L'Eglise Méthodiste de Grande Bretagne rompt une tradition séculaire selon un reportage du quotidien allemand "Die Welt": Dieu n'est plus pour elle exclusivement masculin. Ainsi lit-on dans la nouvelle liturgie à l'avenir: «Au nom du Père et de la Mère, du Fils et du Saint Esprit». Dans les 7000 communautés méthodistes, on fera usage d'un nouveau livre de prières, où Dieu est toujours décrit sous les traits d'un Père et d'une Mère. «Dieu n'est pas une personne et n'est par conséquent pas plus un homme qu'une femme, il n'a pas de véritable sexe», ainsi s'exprime le président de la Commission Centrale des Méthodistes, Neil Dixon. «Le fait que nous ayons eu des siècles durant des images de Dieu masculines et que Jésus ait été un homme, a renforcé l'image de Dieu comme Père.» La direction des Méthodistes donne pour argument à leur thèse le fait que l'on trouve dans la Bible beaucoup de passages, où Dieu se voit doté d'attributs féminins. Les Méthodistes ont travaillé plus de neuf ans à la confection de leur nouvelle liturgie. Mais la décision de publier le texte n'a été prise que l'année passée malgré de fortes protestations émanant des communautés locales. Déjà 160 000 exemplaires du nouvel ouvrage sont commandés, il sera utilisé pour la première fois lors d'un culte le jour de Pâques. Alors on y lit pour la première fois: «Nous croyons en Dieu, le Père et la Mère, le/la Tout-Puissant(e)?» Autres innovations introduites dans cette liturgie: lors des mariages, l'homme et la femme ne «doivent plus impérativement» être là l'un pour l'autre, «jusqu'à ce que la mort les sépare». Ils le «devraient si possible». Il faut dire que sur presque deux tiers de tous les mariages méthodistes on compte au minimum un partenaire qui est déjà divorcé. L'Eglise Méthodiste compte en gros un million de croyants en Grande Bretagne. Elle fut fondée au 18e siècle par le pasteur anglican John Wesley et défend aujourd'hui dans bien des domaines des positions plus libérales que l'«Eglise d'Angleterre».
>Source: Reformierte Presse
Commentaire: John Wesley ne reconnaîtrait pas les siens aujourd'hui; l'orientation que vient de prendre l'Eglise Méthodiste d'Angleterre traduit un glissement doctrinal non négligeable aux conséquences incalculables, laquelle remet en cause l'expression commune de la foi, telle qu'elle s'articule dans le Symbole des Apôtres et récuse la vision sans équivoque que le Christ nous a donnée de Dieu, le visage du Père, que nous avons la liberté d'invoquer, «abba», en qualité d'enfants adoptifs.
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