En une année où les Etats Unis ont célébré le sombre anniversaire des attaques terroristes du 11 septembre 2001, divers responsables évangéliques méthodistes ont fait connaître leur opposition à la guerre contre l'Irak et appelé la nation américaine à s'unir dans la prière pour la paix.
L'évêque Sharon A. Brown Christopher, présidente du Conseil des évêques évangéliques méthodistes, a envoyé une lettre pastorale demandant aux évangéliques méthodistes - incluant le Président George W. Bush et le Vice-président Dick Cheney - de s'unir dans la prière pour la paix.
"Une guerre préventive par les Etats-Unis contre une nation comme l'Irak va à l'encontre même de notre compréhension de l'Évangile, des enseignements de notre Eglise et de notre conscience," a écrit Christopher, de Springfield, Illinois, dans une lettre publiée le 4 octobre.
Jim Winkler, le responsable de la Commission Église et Société, était l'un des premiers responsables de la dénomination à exprimer son opposition à une guerre contre l'Irak.
"Nous devons comme gens et comme nation refondre nos priorités personnelles et nationales pour que la création de Dieu et que les besoins des plus petits, des derniers et des perdus priment dans nos coeurs."
Mais tous dans l'Eglise n'ont pas répercuté cet appel à la modération. Le pasteur Kirbyjon H. Caldwell, pasteur de l'EEM Windsor Village Village à Houston et connu pour être "le soutien spirituel" du Président George Bush a défendu la position présidentielle.
"Le Président George Bush a précisé que pour la sécurité et l'amour de nos enfants, Saddam Hussein devait partir," a-t-il dit. "Je ne suis pas un grand partisan de la guerre, mais je ne veux non plus qu'un autre vole tout droit dans une autre tour ou sabote notre réseau hydrographique ou encore attaque nos moyens de transport.
"Si nous allons à la guerre, j'espère que ce sera clair à l'américain moyen que nous irons à la guerre pour faire de l'Amérique et du monde une place plus sûre," a-t-il dit. "C'est clair que si nous enlevons ce type, ce type et cet autre type, le risque du terrorisme sera grandement réduit."
Commémoration du 11 septembre 2001
L'Amérique a marqué le premier anniversaire des attaques terroristes du 11 septembre 2001. Beaucoup d'évangéliques méthodistes dans le secteur de Washington, de Baltimore et de New York sont encore sous le choc des événements de l'année dernière.
"Les choses retournent à la normale, mais le normal n'est pas maintenant semblable à ce qui était normal une année auparavant," a dit le pasteur Dennis Yocum, aumônier à la 167ème Air Wing de la Garde aérienne Nationale de la Virginie Occidentale. "A présent, il y a une nouvelle réalité dans le monde."
Lors d'un culte de commémoration à l'occasion du premier anniversaire des attaques, le pasteur Frank Trotter, pasteur de l'Église Evangélique Méthodiste Mémorial Métropolitan à Washington, rappelait qu'il était en train de sarcler son jardin le jour des attaques, quand il a compris qu'il arrosait les mauvaises herbes qu'il venait à peine de déraciner. Voilà ce qu'était en bref cette année pour beaucoup d'Américains, a-t-il dit.
L'Évêque de New York Ernest Lyght a rappelé aux fidèles qu'ils ne devaient pas "célébrer là un enterrement" mais avancer avec foi en célébrant cet anniversaire.
"Nous devons nous souvenir du 11/09/01, mais d'une façon ou d'une autre nous devons nous aider pour faire face aux difficultés et aux souffrances que nous avons éprouvée et pour avancer en un nouveau lieu," a-t-il dit.
Sentiments anti-musulmans
Les attaques terroristes ont suscité une vague d'opposition à l'islam chez beaucoup d'américains et ces sentiments se sont répandus dans quelques cercles évangéliques aux Etats-Unis et dans d'autres pays.
Lors d'un interview accordé à la chaîne TV CBS "60 Minutes," le pasteur Jerry Falwell a qualifié le Prophète Mohammed "de terroriste". Le Conseil National des Églises, représentant 36 Unions d'Eglise et plus de 50 millions de chrétiens américains, a déclaré que les paroles de Falwell n'étaient pas "chrétiennes et étaient sans fondement."
Au cours de l'année passée, des responsables religieux à travers les Etats Unis ont développé le dialogue interreligieux.
