<05.03.99 Proche-Orient: rencontre marquante à la West Bank

Un groupe formé en majorité de chrétiens membres de l'Eglise Evangélique Méthodiste des Etats Unis a pris part à un voyage en Israël, en Jordanie et dans les Territoires administrés par l'Autorité Palestinienne. Ils ont eu l'occasion de rencontrer des gens de toutes les couches de la population. Ce qui les intéressait en particulier dans ce voyage d'étude de onze jours sponsorisé par diverses organisations méthodistes, c'est la manière dont le processus de paix était décrié dans cette région. Une des rencontres les plus impressionnantes que le groupe ait faite a été celle qu'ils ont faite avec la famille qui se trouve à la tête de la West Bank depuis 500 ans. Depuis six ou sept générations, la famille vit là-bas dans son propre pays, jusqu'au jour où les autorités israéliennes ont pris l'initiative de détruire leur maison. Atta Jabber a travaillé six ans pour ériger cette maison sur son propre terrain et sol, et maintenant il devait l'abattre pour des raisons de sécurité regardant les colons israéliens, dont la nouvelle voie d'accès longeait d'un peu trop près sa maison. Diane Roe, une collaboratrice volontaire auprès des "Christian Peacemaker" à Hebron et membre de l'EEM, ajoute ce constat: «Ce sont là les nouveaux réfugiés du monde.» Diverses organisations de paix dans tous les pays en conflit aident à la reconstruction des quelques 2500 maisons palestiniennes détruites depuis 1967 par Israël et établissent des partenariats entre les Eglises et les communautés à l'étranger d'un côté et de l'autre côté la population concernée sur place. Les maisons détruites pour des raisons de sécurité en faveur des colons juifs auraient été construites sans permis de construire selon le gouvernement israélien. Simultanément, les habitants palestiniens des territoires concernés n'obtiennent habituellement pas de permis de construire pour la restauration ou la construction nouvelle de maisons. Une autorisation de la part de l'Administration israélienne est nécessaire même pour la plantation d'arbres. Les bâtiments palestiniens situés dans la région C de la West Bank sont particulièrement touchés; cette région fait 70% du Territoire et est placée sous administration israélienne. Dès l'instant où les permis de construire sont refusés aux propriétaires palestiniens, on produit artificiellement des terres «à l'abandon», qui sont alors souvent dédiées à l'expansion des colonies juives et à la fabrication de routes et d'autoroutes. Quelques uns supposent que dans cette affaire de remise ou non de permis de construire on cherche aussi à contrôler le nombre des palestiniens. Certains colons israéliens sont convaincus du fait que le gouvernement a un droit sur toute terre située à l'intérieur de ses frontières tout en mettant en cause la destruction de maisons palestiniennes. Jack Kern, un colon, qui habite précisément à 20 mn de la maison détruite des Jabber de souligner: «Jusqu'ici, je n'ai pas entendu parler d'une maison arabe, qui devait être abandonnée, parce qu'un Israélien avait réclamé des droits sur elle, en tout cas pas depuis 1967.» Atta Jabber a dû déménager provisoirement à Jérusalem, mais il espère qu'il pourra reconstruire sa maison et y revenir. «Je ne déteste pas ces gens. Peu importe que l'on soit chrétien, musulman ou juif, entre eux, il n'y a point de différences. Nous sommes des hommes. Nous devons nous en sortir ensemble.»

>Source: United Methodist News Service

 

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