La mission chrétienne prend le problème des réfugiés à la racine

Des organisations font tout pour que les Africains restent chez eux

La mission chrétienne peut contribuer de manière significative au maintien des Africains sur leurs terres et faire en sorte qu’ils ne fuient pas vers l'Europe pour des raisons économiques. Les experts d’œuvres et d’organisations de développement chrétiennes ont fait part de leurs convictions à l’Agence de presse IDEA.

En arrière-plan: selon l'agence européenne d’appui pour l'asile Easo (La Valette / Malte), plus de 134.000 réfugiés sont arrivés d'Afrique en Europe rien que de janvier à septembre de cette année. Lors du sommet extraordinaire des 11 et 12 novembre à La Valette, plus de 60 pays de l'Union européenne et l'Afrique ont convenu de mesures pour réduire le flux de réfugiés.

Parmi ces mesures figure le rapatriement des réfugiés vers leur pays d'origine, la création de « centres de traitement et de transit » le long des voies migratoires, un fonds d'urgence de 1,8 milliards d'euros, l’augmentation de l'aide au développement et la facilitation de la migration légale de l'Afrique vers l'Europe.

DMG interpersonnelle: les missionnaires donnent aux gens des perspectives

« La mission chrétienne aborde le problème des réfugiés à sa racine ». Tobias Schempp en est convaincu. Comme mécanicien d'équipement agricole de la Mission DMG interpersonnel (Sinsheim près de Heidelberg) il est actif en Angola: «Le travail des missionnaires en Afrique et en Asie vise à permettre aux gens de trouver dans leur pays d’origine la nourriture, l'école, l'éducation, les soins médicaux, de nouvelles perspectives et de meilleures opportunités pour l'avenir, afin de ne pas avoir à partir dans d'autres pays. Voilà pourquoi le travail missionnaire entrepris dans les pays d'origine est d'une importance centrale. Il résout les problèmes qui se posent au niveau local et contribue à réduire les flux de réfugiés. Tobias Schempp et son épouse Carola ont construit en Angola une ferme avec des champs d'expérimentation, où ils forment de jeunes Africains à pratiquer une agriculture rentable qui leur permette de subvenir à leurs besoins.

Christian Services International: la foi chrétienne change les gens

Pour que les gens ne quittent pas l'Afrique, le personnel de l’organisation d’aide au développement, Christian Services International (CFI / Stuttgart) développe des idées avec les populations locales. Et parmi ces propositions, il y a la promotion de petites entreprises dans le Somaliland (Afrique de l'Est) et l'amélioration des rendements agricoles au Mozambique.

C’est ainsi que grandit l’espoir de mener une vie enrichissante localement, a déclaré le directeur de la FCI Bernd Lutz (Stuttgart). « Malheureusement, de moins en moins de chrétiens ici en Allemagne sont prêts à s’engager en Afrique moyennant renoncement, temps et patience. « La mission est importante parce que le véritable changement ne se fait pas à renfort d’argent, mais commence là «où Jésus change des vies de l'intérieur et leur donne la perspective de l’éternité » .

Opportunity International: La création d'emplois empêche l’émigration

Le Conseil exécutif de Opportunity International Allemagne, Mark Ankerstein (Cologne), est d'avis que l'aide au développement classique ne permet pas de résoudre le flux de réfugiés. Il formule une demande: « créez des emplois et n’entretenez pas des liens de dépendance par l’instrumentalisation de l’aumône! »

Opportunity International accorde des microcrédits à de petits entrepreneurs du Tiers Monde et offre de la formation et des services financiers sociaux. C’est ainsi que sept millions d'emplois ont été créés rien qu’en Afrique seulement, déclare Ankerstein. Et pour mettre en relief l'importance des petites entreprises, Ankerstein a dit que ceux qui dirigent une entreprise, se sentent responsables et ne sont pas motivés pour quitter le pays.

World Vision: Celui qui soutient un régime autoritaire renforce l’émigration

L'organisation humanitaire chrétienne World Vision Allemagne (Friedrichsdorf près de Francfort) tire des conclusions critiques sur le sommet extraordinaire de Malte. «Les fonds pour la coopération au développement à long terme seront affectés à la gestion à la crise des réfugiés, par exemple, dans la coopération des agences de sécurité et la sécurité des frontières », a déclaré Ekkehard Forberg (Berlin), un expert de cette ONG, spécialiste de la gestion des conflits et la consolidation de la paix. Surtout dans les pays qui ne sont pas déjà des pays partenaires dans la coopération au développement, l’attribution de ces fonds risque de renforcer les régimes autoritaires en place et donc les raisons d’émigrer. Selon Forberg, il serait plutôt nécessaire d'investir dans la réduction de la pauvreté et des relations commerciales équitables, de sorte que les gens aient des perspectives d’avenir sur place et n’aient pas à fuir.

13.11.2015

Traduction eemni

IDEA