J’observe toujours à nouveau que le dialogue entre mères et filles a quelque chose de particulier. Je constate en ce moment la même particularité dans le cas du dialogue entre méthodistes et l’Armée du salut. Pour la deuxième fois, un entretien officiel a eu lieu entre le Conseil méthodiste mondial et l’Armée du Salut.
Pour ce qui est des racines communes, il n’y a guère besoin de longues explications : les deux communautés se fondent sur l’héritage théologique des frères Wesley, remontant donc au XVIIIe siècle. Dans la pratique, on trouve également de nombreux points de concordance, p.ex. au sujet de l’égalité entre hommes et femmes dans toutes les fonctions de l’Eglise. Catherine Booth, cofondatrice du mouvement, a introduit la femme comme partenaire égale dans le service de l’Armée du Salut.
C’est avant tout dans les domaines de l’ecclésiologie et de l’administration des sacrements que l’on trouve des cheminements différents. L’Armée du Salut a pris connaissance avec intérêt de la compréhension ouverte qu’ont les méthodistes de la Sainte Cène comme moyen de grâce qui devrait être accessible à tous ; mais la question de savoir si la Sainte Cène comme moyen de grâce est l’objet d’un libre choix ou si, finalement, au regard de la sanctification, elle ne serait pas plutôt un devoir, est restée en suspens. Le dialogue doit encore être approfondi. Peut-être qu’à la fin, il va se passer ce qui se produit habituellement entre mères et filles : avec l’âge, elles s’accommodent mieux les unes des autres. Mais qu’est-ce que nous laissons passer, si nous continuons à ne nous rendre que des visites de politesse ?
Traduction : Frédy Schmid
Source: Kirche + Welt, n° 5, 10 mars 2005