Les méthodistes Britanniques ont voté "oui" en faveur d'un partenariat renforcé avec les Anglicans: cette décision ouvre la voie à la reconnaissance mutuelle des ministères et des pratiques liturgiques dans les deux dénominations; le partage des ressources et des équipements en sera aussi facilité.
A la date du 1er juillet eut lieu le vote historique à l'occasion de la Conférence Annuelle (CA) Méthodiste Britannique, dernier événement marquant du processus de rapprochement "Accord Anglican/Méthodiste." Ce vote reflète les résultats d'un sondage effectué dans les Eglises locales du Pays de Galles et d'Angleterre; 75% d'entre elles se disent favorables à cet accord. L'Église Anglicane s'apprête à se prononcer officiellement pour ou contre l'accord, le 13 juillet, mais déjà un sondage effectué parmi les Anglicans montre que neuf Anglicans sur 10 s'affirment favorables au rapprochement avec les Méthodistes.
Même si les signes en faveur du rapprochement entre les deux Eglises ne manquent pas, d'autres voix s'élèvent contre la tentation de certains à vouloir dissimuler les secteurs où Anglicans et Méthodistes se regardent en chiens de faïence. Pour ne citer qu'en exemple, le Règlement de l'Eglise Méthodiste Britannique permet à des femmes pasteures de participer à la vie de la dénomination, à tous les niveaux de responsabilité, tandis que l'Église Anglicane interdit toujours certaines fonctions à des femmes prêtres et ne compte jusqu'ici aucune femme évêque.
Une pasteure méthodiste, Christine Jones, a évoqué l'attitude de ses collègues anglicans: lui lui ont laissé entendre leur conviction: son ordination nétait pas valide et d'ajouter qu'ils n'avaient guère l'intention de reconnaître son ministère.
"Ces différences ne sont pas simplement académiques," expliquait Jones. "Elles affectent la pratique, les structures et la nature du ministère pastoral (de l'église)."
Le débat a duré plus de quatre heures avant que l'assemblée ne passe au vote.
Le pasteur John Walker, co-président du Groupe de Liaison Méthodiste/Anglican, a qualifié devant l'assemblée des délégués l'accord de "réaliste" quant aux différences entre les deux traditions.
"Cet accord permettra une coopération accrue dans la mission et la diaconie, à l'échelle locale, régional et nationale. Il nous mettra au travail pour faire tomber les obstacles qui restent," a dit Walker.
À travers la Grande-Bretagne, les Méthodistes et les Anglicans partagent déjà des constructions, des pasteurs et diverses ressources dans des associations oecuméniques locales. Pour ces Eglises, le vote de la Conférence Méthodiste est la reconnaissance officielle de ce qui se passe déjà, dans quelques cas, depuis des années.
Les efforts de rapprochement entre Méthodistes et Anglicans ne datent pas d'aujourd'hui. Une proposition en 1972 a recueilli une majorité de voix méthodistes en faveur de la fusion avec les Anglicans, alors que l'Église Anglicane s'y opposera à la dernière minute.
Mais les dirigeants qui ont participé aux négociations et à la signature de l'accord font remarquer que les choses se présentent différemment cette fois. Walker et son homologue anglican, l'Évêque Ian Cundy, rassureront les délégués: avec l'accord, une partie ne prend pas le contrôle sur l'autre, mais l'accord garantit un partenariat établi sur un pied d'égalité entre deux parties égales et on commettrait d'office une erreur, selon eux, de vouloir tenter de résoudre tous les problèmes et toutes les différences de vues.
Le délégué de la Conférence Richard Vautry a rappelé aux Méthodistes que ces discussions n'avaient qu'un intérêt réduit aux gens à l'extérieur de l'Eglise et que "si ces tentatives échouent, cela ne fera que renforcer notre manque de crédibilité dans la société."
halte à nos valse-hésitations au bord de la piste de danse, déclare Vautry, il est temps de saisir son partenaire par la taille et de commencer à danser.
"La pratique conduit à la perfection," dit-il en guise de conclusion.
Les Méthodistes britanniques font ce pari-là. Ils ont approuvé l'étape suivante prévue dans l'accord par un vote de 277 voix contre 86.
Le pasteur Bruce Robbins, responsable de l'instance EEM chargée des relations oecuméniques à New York, a salué ce résultat et exprimé l'espoir d'autres progrès à l'avenir.
"Comme évangélique méthodiste porté à l'oecuménisme, je suis heureux de voir s'appliquer l'accord entre Anglicans et Méthodistes d'Angleterre," a dit Robbins, de la Commission chargée de l'Unité chrétienne et des relations interreligieuses. "Ma seule déception, c'est qu'on cherche à accomplir aussi peu: l'accord ne nous fera pas avancer assez loin pour permettre la reconnaissance des ministères ou le partage de l'Eucharistie. Mais 'la patience' a été un slogan oecuménique et un défi perpétuel dans le mouvement oecuménique. Il vaut mieux faire de petits pas que ne pas en faire du tout!"
Aux Etats-Unis, l'Église Evangélique Méthodiste (EEM) a entamé un premier dialogue avec l'Église Épiscopale des ETATS-UNIS, a-t-il dit. "Nous espérons que nos évêques se rencontreront en 2005 et que nous pourrons parvenir à une pleine reconnaissance mutuelle des églises et des ministères avant 2008."
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Le 2 juillet 2003
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Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)