Les médias aux Etats Unis ont rarement porté une attention aussi grande que dimanche passé aux prédications des pasteurs et prêtres. Associated Press et Reuters ont cité à plusieurs reprises des extraits des prédications faites en rapport avec l'affaire Clinton et le rapport de Starr. La plupart des prédicateurs ont fait preuve de mansuétude à l'égard «du plus grand pécheur» du monde». Néanmoins, il est frappant de constater que ce sont les Baptistes, l'Eglise même à laquelle appartient Clinton, qui réclamaient plus qu'ailleurs la démission du président.
Le rapport Starr ne pouvait pas passer inaperçu des Méthodistes non plus. C'est ainsi que le «pasteur présidentiel» J. Philip Wogaman de la Foundry United Methodist Church à Washington a comparé le rapport Starr à de la pornographie. Personne n'a osé aller aussi loin dans la critique. le pasteur Louis Coleman de la First Congregation Methodist Church à Louisville n'a simplement rien dit de l'affaire proprement dite, mais a averti de ne pas pointer trop vite du doigt le pécheur. Car «il se peut toujours que quelqu'un ait enterré un cadavre dans sa cave». La foi de Clinton ne devait pas être forte, pense le pasteur méthodiste William Willimon dans la prédication qu'il a faite à la Duke University Chapel à Durham, N.C., car sinon il se serait excusé bien plus tôt. Quelques pasteurs adjuraient les croyants à se souvenir qu'il n'appartenait pas aux chrétiens de mettre en doute la confession des fautes de qui que ce soit. Dans une lettre personnelle adressée au couple Clinton, le pasteur Cecil Williams de la Glide United Methodist Church à San Francisco écrit ceci: «Comme Job, toi et Hillary ont perdu pied.... Mais.... cela ne va pas durer longtemps, Bill, cela ne pas durer longtemps. Car tu poursuivras ta grande oeuvre de président.»
Alors qu'Hillary Clinton s'en sort bien en règle générale, le journal populaire suisse «Blick» n'impute pas à la Méthodiste et à l'épouse du président une bonne réputation dans son édition du 14 septembre. Richard Schmidt s'étend sur la question du mensonge, cite les Clinton comme «.....le couple le plus menteur au monde». Hillary supporterait les plus grandes humiliations, supporterait le rapport Starr, resterait attachée à son mari maintenant plus que jamais pour pouvoir continuer à participer à son pouvoir. Le journaliste rappelle un article du New York Times de 1993, où jadis déjà la First Lady avait été décrite comme une «menteuse née» Comme dans la plupart des cas semblables, «Blick» attribue à l'épouse du président les motivations les plus obscures. Dans la presse populaire, seul compte le plus souvent le principe suivant: dans les cas litigieux, ce qui est tenu pour le plus détestable passe pour la vérité. Tous les coups sont permis, du moment que ça fait vendre.... à tous les coups.
Source: EEMNI