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FRANCE – PENURIE DE MEDECINS AVORTEURS ? Dans un article paru dans le MONDE (09/12/04), plusieurs médecins anciens militants pour l'avortement en 1975 et futurs retraités s'inquiètent de ne pas avoir de relève. Le Dr Raymonde Moullier, orthogéniste à Nantes, regrette par exemple que dans le cursus universitaire de médecine, seulement une à deux heures facultatives sont consacrées à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception, et trouve que « les médecins qui pratiquent les avortements sont mal payés et mal reconnus alors que c'est un travail à part entière ». Le Dr Philippe Faucher, gynécologue obstétricien à l'hôpital Bichat ne croit pas à une « renaissance du militantisme chez les jeunes médecins et regrette que les services d'IVG ont été « délaissés par les grands patrons », alors que les services d'assistance médicale à la procréation (AMP) et de suivi prénatal se sont largement développés. Le Dr Paul Cesbron, ancien président de l'Ancic (Association nationale des centres d'IVG et de contraception), rappelle que peu de médecins et encore moins de gynécologues obstétriciens avaient soutenu la loi Veil. Au regard des débats qui ont eu lieu pour l'allongement du délai de l'IVG en 2001, il dénonce « la persistance des blocages culturels chez les gynécologues ». Danielle Hassoun, responsable du centre d'IVG de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis, constate que les médecins font désormais valoir « une clause de conscience « relative » en refusant d'appliquer la loi jusqu'aux douze semaines de grossesse ». Pour le Dr Faucher, la possibilité donnée aux femmes d'accéder à l'IVG médicamenteuse auprès d'un médecin de ville représente une « lueur d'espoir » car selon lui, elle va concourir à « dédramatiser » l'IVG. CPDH – Décembre 2004


NDLR : Alors que l’année 2005 s’annonce comme la date anniversaire de la légalisation de l’avortement et comme la commémoration d’une loi qui banalise cet acte, on peut espérer que la réticence des médecins à pratiquer des avortements n'est pas due uniquement à des « blocages culturels » mais qu’il résulte aussi d’une prise de conscience des conséquences dramatiques d’un tel acte dans la vie de ceux qui y sont confrontés. Peut être alors que le « serment d’Hippocrate » retrouvera ses lettres de noblesse ?


Famille

LA POLITIQUE FAMILIALE FRANÇAISE EN 2004. Dans un bilan sur la politique familiale de la France, l’Union des Familles en Europe (UFE) remarque que malgré les nombreuses déclarations pro-famille du gouvernement Raffarin en 2004, les actes n’ont pas suivi. Plusieurs faits mettant à mal la famille sont mis en évidence : « premiers départs anticipés à la retraite pour les salariés ayant commencé à travailler jeunes et eu de longues carrières : les bénéficiaires sont à 86 % des hommes et à 14 % des femmes… car les maternités ne sont pas prises en compte (Janvier 2004), les allocations de logement sont revalorisées avec 9 mois de retard et des taux indécents (Avril 2004), la conférence de la famille sur l’adolescence accouche d’une mesure phare : la création du week-end « sport en famille » ( Juin 2004), les bases ressources des prestations familiales sont revues à la baisse, le délai de carence en cas de chômage est allongé, les « faibles » allocations de logement ne seront pas versées : au total, 680 000 familles sont pénalisées (Juillet 04), le plan Borloo contre la précarité ne prévoit … RIEN pour les 2 millions d’enfants pauvres (Août 2004 ), tentative de quasi suppression des pensions de réversion, le gouvernement sera obligé de reculer (octobre 2004), comme les années précédentes, la branche famille de la Sécurité Sociale a été privée de 2 milliards de ressources qui sont allées « dans la poche de la branche vieillesse. ». Fort de ses constatations, l’UFE s’étonne alors de cette phrase de Jacques Chirac (15/06/04): « Je pense que le renforcement de notre action en faveur des familles doit être considérée comme une priorité par les autorités publiques. » UFE – Janvier 2005


Drogue

DES SIMILITUDES ENTRE LES EFFETS DE LA PORNOGRAPHIE ET CEUX DE L'HEROÏNE. Des experts sur les effets de la pornographie dans la chimie du cerveau ont récemment témoigné lors d'une audition au Sénat américain. Le point central de la discussion a été de définir si la pornographie était protégée par le Premier Amendement * ou si elle devait être rendue illégale en tant que forme d'expression occasionnant une dépendance. Le psychiatre Jeffrey Satinover a décrit combien la pornographie ressemblait à la cigarette, notant qu'elle était un système élaboré pour provoquer un afflux d'opioïdes endogènes à l'intérieur du cerveau. Et d’ajouter « Il est temps de cesser de considérer ces choses comme une simple forme d'expression. La science moderne nous permet de comprendre que la nature d'une dépendance à la pornographie est chimiquement similaire à une dépendance à l'héroïne ». Le docteur Mary Anne Layden du centre de thérapie cognitive de l'Université de Pennsylvanie a expliqué comment une image à caractère pornographique était comme pyrogravée dans la conscience : « S'il s'agissait seulement d'une substance occasionnant une dépendance, vous pourriez vous en débarrasser à n'importe quel moment de votre vie. Mais ce type d'images reste pour toujours dans votre cerveau. ». Le docteur Judith Reisman, présidente de l'Institute for Media Education a lancé un appel au Sénat afin qu'il renforce la loi contre la pornographie et rassemble les informations pour connaître son rôle dans le passage à l'acte des criminels. Selon Daniel Weiss, analyste des médias pour Focus on the Family, « les preuves présentées par les experts ont démontré de façon accablante les dangers de la pornographie ». Focus on the Family/ Top chrétien – Décembre 2004


* Premier Amendement : « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre »


Peine de mort

ETATS-UNIS – RECUL DES CONDAMNATIONS A MORT. Le rapport annuel de l'Organisation Non Gouvernementale, DPIC (Centre d'information sur la peine de mort) constate qu'aux Etats Unis, le nombre de condamnés à mort recul depuis 5 ans. 144 personnes ont été condamnées en 2003, un recul de 50% par rapport à 1999. Une enquête réalisée par l'Institut Gallup, révèle que pour un meurtre avec préméditation, 50% des sondés sont favorables à la peine de mort et 46% à la prison à vie. En 1997, l'écart entre les réponses était de 32 points. Gènéthique – 15/12/04


N° 46 – Janvier 2005

Source: CPDH Comité Protestant Evangélique pour la Dignité Humaine