Leurs efforts sont une réplique aux attaques qui ont fait des milliers de victimes à New York, à Washington et en Pennsylvanie, mais aussi menacé l'harmonie religieuse qui rendait ce pays si unique.
Les évangéliques méthodistes entament un dialogue sur quatre ans à l'échelle du pays avec la communauté musulmane dès le début de l'année prochaine. La Commission évangélique méthodiste chargée de l'Unité entre les chrétiens et le dialogue interreligieux approuve cette démarche.
Fusillades d'un tireur isolé
Des responsables religieux de la région de Washington se sont réunis le 22 octobre pour un temps de prière et pour soutenir la communauté et les représentants des forces de l'ordre chargés de mener l'enquête sur les fusillades mortelles du tireur isolé qui ont presque paralysé le secteur.
Dix personnes ont été tuées et trois autres blessés avant que John Allen Muhammad, 41ans, et John Lee Malvo, 17 ans, soient arrêtés sur une aire de repos à l'ouest de Frederick, Md. Une des victimes était un membre laïc évangélique méthodiste.
À l'Église Evangélique Méthodiste Faith de Rockville, Md., très près du quartier général de la police du Comté de Montgomery et près aussi des lieux où s'étaient produits les tirs, l'évêque évangélique méthodiste Felton Edwin May du Secteur de Washington a mené un culte de guérison, d'espoir et de paix. Il a aussi modéré une conférence de presse dans la cour de l'Eglise avant le service.
"Je vois la crainte dans les yeux des gens," déclare l'évêque aux médias. "Je ressens l'inquiétude dans l'âme des gens. C'est pendant un temps comme celui-ci que 'la communauté' gagne en importance. Nous devons nous unir pour nous soutenir et nous appuyer; pour faire savoir que la violence sous n'importe quelle forme n'est pas acceptable et que la chose la plus importante que nous ayons dans la vie, c'est notre prochain."
Racisme
Beaucoup d'Eglises des Conférences Annuelles (régionales) des Etats-Unis ont célébré des cultes spéciaux de repentance pour le racisme, dans la ligne de l'Acte de Repentance et de Réconciliation arrêté lors de la Conférence Générale (CG) 2000 à Cleveland.
La Maison d'édition évangélique méthodiste, connue dans le passé pour sa résistance à défendre les minorités, s'est formellement repentie pour son racisme lors d'un culte spécial où furent révélées les injustices commises quatre décennies auparavant.
Le culte de repentance, célébré dans une Eglise Evangélique Méthodiste Unie au nord de Nashville composée de noirs, a été marqué par des témoignages de gens de races différentes. En reconnaissant ce passé douloureux, le groupe partage aussi sa vision d'un meilleur avenir.
"Nous ne sommes pas tels que nous devrions être, mais remercions Dieu de ne plus être ceux que nous avons eu l'habitude d'être," a dit le pasteur John Corry, le premier surintendant noir dans la Conférence (régionale) Annuelle du Tennessee et président actuel de la Commission juridique évangélique méthodiste. "Et par la grâce de Dieu, nous ne sommes pas encore ceux que nous serons."
Autour du monde
Le président de la République de la Macédoine, Boris Trajkovski, a reçu le Prix Méthodiste Mondial de la Paix 2002 pour son rôle et ses efforts pour apporter la paix dans sa région des Balkans. Le prix lui a été remis lors d'une cérémonie spéciale pendant la réunion de comité exécutif du Conseil Méthodiste Mondial à Oslo, Norvège. Trajkovski est un responsable laïc et président du Conseil de l'Eglise Evangélique Méthodiste en Macédoine.
"Chaque nation lutte pour la paix," a dit Trajkovski dans son discours. "Mais la seule paix qui dure pour toujours, on la trouve dans une relation véritable et durable avec Jésus Christ."
Le pasteur Ben Witherington III, un professeur du Nouveau Testament au Séminaire Théologique d'Asbury qui écrit dans la Revue d'Archéologie Biblique, a participé à l'annonce nationale d'une découverte archéologique importante en Israël: un ossuaire en calcaire qui semble constituer l'évidence archéologique la plus ancienne de l'historicité de Jésus Christ. L'inscription sur l'ossuaire conduit à croire que la boîte aurait pu appartenir à Jacques, frère de Jésus.
* * *
Le 26 novembre 2002
Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)