adéquate et plausible pour engager des forces australiennes dans cette guerre," a-t-il dit.


Même l'Archevêque anglican de Sydney, Peter Jensen -s'est exprimé contre l'engagement de l'Australie.


"Je reste persuadé que nous ne devions pas engager nos forces militaires, mais je reconnais les limitations de mon jugement et la sincérité des autres qui défendent un avis différent," a dit l'Archevêque, dans une déclaration publiée ce week-end.



Le 24 mars 2003

Source: SMH