Le conflit en Syrie doit se régler politiquement, déclaration du COE.
Photo : Les participants et participantes au colloque sur la crise syrienne organisé à l'Institut œcuménique de Bossey (Suisse).
Des responsables d'Église de Syrie, de Russie, des États-Unis et de plusieurs pays européens ont plaidé la cause d'une solution politique comme seule issue vers la paix en Syrie. Leur position a été exposée dans un communiqué rendu public après leur réunion avec Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies, et Lakhdar Brahimi, représentant conjoint de la Ligue arabe et de l'ONU pour la Syrie.
Organisée sous les auspices du Conseil œcuménique des Églises (COE), la réunion s'est tenue le mercredi 18 septembre à l'Institut œcuménique de Bossey (Suisse), où les participantes et participants ont discuté du rôle que peuvent jouer les Églises pour amener toutes les parties impliquées dans le conflit en Syrie à accepter un accord de paix.
Le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, qui présidait la réunion, a déclaré: «La conférence de Genève-2 ne doit pas échouer maintenant, alors que des milliers de personnes ont déjà perdu la vie.»
Le pasteur Tveit a poursuivi en disant que toutes les parties, qu'elles soient en Syrie ou à l'extérieur du pays, ainsi que le Conseil de sécurité de l'ONU, doivent assumer leur responsabilité de faire en sorte que les négociations aboutissent et, de leur côté, les Églises doivent appuyer ce processus. Il a ajouté que puisque les avancées de la conférence de Genève-1 sont minimes, voire inexistantes, l'urgence de la conférence de Genève-2 est plus capitale que jamais.
Dans le communiqué publié à l'issue de la réunion, on lit: «Les Églises doivent continuer à se faire entendre dans leurs paroisses, au sein de leurs sociétés et auprès de leurs gouvernements. Nous devons maintenir l'indignation générale afin que les responsables au pouvoir défendent l'intérêt commun de l'humanité.»
Le communiqué poursuit: «Nous avons la conviction qu'il ne peut y avoir de solution militaire à la crise en Syrie. Il est temps que la communauté internationale assume sa responsabilité de mettre fin à la violence et qu’elle mette en place un processus politique qui apportera la paix à l'ensemble du peuple syrien.»
Lors de la réunion, Kofi Annan a rappelé qu'il est essentiel que toutes les parties s'engagent dans le processus de paix pour assurer l'indispensable réussite de cette seconde conférence de paix à Genève.
Évoquant le rôle des Églises, il a affirmé qu'outre le pouvoir de la prière, les Églises ont de l'influence sur leurs paroisses. «La plupart des Églises s'opposent au recours à la force et à la militarisation.» Cependant, le message des Églises doit aller au-delà, selon Kofi Annan: elles doivent exhorter leurs responsables politiques et parlementaires à donner de la voix en faveur du rétablissement de la paix en Syrie.
Lakhdar Brahimi s'est lui aussi félicité du soutien apporté par les Églises à la paix en Syrie, affirmant que les églises font partie intégrante du patrimoine syrien et que leur «destruction équivaut à une amputation».
Lakhdar Brahimi a ajouté que «nous ne pouvons pas abandonner le peuple syrien, car il mérite mieux que ce qu'il est en train de subir». Il a fait part de son espoir que toutes les parties consentiront des efforts plus grands et renforceront leur coopération et que le processus de paix vers une résolution politique du conflit syrien franchira de nouvelles étapes.
Des organisations œcuméniques internationales et des Églises membres du COE ont financé plusieurs initiatives humanitaires en Syrie, qui ont été présentées lors de la réunion de Bossey.
19 septembre 2013
COE