Suisse, France: nouvelles missionnaires

L'attentat du World Trade Center, symbole de la puissance économique occidentale, marque encore tous les esprits. L'ordre économique mondial dominé par l'Amérique déclenche de la haine chez les laissés pour compte de ce système. Les dirigeants de ce monde ont à relever un immense défi, mais nous aussi, sachant que des raisons idéologiques, le zèle religieux et des intérêts économiques débouchent sur des conflits. La mission et le développement abordent les mêmes sujets. En Algérie, par exemple, nos collaborateurs et collaboratrices travaillent dans une société où l'Islam est prédominant et il est normal qu'ils se familiarisent à fond avec cette religion et qu’ils cherchent à entrer en contact avec des personnes d'une foi différente et à avoir des relations de confiance avec eux.


Nos Eglises partenaires du sud se trouvent toutes dans des pays où règne une grande pauvreté, des pays fortement désavantagés à cause du système économique dominant. Les taux intérêts, qu'ils doivent payer aux nations riches sont plus élevés que l'aide au développement qui leur est attribuée, et dans certains cas même plus élevés que la totalité de l'exportation de leur pays. Ce ne sont pas les gouvernants ni les puissants qui sont habituellement touchés par cette nécessité, mais les pauvres.


L'appel d'urgence en provenance de l'Argentine


L'économie de l'Argentine va de mal en pis, comme depuis longtemps et le gouvernement est en passe d’être en banqueroute. Puisque un si grand pays ne peut pas devenir insolvable, la Banque mondiale et les places américaines lui allouent de nouveaux crédits. Les plus pauvres, ce sont eux que ces conditions affectent le plus durement: augmentation de l'âge de retraite, réduction du montant des retraites et des fonctionnaires de près de 10-20%, retard de quelques mois dans le paiement des salaires ou seulement sous la forme de bons et non avec des espèces.


Pour l'Eglise Méthodiste d'Argentine aussi, cette situation a de ces conséquences fatales: les membres ne peuvent pratiquement plus payer leurs contributions, ce qui a mené au cours des derniers mois à une chute des revenus de plus de 40%. Comme autre conséquence de cette chute, l'Eglise ne peut plus assumer ses engagements ni payer les salaires.


D'ici peu, l'évêque d'Argentine Nelly Ritchie et son collaborateur Humberto Shikiya nous visiteront comme d'autres Eglises partenaires pour discuter des mesures d'urgence à prendre ensemble avec nous. Déjà depuis quelques semaines, nous avons lancé dans Kirche+Welt une collecte et maintenant, nous vous demandons aussi de penser faire des dons en faveur de ce pays.


De l'Argentine, je peux néanmoins vous donner aussi des informations positives:


- Hanni Gut s'occupe déjà depuis plus d'un an du secrétariat régional de l'Ecole du Dimanche à Mercedes. Elle motive et soutient les responsables de l'Ecole du Dimanche dans une province presque aussi grande que la France. Ce travail est d'autant plus important que les communautés se trouvent très éloignées les unes des autres et qu’il active la solidarité mutuelle, particulièrement par les rencontres occasionnelles.


- La communauté de Parana, qui est dirigée par Denise Sigrist, est en pleine croissance. Récemment, plusieurs nouveaux membres ont été ajoutés à l'Eglise et le toit de l'Eglise a pu être rénové grâce à un don de la Suisse. Denise Sigrist est en congé dans son pays natal en Suisse jusqu'au début de novembre. Elle est encore libre à certaines dates et en mesure d'informer votre communauté de la situation présente en Argentine. 


Réveil au Cambodge


Fin août / début septembre, Kean Ung, Patrick Streiff, et moi-même se trouvaient au Cambodge. Kean Ung donnait un cours pour prédicateurs laïcs pendant deux semaines à la Pastors' School. Patrick Streiff est délégué de la mission Extérieure dans le comité de supervision théologique auprès de l'Ecole Biblique de Phnom-Penh. Dans cette Ecole Biblique, 25 personnes font actuellement des études. Ils sont formés comme pasteurs et pasteures au bout de 3 ans. Au cours de l'été de l'année prochaine, les premiers étudiants vont terminer leurs études et être ordonnés. Au Cambodge, il y a à présent plus de 100 communautés méthodistes implantées au cours des dernières six années. La formation de pasteures, pasteurs et de responsables laïcs comme la construction de chapelles et de salles constituent un défi important vu la rapide croissance de l'Eglise. L'implantation de l'Eglise Méthodiste au Cambodge est soutenue par les Eglises Méthodistes de Corée, de Singapour, des USA et de Suisse / France. Dans le cadre de la commission de coordination, où les responsables missionnaires de ces différents pays sont représentés, on se consulte sur les questions en suspens dans l'implantation de la nouvelle Eglise. A la dernière rencontre, il a été question entre autres choses de l'ordination des pasteurs et pasteures, de la fonction des responsables laïcs, du développement nécessaire de l'Ecole Biblique ainsi que de l'appartenance de l'Eglise Méthodiste cambodgienne à ses Eglises partenaires.


En marge de ces discussions, nous avions aussi l'occasion de parler avec tous les 16 responsables d'Eglises soutenus jusqu'à maintenant par la Suisse et par la France. Nous avons aussi visité Sor et Bun Sreng Kaing, notre couple d'anciens collaborateurs. Les deux vont bien et ils sont heureux d'être de retour au Cambodge. Ils saluent leurs amis en Suisse.


European Commission on mission (ECOM)


Au début de septembre avaient lieu la rencontre annuelle des responsables missionnaires des Eglises Méthodistes européennes à Wuppertal. Des délégations sont venues de Norvège, de Suède, de Finlande, du Danemark, de l'Allemagne, de l'Angleterre, de l'Irlande et de la Suisse. 


Notre commission était représentée par la présidente Christine Schneider et par le secrétaire de mission Andreas Stämpfli. A cette rencontre étaient aussi présents les représentants de la Commission pour la mission et la diaconie, (GBGM) ainsi que de l'UMCOR, l'oeuvre d’entraide de l'Eglise Méthodiste mondiale. Lors de cette rencontre, il s'agissait de s'informer mutuellement de ses activités et de tomber d’accord sur les démarches à suivre, quand plusieurs services missionnaires sont engagés avec les mêmes Eglises partenaires. Les responsables missionnaires européens ont l'habitude de collaborer ensemble depuis des années déjà. Grâce à ces rencontres régulières, beaucoup de doublons peuvent être évités et de nouvelles possibilités de collaboration trouvées. 

Source: Andreas Stämpfli, secrétaire de la Mission Extérieure EEM