CPDH: état d’urgence à décliner sur le mode de la foi, de l’espérance et de l'amour

aHR0cDovL3d3dy5jcGRoLmV1Lw

Aux lendemains des attentats, le Comité protestant évangélique pour la dignitté humaine (CPDH) prend la parole pour souligner comment décliner l’urgence, sur les modes de la foi, de l’espérance et de l’amour.

En France, l’état d'urgence décidé à la suite des attentats de Paris, le 13 novembre dernier, sera prolongé trois mois à compter du 26 novembre, soit jusqu'à fin février 2016, selon le projet de loi présenté mercredi 18 novembre en Conseil des ministres.

Le Conseil National des Evangéliques de France (CNEF) a aussitôt exprimé la compassion des chrétiens en de pareilles circonstances.

« Face aux attentats sanglants de Paris qui ont endeuillé la France dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, le Conseil National des Evangéliques de France tient à exprimer toute sa compassion et sa solidarité aux blessés et aux familles des victimes. Il invite tous ses membres à les soutenir et à prier pour eux.

L’ignoble violence djihadiste qui vient de frapper notre pays ne doit pas l’emporter. Refusons de céder à la panique comme à la haine. Faisons confiance à la justice. Resserrons les liens de la solidarité nationale en ces temps d’adversité. Et, pour ceux que l’espérance de l’Évangile porte, prions pour notre pays et ses autorités.

La France n'est pas seule ! A cette heure, des millions de chrétiens du monde entier prient pour notre pays. »


Nous prions en effet, et depuis longtemps, parce que la Bible nous y invite et parce que nous sommes humains parmi les humains, parce que nous sommes de ce monde tout en n’étant pas du monde, partageant avec notre Seigneur Jésus Christ l’émotion de compassion qui étreignait son cœur face à la foule qui venait à lui. Bien des hommes ont voulu être dieu mais un seul Dieu a voulu être un homme. A l’approche de la période de l’Avent n’ayons pas peur de le rappeler.

Pour nous chrétiens l’état d’urgence se décline bien au-delà des mesures de sécurité et de protection qu’un état doit légitimement prendre lorsqu’il est agressé. L’urgence s’écrit au pluriel et voici comment :

  • L’urgence de la foi : « Et maintenant, rois, conduisez-vous avec sagesse ! Juges de la terre, laissez-vous instruire ! Servez l’Eternel avec respect et réjouissez-vous tout en tremblant. » (psaume 2 v. 10 et 11) Dans tous les temps troublés, un double mouvement s’opère : il y a ceux qui se tournent vers Dieu et ceux qui lui tournent le dos. Ceux qui fléchissent les genoux devant lui et ceux qui s’enferment dans l’arrogance de leur propre suffisance. La République française est particulièrement concernée et vulnérable à ce sujet. Alors que la laïcité française devrait être l’espace apaisé de notre « vivre ensemble » (ce que nous devons soutenir et défendre), dans le respect de la liberté de conscience et d’expression de chaque citoyen, elle est en passe d’être célébrée par certain, le 9 décembre[1]prochain, comme une religion laïque, avec ses processions, son temps de culte, ses cérémonies en tout genre, ses hymnes et son iconographie. Le religieux pourrait bien surgir là où il n’est pas attendu !
  • L’urgence de l’espérance : « Heureux ceux qui se confient en Dieu » (psaume 2 v. 12). Avec l’amour, l’espérance est l’une des marques fondamentales de la foi chrétienne. Nous savons que « quand on tourne vers Dieu les regards on est rayonnant de joie » (psaume 34 v.6). Même en des temps difficiles. L’Evangile est « bonne nouvelle », continuons de le partager avec nos contemporains. L’évangélisation n’est pas prosélytisme, elle est « le débordement de l’amour de Dieu pour nous et par nous. »[2]
  • L’urgence de l’amour : il nous faut sans cesse la rappeler par nos actes et nos paroles, car « la violence fait naître l’amertume chez les survivants et la brutalité chez les vainqueurs », déclarait il y a tout juste 50 ans, à Paris, le pasteur Martin Luther King, dans un discours prononcé à la Mutualité le dimanche 24 octobre 1965 et qui s’intitulait « l’Eglise dans un monde en Révolution. « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent » (évangile de Matthieu 5 v. 44), Jésus nous a clairement indiqué le chemin à suivre !

« Ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour. Mais la plus grande des trois c’est l’amour. » 1ère lettre de Paul aux Corinthiens chap. 13 v. 13

[1] Le 9 décembre a été déclaré « journée de la laïcité », ce qui coïncide avec le vote de la loi de séparation de l'église et de l'état le 9 décembre 1905. A l'époque, les menées anti-cléricales sont à leur maximum et la chambre radicale socialiste veut "bouffer du curé". On ne peut pas vraiment dire que l'idée de laïcité partait alors sur de bonnes bases ! Cette loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat s’est peu à peu mise en œuvre de façon plus apaisée.

[2] L’Engagement du Cap, 1ère partie, « au Dieu que nous aimons : notre engagement de foi ».

A l’agenda du CPDH :

  • Du dimanche 22 au mardi 24 novembre, le CPDH sera présent au « centre évangélique d’information et d’action », allée des marronniers, locaux de CENTREX, 77185 Lognes. Programme téléchargeable sur le site www.centre-evangelique.fr . Thème 2015 : « heureux les persécutés ». Venez rencontrer le CPDH à cette occasion en Salle 4, en fin d’allée centrale.
  • Du vendredi 27 au dimanche 28 novembre : séminaire du CPDH à Rouen, église évangélique, 60 rue de Cauville. Au programme : éthique chrétienne et contraception (orateur : Michel Cambrelin, vice-président du CPDH) ; théorie du genre, école et laïcité (orateur : Franck Meyer, président du CPDH) ; les migrants : ces « étranges » étrangers (orateur : pasteur François Filipiak). Programme téléchargeable …

Sujet de prière :

Mariage pour tous : lundi 16 novembre, les recours déposés par le collectif des « maires pour l’enfance » et plusieurs associations familiales contre les conséquences de la loi Taubira, dite de « mariage pour tous », ont été examinés par le Conseil d’Etat. Prions pour que les juristes prennent la mesure des dysfonctionnements, des entraves à la liberté de conscience et du danger de la promotion du « droit à l’enfant », qui sont les conséquences directes de cette loi. Cette prise de conscience sera essentielle pour qu’il soit possible de revenir sur la loi actuelle.

19 novembre 2015


cpdh