On pense communément que les entrées financières augmentent du moment que les membres d'Eglise sont exhortés personnellement à augmenter leur participation financière.. Une enquête menée par Charles E. Zech, professeur d'économie à l'Université de Villanova aux USA, prouve à présent le contraire.
Le sondage réalisé auprès de 1000 communautés Évangéliques Méthodistes (EEM) aux États Unis choisies au hasard (316 pasteurs et 2243 membres de la Commission chargée de la gestion y ont répondu) fait ressortir une diminution sensible de la moyenne des dons réalisés pour l'Eglise par un membre sur une année: ces dons passent de 327 dollars à 163 dollars, quand chaque foyer a été contacté téléphoniquement. Et quand il y a eu visite de chaque foyer, les dons en faveur de l'Eglise ont chuté de 321 dollars à 244 dollars. Un simple contact téléphonique avec une partie de la famille seulement a fait chuter les dons de 324 dollars à 257 dollars; quant à une simple visite à une partie de la famille seulement, elle a fait chuter les dons de 315 dollars à 292 dollars.
«Il est nécessaire qu'entre le pasteur et les responsables de l'Eglise d'un côté et les membres de la communauté de l'autre côté la communication passe: ils doivent aborder entre eux d'autres questions que les questions d'argent», écrit Zech. «Quand dans le seul contact que l'on peut avoir avec des membres, on ne cherche qu'à augmenter leur participation financière, ou qu'on ne cherche, ce qui est encore plus grave, qu'à éveiller chez eux un sentiment de culpabilité, alors les appels de fonds sont contreproductifs».
En examinant d'autres hypothèses, Zech est parvenu aux constats suivants:
1. Quand le programme proposé à la communauté est meilleur, alors meilleures sont les contributions financières des membres.
2. Les Églises, qui collectent des fonds avec l'argument que les collectes sont des offrandes adressées à Dieu (en opposition aux collectes destinées à des programmes bien définis ou à autre chose), font des rentrées financières plus modestes par tête de croyant.
3. Les membres donnent en fait bien plus, quand ils sont convaincus que leur paroisse rencontre des problèmes financiers.
4. Les membres, qui lisent davantage la Bible, donnent aussi davantage.
5. Le porteur d'une carte de crédit, donne plus.
6. La génération Baby-Boom (née entre 1947-1961) donne proportionnellement moins en comparaison d'autres tranches d'âge dans l'Eglise.
7. Les donations financières n'ont aucune influence sur la libéralité des membres. Zech suppose que les communautés, qui encouragent avec succès l'engagement des laïcs, voient augmenter les dons des fidèles et le nombre des donations.
L'étude de Zech sur la libéralité fait partie de l'enquête entreprise à la Duke Divinity School portant sur le méthodisme-EEM et la culture américaine; elle fut commanditée par la Fondation Lilly et peut se trouver en librairie: The People(s) Called Methodists, Abingdon, 1998, ISBN 0-687-02199-5
Quelle: Newscope